エピソード

  • À dix mois de la COP30 au Brésil: dans quel état est la forêt amazonienne?
    2025/01/15
    Dans dix mois, le Brésil accueillera la COP30. Cette grande conférence des Nations unies sur le climat se tiendra en novembre à Belém, une ville en plein cœur de la forêt amazonienne. Cette forêt abrite près de 10% des espèces animales et végétales terrestres et joue un rôle essentiel pour la régulation du climat. Depuis son retour au pouvoir en janvier 2023, le président Lula da Silva fait de la préservation de la forêt tropicale une priorité. La lutte contre la coupe illégale des arbres a eu des résultats très encourageants : en 2024 la déforestation a atteint son plus bas niveau depuis une décennie. Mais là, où les arbres n'ont pas été abattus, ils sont partis en fumée : plus de 140 mille incendies ont ravagé la forêt l'année dernière, soit 42% de plus qu'en 2023 La violence des feux ne s'explique pas seulement par une sécheresse historique qui sévit au cœur de l'Amazonie depuis 2023. « Moins de 2% des incendies en 2024 ont été causés par la foudre. Par conséquent, 98 % des incendies étaient d'origine humaine, du jamais vu ! », s’exclame Carlos Nobre, membre brésilien du Giec et Prix Nobel de la Paix .À lire aussiBrésil: l'Amazonie enregistre son record de feux de forêt en pleine chute de la déforestation55% des surfaces brûlées dues à la pratique des brûlis dans l’élevage.« En Amazonie, les éleveurs de bétail utilisent le feu pour régénérer leurs pâturages. Parfois le feu s'échappe d'un pâturage et enflamme la forêt. Ça fait des décennies que ça dure », raconte Carlos Nobre. « Mais l'année dernière il y a eu beaucoup de départs de feu directement dans la forêt. Notre hypothèse c'est que c'est le crime organisé qui a décidé de mettre le feu. Le crime organisé est partout dans la forêt. Il est impliqué dans l'orpaillage clandestin, le marché foncier illégal, le trafic d'animaux sauvages. Toutes ces activités lui rapportent plus de 200 milliards de dollars par an. Donc nous pensons qu’une grande partie des incendies ont été déclenchés par le crime organisé. Et en raison de la sécheresse historique ces incendies se sont propagés très rapidement, et la superficie totale brûlée était très importante ».Le crime organisé veut faire échouer la lutte contre la déforestationPour Carlos Nobre, « le crime organisé veut faire échouer les politiques qui empêchent la déforestation. Aujourd'hui, la lutte contre la déforestation est largement facilitée par des satellites de surveillance. Déboiser une surface de forêt amazonienne, ça vous prend plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Assez de temps pour que le système satellitaire détecte ce que vous êtes en train de faire et envoie ces données aux autorités. C'est ainsi que des milliers de personnes ont été arrêtées en 2023 et 2024. Alors, le crime organisé a décidé de mettre le feu. Parce que les satellites de surveillance ne détectent un incendie que lorsque la surface brûlée est de plus de 30 mètres carrés, donc 2 heures environ après le départ du feu, ce qui laisse le temps aux criminels de partir en courant, sans que la police puisse les arrêter ».En 2024, plus de 7 millions d'hectares de l'Amazonie brésilienne ont succombés aux flammes, contre 1,6 millions l'année précédente. Ane Alencar, directrice scientifique de l'Institut de recherche environnementale de l'Amazonie (IPAM), rapporte qu’une grande majorité des départs de feu d’origine criminelle en 2024 ont eu lieu dans les 15 millions d'hectares de forêt publique qui n'ont pas été désignés par les autorités brésiliennes comme faisant partie d’une zone à usage spécifique, comme les parcs de conservation ou les territoires indigènes. « Ces zones de la forêt ont été envahies par des personnes qui y ont mis le feu afin d’installer des pâturages. Non pas pour y élever du bétail, mais pour revendiquer plus tard cette terre comme étant leur propriété. Leur objectif est donc la spéculation foncière ».À lire aussiLe sud-est du Brésil «en guerre» contre les incendiesLes incendies rendent la forêt plus vulnérableLes terribles incendies de l’année dernière ont fragilisé l’ensemble de l’écosystème. « Le feu ne fait pas partie des menaces naturelles dans une forêt tropicale. L'écorce des arbres est très fine », explique Ane Alencar. « Quand un feu se déclare, les arbres centenaires ne peuvent pas résister à la chaleur des flammes. Ils ne brûlent pas entièrement. Mais ils meurent et tombent. Dans leur chute ils écrasent d'autres arbres ce qui ouvre la canopée et laisse entrer plus de soleil ; ce qui prive la forêt de son humidité naturelle. Et la prochaine fois, quand un incendie se déclarera, ces surfaces déjà brulées bruleront de nouveau et même plus facilement. Parce qu'il y aura plus de matière organique au sol, et parce que cette matière sera plus sèche. Les prochains feux seront donc plus ...
