エピソード

  • Cimetière harki de Rivesaltes: plainte contre X pour recel de cadavres
    2025/06/16

    L'histoire des harkis, ces musulmans qui ont combattu auprès de l'armée française pendant la guerre d'Algérie, reste un épisode douloureux pour la communauté. Une histoire aujourd'hui ravivée par l'affaire des tombes disparues. Au sortir de la guerre, menacés de mort chez eux, quelque 90 000 harkis et leurs familles sont accueillis en France. Un peu plus de 20 000 sont relégués au camp de Rivesaltes, dans le sud du pays, aussi appelé camp Joffre. Entre 1962 et 1965, près de 150 personnes y sont décédées et enterrées sur place, dans un cimetière de fortune. En 2024, des fouilles mettent au jour des tombes, mais elles sont vides. La municipalité a reconnu avoir déplacé les sépultures en 1986 sans prévenir les familles. Cinq d'entre elles ont porté plainte.

    « Entre l'été 1962 et l'automne 1964, le camp enregistre plus de 140 décès, essentiellement des bébés de moins de deux ans et des personnes âgées ». Naïma Gimenez lit la légende d'une des photos exposées au mémorial du camp de Rivesaltes. Cette fille de harki fait partie du collectif qui a déposé une plainte contre X après avoir appris, en février dernier, que les tombes du camp Joffre ont été déplacées à l'insu des familles : « Ça a été fait un petit peu à la va-vite, sans nous demander surtout l'accord à nos parents. Aucun courrier, qui reflète quoi que ce soit sur cette histoire. J'ai tout su en 2019, quand il y a eu l'inauguration de la stèle de ces enfants décédés au camp de Joffre ».

    Nicole Gougache fait partie, elle aussi, des plaignants. Devant une photo montrant des tentes dans lesquelles ont vécu des harkis, elle évoque la mort de sa grande sœur Aziza : « On se demande combien de familles il y avait dans ces tentes. En tout cas, ça me rappelle que ma maman a accouché dans le camp de Rivesaltes et l'enfant qui avait quelques jours a vécu dans ces tentes. La neige passait à travers et ma sœur est décédée dans le camp en mars 1963 ».

    Et quand Nicole Gougache et sa famille apprennent que les restes de sa sœur ne sont plus dans le camp de Rivesaltes depuis 1986, elle et sa famille se sont senties trahies : « Encore une fois, on nous cache les choses. On est quand même en 1986, on n'est pas en 1963, je dis bien 1986. On pouvait nous informer puisque le registre des naissances était bien à la mairie de Rivesaltes, avec les décès. Dans notre livre de famille, il est bien écrit "Aziza, née le 27 mars, décédée le 29 mars 1963", donc on pouvait nous informer. Pourquoi cela n'a pas été fait et qui est à l'origine de tout cela ? ».

    Pour avoir des réponses, cinq familles ont déposé plainte. Maître Antoine Ory, du barreau de Paris, est leur avocat : « Effectivement, elles considèrent que les réponses qui leur sont apportées ne sont pas satisfaisantes. Elles ont besoin de comprendre pourquoi tout ça a été fait dans ces conditions. Je rappelle quand même que cet épisode assez regrettable, et même macabre, a été découvert de manière fortuite. Il se pose la question de pour quelle raison tout ça a été fait dans leur dos, et pourquoi ils ont appris cet épisode fortuitement ? ».

    En attendant une réponse de la justice, les milliers d'ossements de harkis restants et retrouvés dans des cartons au cimetière de Rivesaltes, sont en cours d'analyse dans un laboratoire de Marseille. André Bascou, maire de Rivesaltes, qui avait signé en 1986 les documents de transfert des tombes, est toujours en poste. Sollicité par RFI, il n'a pas souhaité s'exprimer sur ce sujet.

