
Au théâtre des Champs-Élysées, l'«Élixir d'amour» fait danser des déficients intellectuels
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Pendant un an, un projet unique a réuni des éducateurs et des personnes en situation de handicap intellectuel autour de l’opéra L’Élixir d’amour de Donizetti. Ce mercredi soir, les danseurs qui montent sur la scène du Théâtre des Champs-Élysées sont des déficients intellectuels. Ils prouvent que le handicap n’est pas un frein à l’expression artistique.
De l'élixir d'amour, ses danseurs n'en ont pas besoin pour tomber amoureux. Tous habillés d'une veste de travail bleu et d'un pantalon noir, Alice, Mounir, Emma, Kevin, Yaya et les autres forment une ronde en se donnant la main et sont prêts pour la répétition. « Moi, je n'ai jamais fait de danse. C'est mon moment préféré », confie l'un d'entre eux.
Les voilà qui s'avancent au centre de la ronde, puis s'en éloignent, sous la direction de Juliette Clerc, danse-thérapeute, qui salue les progrès des dix danseurs, déficients intellectuels et très impliqués. « Je suis émue de voir, entre septembre et maintenant, l'évolution des uns et des autres. Ce lien qui s'est créé entre eux. Il y a vraiment quelque chose de très fort. Une vraie amitié, je pourrais l'appeler comme ça, même si on est dans des lieux de thérapie », raconte-t-elle. « J'adore mes amis », abonde une jeune fille.
Cheveux longs jusqu'en bas du dos, Miona assiste Juliette Clerc. Elle se réjouit de ce projet qui intègre les gens différents. « Cela donne de la visibilité. Cela montre que la danse peut être pratiquée pour tous et par tous. C'est quelque chose qui me touche profondément. J'adore ce projet. Il y a beaucoup d'humanité. De beaux progrès aussi de la part de chacun. Je ne sais pas si vous étiez là, par exemple, pour le travail de la ligne, mais mine de rien, c'est un travail. Cela l'air de rien comme cela, mais on est parti de loin. C'est un gros travail de synchronisation en groupe qui n'est pas toujours évident pour tous. C'est vraiment apprendre à être soi, mais avec l'autre aussi », explique-t-elle.
Les danseurs aiment leur éducatrice et Christine aime sa petite troupe. « On est très vivant. On est beaucoup dans la joie aussi. Notre gaieté parfois est communicative et laisse des sourires sur les visages des gens. Et ça, c'est pas mal », s'enthousiasme Christine Rousseau, pour qui cette collaboration avec le Théâtre des Champs-Élysées est réjouissante. « Très souvent, que ce soit pour les événements, les fêtes, les réunions, on se retrouve dans des lieux qui sont un peu moches, avec du carrelage au sol, dans les salles des fêtes un peu anonymes, un peu vilaine. J'adore les faire venir dans des beaux lieux. Le Théâtre des Champs-Élysées, avouez que ce n'est pas vilain », s'amuse-t-elle.
Pour le final de cette restitution de l'Élixir d'amour, qui se termine par le mariage de Nemorino et d'Adina, Mounir est en costume et dans les cheveux d'Alice se trouve une belle couronne de fleurs. « On s'aperçoit que cela revient dans presque toutes leurs poésies. Tous les jours, il y a des "je t'aime", il y a des regards, il y a des rêves », s'émerveille Christine. La concentration se lit sur ses sourcils froncés. Anissia a lancé des cris de joie pendant le mariage. C'est sur cette célébration de l'amour, et à regret, que nous quittons cette joyeuse équipe.
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