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  • La trajectoire climatique de la France est-elle victime de l'instabilité politique?
    2025/01/14
    Après des semaines d'intenses tractations, le Premier ministre français, François Bayrou, tiendra ce mardi son discours de politique générale face à une Assemblée nationale morcelée. L'intervention du nouveau chef de gouvernement, nommé le 13 décembre par Emmanuel Macron, ne sera pas seulement cruciale pour sa survie à ce poste - sans se faire censurer comme son prédécesseur Michel Barnier - mais aussi pour la transition écologique. Tous les voyants sont au rouge, alertent scientifiques et organisations environnementales. Car dans une période d'incertitude politique et économique, les particuliers et les entreprises retardent leurs décisions. La vente de pompes à chaleur s'est effondrée ; la construction de pistes cyclables a ralenti, tout comme le déploiement de nouveaux transports en commun. Pire encore, raconte Anne Bringault, directrice des programmes au Réseau Action Climat, « on voit par exemple que les ventes de véhicules électriques sont en train de stagner. C'est en partie lié aux flottes d'entreprises. Les entreprises ne jouent pas le jeu pour les véhicules qu'elles achètent pour leurs propres besoins. Et la France est aussi très en retard sur la rénovation énergétique des logements. Dès qu'il fait plus froid, on utilise par conséquent plus de chauffage, ce qui veut dire plus de fioul et plus de gaz fossile ».La planification écologique relayée au second planCes difficultés pourraient surprendre. Puisqu'il y a deux ans et demi, la France s'était dotée d'une planification écologique, censée placer la transition au cœur de toutes les décisions politiques. Mais le brouhaha de l'instabilité qui a suivi la dissolution de l'Assemblée nationale a éclipsé l'urgence climatique au profit d'autres sujets, comme la sécurité ou l'immigration. S'y sont ajoutées les contraintes budgétaires liées au déficit public de la France. Pour combler un trou de 60 milliards d'euros dans les caisses de l'État, Michel Barnier, le prédécesseur de François Bayrou, prévoyait aussi de faire des coupes drastiques dans les primes allouées à la rénovation énergétique, à l'achat de véhicules électriques mais aussi dans le fonds vert, un mécanisme pour financer la transition écologique des collectivités territoriales. Si ce projet de budget est tombé en même temps que le Premier ministre Barnier, il a traduit quand même un manque de cohérence politique vis-à-vis de l'objectif que s'était fixé la France, à savoir : baisser de 55% ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030.Les émissions de gaz à effet de serre reparties à la hausse en France« Les effets sont très concrets. Puisqu'au troisième trimestre 2024, les émissions de gaz à effet de serre sont reparties à la hausse en France », déplore Anne Bringault. « Donc on voit bien que cette instabilité fait que les mesures politiques ne sont pas mises en œuvre, que les budgets ne sont pas alloués à la transition écologique. Et le résultat, malheureusement c'est que la France est en train de perdre l'avance qu'elle avait en termes de transition écologique ».Le discours de François Bayrou ce mardi après-midi sera particulièrement scruté par les collectivités territoriales chargées de mettre en œuvre la majeure partie des projets d'atténuation et d'adaptation au changement climatique. « Les communes, départements et régions français ont augmenté leurs dépenses en faveur du climat de 44% entre 2017 et 2022 », constate François Thomazeau, directeur de programme Collectivités et Adaptation au Changement Climatique à l’Institut de l’Économie pour le Climat, qui craint que de mauvais arbitrages politiques pourraient provoquer un coup d'arrêt brutal pour cette dynamique, pourtant cruciale.À lire aussiUE: la France épinglée pour les manques de son plan énergie-climat
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  • Plus de 1,5°C en 2024: l'accord de Paris est-il caduc?
    2025/01/13