    À lire aussiRivesaltes, symbole de l’exclusion en France

    À lire aussiDe l’exil aux camps: itinéraire de deux enfants de harkis

    À lire aussiFrance: le Premier ministre élargit l'indemnisation des harkis à 6000 personnes supplémentaires

    続きを読む 一部表示
    3 分
  • Entre douleur et espoir: le nouveau départ de musiciens de Gaza réfugiés à Angers
    2025/06/15

    À Gaza, il y a ceux qui restent enfermés dans l'enclave palestinienne assiégée par l'armée israélienne. Et ceux qui ont pu fuir. C'est le cas de cinq familles de musiciens arrivés en France en début d'année. Des hommes, des femmes et leurs enfants qui ont trouvé refuge à Angers, dans l'ouest du pays. Tous les hommes font partie du même groupe de musique. Rencontre avec deux d'entre eux.

    À lire aussiGaza: séparée par la guerre, une famille palestinienne enfin réunie en France, un an après

    続きを読む 一部表示
    3 分
  • À La Réunion, le Cross surveille un trafic maritime représentant 25% du commerce mondial
    2025/06/12

    L'océan Indien abrite l'une des plus importantes routes du commerce mondial, reliant les producteurs de pétrole du Moyen-Orient aux marchés en Asie, en Europe, et au-delà. Un espace gigantesque de plus de 70 millions de m2 qui représente 25% du commerce mondial et où le passage des navires est étroitement surveillé. L'île française de La Réunion se situe à un endroit stratégique dans la région. Reportage au Centre régional opérationnel de surveillance et sauvetage (Cross) de la région Sud Océan Indien.

    Sur les écrans radars, une vaste étendue de mer à surveiller, celle des zones économiques exclusives de la France dans le sud de l'océan Indien, soit 5,6 millions de kilomètres carrés. À la passerelle, le centre opérationnel du Cross Sud Océan Indien, les équipes sont sur le pont 24h sur 24 pour tenter d'identifier les éventuelles avaries en mer.

    « Notre rôle, c'est de détecter des situations à risques qui concernent le trafic en général et plus spécifiquement le trafic commercial. Détecter pour éviter des scénarios d'échouement de collision entre deux navires. Concernant les pollutions, essayer de les détecter et d'identifier les navires responsables et de pouvoir les poursuivre. Détecter des navires qui seraient stoppés, qui ralentirait ou qui auraient des routes erratiques. L'idée, c'est d'interroger les navires, essayer de prendre contact avec eux par tout moyen pour savoir ce qui se passe à bord », explique Alice Gaillard, la directrice adjointe du Cross Sud Océan Indien, situé sur l'île de La Réunion.

    Chaque année, 20 000 navires passent par l'océan Indien, un trafic qui s'est accru ces dernières années. « Il faut savoir que le trafic s'intensifie depuis la crise des attaques de Houthis au Yémen. Aujourd'hui, les plus gros porte-conteneurs ne passent plus par le canal de Suez. Tous les équilibres géostratégiques impactent les routes maritimes. On a un report du trafic sur la route qui passe par le cap de Bonne-Espérance, avec une augmentation significative à environ 20 à 30% d'augmentation sur cette route. Cela veut dire plus de travail de surveillance et de vigilance de la part du Cross », explique-t-elle.

    Sur Maurice, l'Association des États riverains de l'océan Indien travaille sur la coopération entre les différents acteurs de la zone pour renforcer la surveillance des navires et protéger la biodiversité. « L'outre-mer français constitue la plus grande zone économique exclusive de la France, constitue plus de 90% de la biodiversité marine de la France. En termes de contestation, malheureusement, dans l'océan Indien, c'est constant. Étant donné qu'il y a autant d'États et autant d'îles, les limites des zones économiques exclusives, même si c'est fixé par le droit international de la mer, il y a toujours cette question de qui a la capacité d'intervenir. Dans le fond, cette population, c'est une population qui est liée historiquement et culturellement, c'est une population qui veut du vivre ensemble et qui veut pouvoir évoluer sur le long terme dans un environnement sain », estime Mélyne Tarer, experte technique internationale au sein de l'IORA. En plus du trafic maritime, l'Indianocéanie est l'un des 34 points chauds de la biodiversité mondiale et la troisième région du monde la plus à risque face aux effets du dérèglement climatique.

    À lire aussiCommerce mondial, hydrocarbures, pêche: pourquoi le canal du Mozambique est «une zone stratégique»

    続きを読む 一部表示
    3 分
  • Menacé par l'océan Atlantique, le phare de la Coubre vit ses dernières années
    2025/06/11

    En France, l’érosion du littoral menace aussi le patrimoine maritime. C'est le cas du phare de la Coubre, sur la façade atlantique, qui doit être déconstruit dans les prochaines années. Sur place, les responsables du site et les habitants réfléchissent déjà à la façon de garder une trace de ce monument emblématique de leur région.

    Gravir les 300 marches en colimaçon du phare de la Coubre, en France, c’est le prix à payer pour profiter d’un panorama exceptionnel. À 64 mètres du sol, le plus haut phare de la côte charentaise offre une vue imprenable sur la plage, les dunes, la forêt domaniale de la Coubre et ses étendues de pins. Impossible, évidemment, de rater l’océan Atlantique. Il est bien là.

    « Progressivement, il avance, il avance », commente Damien Joussemet. Le responsable du phare de la Coubre connaît les chiffres par cœur. Ils sont implacables. En 1905, année de la construction du phare, l’océan était à deux kilomètres. Cent-vingt-cinq ans plus tard, le voici à 150 mètres. Inexorablement, le trait de côte recul et la pression s’accentue sur l’édifice. « Plus l’océan se rapproche, plus il y a un risque d’infiltration d’eau sous la structure. Puisqu’il n’est pas construit sur de la roche, mais sur du sable, sa stabilité est menacée », explique Damien Joussemet.

    Aucune date n’est arrêtée, mais l’État va bel et bien le déconstruire dans les années à venir. Déconstruire et non démolir. Le détail a son importance pour cet édifice inscrit aux monuments historiques depuis 2011. « L’objectif est de récupérer des éléments qu’il faut absolument garder et conserver pour les valoriser, mais aussi pour les présenter aux générations qui ont connu le phare actuel et celles qui ne l’ont pas connu parce qu'on a vraiment des pépites du patrimoine », souligne Damien Joussemet. Parmi les trésors à conserver, l’escalier métallique en colimaçon réalisé dans les ateliers d’un certain Gustave Eiffel, la coupole, la lourde lanterne et la lentille de Fresnel.

    « Dans notre culture marine, ces bâtiments ont une âme »

    Les équipes du phare préparent donc déjà son testament. Son devenir est encore au stade de la réflexion, mais Damien Joussemet imagine déjà qu'un musée pourrait accueillir certaines pièces de l’édifice : « Il pourrait y avoir une partie mémorielle et une partie du musée où l’on fait intervenir les nouvelles technologies pour pouvoir présenter des choses que l’on ne pourra plus voir dans de nombreuses années, notamment le panorama actuel. Il y aura un après-phare qui aura peut-être une forme totalement différente, mais qui sera aussi un symbole du territoire dont on sera très fier. »

    La disparition annoncée de cette silhouette rouge et blanche attriste certains habitants. « Dans notre culture marine, ces bâtiments ont une âme. Ici, on aime nos phares, et on aime celui de la Coubre », confie Raphaël Descamps. Adepte de chants marins, il a écrit une chanson pour lui rendre hommage. Une façon de participer, à son échelle, à l’héritage du phare de la Coubre.

    À lire aussiGrand reportage : face à la montée des eaux, la nature peut nous rendre service

    続きを読む 一部表示
    3 分
  • Au théâtre des Champs-Élysées, l'«Élixir d'amour» fait danser des déficients intellectuels
    2025/06/10

    Pendant un an, un projet unique a réuni des éducateurs et des personnes en situation de handicap intellectuel autour de l’opéra L’Élixir d’amour de Donizetti. Ce mercredi soir, les danseurs qui montent sur la scène du Théâtre des Champs-Élysées sont des déficients intellectuels. Ils prouvent que le handicap n’est pas un frein à l’expression artistique.

    De l'élixir d'amour, ses danseurs n'en ont pas besoin pour tomber amoureux. Tous habillés d'une veste de travail bleu et d'un pantalon noir, Alice, Mounir, Emma, Kevin, Yaya et les autres forment une ronde en se donnant la main et sont prêts pour la répétition. « Moi, je n'ai jamais fait de danse. C'est mon moment préféré », confie l'un d'entre eux.

    Les voilà qui s'avancent au centre de la ronde, puis s'en éloignent, sous la direction de Juliette Clerc, danse-thérapeute, qui salue les progrès des dix danseurs, déficients intellectuels et très impliqués. « Je suis émue de voir, entre septembre et maintenant, l'évolution des uns et des autres. Ce lien qui s'est créé entre eux. Il y a vraiment quelque chose de très fort. Une vraie amitié, je pourrais l'appeler comme ça, même si on est dans des lieux de thérapie », raconte-t-elle. « J'adore mes amis », abonde une jeune fille.

    Cheveux longs jusqu'en bas du dos, Miona assiste Juliette Clerc. Elle se réjouit de ce projet qui intègre les gens différents. « Cela donne de la visibilité. Cela montre que la danse peut être pratiquée pour tous et par tous. C'est quelque chose qui me touche profondément. J'adore ce projet. Il y a beaucoup d'humanité. De beaux progrès aussi de la part de chacun. Je ne sais pas si vous étiez là, par exemple, pour le travail de la ligne, mais mine de rien, c'est un travail. Cela l'air de rien comme cela, mais on est parti de loin. C'est un gros travail de synchronisation en groupe qui n'est pas toujours évident pour tous. C'est vraiment apprendre à être soi, mais avec l'autre aussi », explique-t-elle.

    Les danseurs aiment leur éducatrice et Christine aime sa petite troupe. « On est très vivant. On est beaucoup dans la joie aussi. Notre gaieté parfois est communicative et laisse des sourires sur les visages des gens. Et ça, c'est pas mal », s'enthousiasme Christine Rousseau, pour qui cette collaboration avec le Théâtre des Champs-Élysées est réjouissante. « Très souvent, que ce soit pour les événements, les fêtes, les réunions, on se retrouve dans des lieux qui sont un peu moches, avec du carrelage au sol, dans les salles des fêtes un peu anonymes, un peu vilaine. J'adore les faire venir dans des beaux lieux. Le Théâtre des Champs-Élysées, avouez que ce n'est pas vilain », s'amuse-t-elle.

    Pour le final de cette restitution de l'Élixir d'amour, qui se termine par le mariage de Nemorino et d'Adina, Mounir est en costume et dans les cheveux d'Alice se trouve une belle couronne de fleurs. « On s'aperçoit que cela revient dans presque toutes leurs poésies. Tous les jours, il y a des "je t'aime", il y a des regards, il y a des rêves », s'émerveille Christine. La concentration se lit sur ses sourcils froncés. Anissia a lancé des cris de joie pendant le mariage. C'est sur cette célébration de l'amour, et à regret, que nous quittons cette joyeuse équipe.

    À lire aussiLa création 360 du chorégraphe Mehdi Kerkouche: quand la danse devient expérience collective

    続きを読む 一部表示
    4 分
  • Océans: dans les Hauts-de-France, les «aires marines protégées» ne protègent rien
    2025/06/09

    La France accueille cette semaine la troisième Conférence des Nations unies sur l’océan, à Nice. Le pays a une grande responsabilité dans la protection des mers : grâce à ses territoires d’outre-mer, il compte la deuxième plus grande zone économique exclusive, après les États-Unis. Le gouvernement se targue d’être un modèle en la matière, et soutient que plus de 30% de ses eaux sont protégées. Or, dans la pratique, cela est loin d’être le cas. Sébastien Farcis est parti en reportage dans la région des Hauts-de-France, au bord de la Manche, où d’énormes chalutiers pêchent sans limites dans les aires marines protégées françaises.

    De notre envoyé spécial à Boulogne-sur-Mer

    Laetitia Bisiaux avance sur le quai de Boulogne-sur-Mer, le plus important port de pêche de France. Et grâce à une application de téléphone, cette spécialiste de l’association environnementale Bloom, identifie les chalutiers présents au large. Y compris ceux qui ne devraient pas être là.

    « Le Zeeland qui mesure 115 mètres, qui est dans l'aire marine, protégée des Bancs de Flandres. Vous avez aussi un bateau qui s'appelle l'Africa, qui mesure 126 mètres avec une vitesse assez faible. Ce n'est pas du transit, c'est vraiment de la pêche. Donc, rien que l'aire marine protégée des Bancs de Flandres, on peut compter le nombre de points bleus : ils sont une quinzaine dans une toute petite zone qui est censée être protégée pour l'habitat. Et on a des navires de pêche qui pêchent vraiment le fond, qui sont conçus pour racler le fond marin. »

    Cette région des Hauts-de-France compte trois aires marines protégées. En tout cas sur le papier. Car beaucoup de pêcheurs, eux, n’en connaissent pas l’existence, à l’instar de Pierre Leprêtre, il est propriétaire du chalutier Le Marmouset III. Et il est en train de débarquer une cargaison de deux tonnes d’encornet et de merlan. « Et en face de Calais, dans les eaux anglaises, les Anglais ont mis une grande aire marine protégée et là, on ne peut plus aller dedans. Normalement, il y a du poisson. » Et du côté français, n'y a-t-il pas d'aires marines protégées ? « Il n'y en a pas encore. Après, c'est en pourparlers, mais bon... »

    Raréfaction du poisson

    L’association Bloom a calculé qu’en 2023, les navires de plus de 15 mètres ont pêché autant à l’intérieur des aires marines protégées françaises qu’en dehors. Un paradoxe. Dans les Hauts-de-France, certaines techniques destructrices, comme la senne démersale, qui déploie des filets de 2 km², empirent la situation. Et ceci achève les pêcheurs artisanaux plus respectueux de cette faune marine, comme Laurent Merlin : « Il n'y a plus rien le long de nos côtes, tout est rasé, on ne pêche plus un poisson. Et du coup, pour pêcher un peu de sole, on doit partir loin. Et là, c'est de pire en pire. Regardez, j'ai deux collègues, ils ont fait 37 miles de route aller pour pêcher un peu de sole. Ils n'avaient même pas 100 kilos avec la marée de face, ils ont mis cinq heures pour y aller, alors qu'avant, on mettait une demi-heure, une heure, on sortait, on pêchait la sole quoi. »

    Le Comité régional des pêches affirme avoir fait installer des rondelles en caoutchouc sur les filets pour réduire l’impact sur les fonds marins de ces zones. Mais le résultat de cette technique n’a pas été mesuré, et selon les standards internationaux, elle demeure incompatible avec la protection d’une aire marine.

    À lire aussiConférence de Nice: en quoi les océans sont importants?

    続きを読む 一部表示
    3 分
  • À Marseille, les champs de posidonie méditerranéens
    2025/06/08

    Pour cette spéciale Océan, RFI vous emmène à Marseille, où en mai dernier, la mairie a entrepris des travaux sur plusieurs de ses plages afin d'y réimplanter de la posidonie. La posidonie, surnommée « poumon de la mer », est un véritable puits de carbone. Nurserie pour poissons, elle permet de protéger nos plages de l’érosion... Bien que la posidonie soit une plante protégée depuis 1988, il était d'usage pendant de nombreuses années de retirer les banquettes de posidonies mortes des plages. Un reportage de Siam Spencer.

    À Marseille, sur plusieurs plages du centre-ville, des amas de feuilles brunes s’accumulent entre les vagues et le sable… « Nous sommes sur la plage des Prophètes, qui est une petite plage sur la Corniche à Marseille, explique Hervé Manchon, adjoint à la biodiversité marine, à la mer et au littoral de la mairie de Marseille. Ce que nous voyons à nos pieds, ce sont des banquettes de posidonies, c’est-à-dire le dépôt des feuilles mortes des herbiers de posidonies, qui commence à s’accumuler sur le trait de côte et qui vient protéger le sable de l’érosion ».

    Il y a eu des travaux au mois de mai, raconte Hervé Manchon : « Durant l’hiver, se sont accumulées beaucoup plus de quantités d’herbes mortes de posidonies et ça formait des banquettes énormes sur le littoral… On a fait ce qu’on appelle un millefeuille de posidonies ».

    Ces travaux pour créer des millefeuilles de posidonies, entrepris par la mairie de Marseille, ont des bénéfices multiples, puisque ces banquettes, en plus de protéger les plages de l’érosion, viennent aussi en se décomposant nourrir le phytoplancton dans la mer. Dans l’eau, on retrouve la posidonie vivante, sous forme de véritables prairies, d'herbes qui se balancent au gré des courants et abritent tout un écosystème. Comme l’explique Charles-François Boudouresque, professeur émérite à Aix-Marseille Université, et spécialiste de la posidonie : « L’herbier de posidonie est un écosystème extrêmement important en Méditerranée ».

    Qu'est-ce qui menace la posidonie aujourd'hui ? Les chalutiers et la surpêche. Parmi les autres menaces citées par Charles François Boudouresque, sur l’ensemble de la Méditerranée : les aménagements littoraux et la pollution.

    À lire aussiEn quoi le carbone bleu est une solution face au changement climatique?

    続きを読む 一部表示
    3 分
  • La Pride des Banlieues: pour ceux qui veulent sortir du silence
    2025/06/05

    En France et dans le monde entier, le mois de juin, est celui des Fiertés. Un mois de célébration et de luttes pour les personnes LGBTQ+. Dans chaque pays, des Pride, des Marches des Fiertés sont ainsi organisées. C'est le cas en France, dans la ville de Saint-Denis avec, depuis 2019, la Pride des Banlieues. Son but : mettre en avant ces communautés des quartiers dits populaires dans lesquels se revendiquer LGBTQ+ est souvent plus difficile qu'ailleurs. Quelques jours avant le jour J, rencontre de bénévoles qui se préparent à la célébrer.

    « On est la semaine avant la Pride et on est tous exténués. » La Pride des Banlieues approche. L'équipe de bénévoles se retrouvent sur la terrasse d'un café à Saint-Denis pour les derniers préparatifs. Il y a deux amies, Fadi et Asma, elles sont Magrébines, nées dans des familles musulmanes. L'une est bisexuelle, l'autre lesbienne. La Pride des Banlieues, c'est le premier lieu queer où elles se sentent bien. « La communauté queer reste un milieu très blanc et donc elle va être raciste ou avoir des biais racistes. On ne m'acceptait pas en tant que Maghrébine dans la communauté LGBTQ+, on ne m'acceptait pas en tant que LGBTQ+ dans la communauté maghrébine. La Pride des Banlieues, je pense que c'est ça qui a servi, c'est de regrouper toutes ces personnes-là. » Fadi est de son avis : « Avec la Pride des Banlieues, tu arrives, tu n’as pas besoin de parler de ces sujets-là, on se comprend, sur la famille, sur la religion, sur le taff. »

    Ici, pas besoin du masque qu'elle porte en famille. Les proches de Fadi ne savent rien de son homosexualité : « Je pense, c'est un peu de la psychose, mais pour moi le risque, c'est qu'on me chope, qu'on me marie de force parce que mes parents sont attachés aux coutumes, il faut se marier tôt, avoir des enfants tôt. Ils sont très croyants, ils sont capables de me dire " Tu repars au bled, et tu te maries avec un mec " ou, je ne sais pas, me faire tabasser, un truc comme ça. »

    Asma et Fadi vivent toutes les deux en banlieue parisienne. Leur réalité n'a rien à voir avec celle des personnes LGBTQ+ qui habitent les grandes métropoles : « La manière d’aborder le sujet n’est pas le même, il y a trop de tabou. » D'où le besoin de créer une Pride qui les représente. Ce qui n'est malheureusement pas le cas de la Marche des fiertés de Paris, assure Tess, jeune queer, qui n'y participe plus : « C’est un festival, si son identité, c’est la vivre comme un festival, je comprends, mais il y a des personnes qui ont besoin d’autre chose et la Pride des Banlieues répond à ce besoin. »

    Après la marche, le travail continue pour les trois bénévoles. Tess veut visibiliser les identités queers à travers une série de photo. Asma et Fadi, elles, réalisent leur propre documentaire sur la Pride des Banlieues.

    続きを読む 一部表示
    3 分