    2024 était l'année la plus chaude jamais enregistrée depuis le début des statistiques en 1850. Et pour la première fois, le réchauffement planétaire a dépassé les 1,5 degrés, non seulement en 2024 mais aussi dans la moyenne de 2023 et 2024. C'est ce qu'a annoncé l'observatoire européen Copernicus, qui fait référence en la matière. 1,5°C, c'est le fameux seuil de réchauffement fixé à la COP 21. L'accord de Paris sur le climat est-il désormais caduc ?

    Non, l'accord de Paris n'est pas caduc. En effet, les pays signataires de l’accord se sont engagés à faire tout leur possible pour limiter le réchauffement planétaire à 1,5°C . Mais ils se sont surtout mis d'accord pour contenir la hausse de la température moyenne de la planète « nettement en dessous de 2°C » (la limite au-dessus de laquelle une adaptation des écosystèmes ne sera plus possible). Par conséquent l'accord de Paris est toujours valable.

    Revenons sur l’annonce de Copernicus, en fin de semaine dernière : en 2024 nous avons en effet dépassé les 1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle. Mais pour savoir si cette température se consolide dans le temps, les climatologues ne se basent pas sur une mais plutôt sur vingt années. « Parce que les températures varient d'une année à l'autre d'un ou de deux dixièmes de degrés », explique Robert Vautard, co-président du groupe « physique du climat » au sein du GIEC. « Il se pourrait tout à fait qu'en 2025 on redescende en-dessous. Donc ce qui est important, c'est le niveau du réchauffement moyen à une échelle climatique. Et l'échelle climatique c'est une échelle d'au moins une décennie, voire deux décennies. Le dernier chiffre dont nous disposons concernant le réchauffement moyen sur vingt ans, c'est un chiffre d’environ 1,3°C environ en 2023 et 2024. Néanmoins, le réchauffement actuel va extrêmement vite. C'est très inquiétant. Lorsqu'on regarde l'état du monde et les effets du changement climatique en 2024, on peut difficilement s'imaginer ce que sera notre monde, même dans dix ans ».

    Le CO2, déjà émis dans l'atmosphère, s'y accumule

    Même si, d’un point de vue scientifique, nous n’avons pas encore dépassé les 1,5°C de réchauffement moyen, notre planète s’en rapproche dangereusement. « Il est peu probable que nous réussissions à maintenir le cap des 1,5°C », estime Robert Vautard, puisque « avec les politiques climatiques actuelles, nous sommes sur une trajectoire de 3°C . Il faut bien comprendre que chaque atome de carbone qu’on prend dans les réserves géologiques et qu’on amène en surface (par la combustion des énergies fossiles par exemple), se retrouvera sous forme de CO2 et s’accumule dans l’atmosphère ». Or le CO2 prend des décennies, voire des siècles à se désintégrer. « C’est bien au-delà du temps de notre propre vie, mais aussi de la vie de nos enfants et de nos petits-enfants », prévient le climatologue. « Il faut stopper la combustion des énergies fossiles pour pouvoir stabiliser le climat. Il n’y a pas d’autres solutions ».

    Ne pas baisser les bras

    Depuis la signature de l’accord de Paris sur le climat, le 22 avril 2016, le seuil de 1,5°C a été au centre de tant d’attention que ce chiffre est aujourd’hui présent dans la conscience collective de l’opinion publique mondiale. Le danger de dépasser ce seuil de réchauffement planétaire comporte donc le risque d’une démobilisation générale. Pourtant, il ne faut surtout pas baisser les bras. « Qu'est-ce qu'on en conclue ? », lance Robert Vautard. « Qu'il faut abandonner et laisser filer les températures jusqu'à 4°C ? Ou bien les limiter à 2°C ou bien à 1,8°C ? Je crois que la réponse est assez simple ». D'autant plus que les solutions sont connues de tous. Nous n'avons d'autre choix que de nous retrousser les manches.

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  • Quels leviers pour sortir du gaz ?
    2025/01/09

    « Outil de souveraineté énergétique », « utile à la transition écologique »… le gaz est présenté par ses promoteurs comme étant devenu indispensable. Tout autour de la planète, les projets gaziers se multiplient, car la demande ne cesse d'augmenter. Alors que les climatologues et même l'Agence internationale de l'énergie prônent une sortie du gaz pour limiter le réchauffement planétaire. Quels sont les leviers pour y parvenir ?

    « Gérer le déclin d'une énergie est extrêmement compliqué, socialement, bien sûr, mais aussi stratégiquement et géopolitiquement », souligne Claire Bordenave. Elle connaît bien le secteur gazier. Elle y a travaillé pendant 35 ans. Et elle constate que « ce n'est pas très motivant pour les entreprises de la filière de gérer ce déclin. D'ailleurs, c'est contraire à leur objet social qui n'est pas le suicide programme ».

    Si l'élan pour organiser la sortie du gaz naturel ne viendra pas, à priori, des premiers concernés du secteur gazier, vers qui se tourner alors ?

    À lire aussiGaz naturel: de quoi parle-t-on?

    Quel rôle doit jouer le secteur financier ?

    De plus en plus d'organisations de la société civile réclament un repositionnement du secteur financier. L'idée est que les banques retirent leurs investissements des projets gaziers pour les placer dans le développement des énergies renouvelables. Mais comme l'a constaté l'ONG Reclaim Finance dans son dernier rapport, les grandes banques européennes, contrairement à leurs engagements publics, continuent d'investir massivement dans l'expansion gazière, avec la mise en service de nouveaux gisements à travers le monde et la construction de nouvelles infrastructures pour le transport de cet hydrocarbure fossile, notamment sous forme de gaz naturel liquéfié.

    « Tous ces projets, ça fait plusieurs années déjà que l'Agence internationale de l'énergie nous dit qu'il ne faut pas les développer si on veut limiter le réchauffement à 1,5 degrés », souligne Lucie Pinson, directrice de Reclaim Finance. « Et pourtant, les banques européennes, malgré leurs engagements en matière climatique, continuent de leur accorder des services financiers stratégiques qui permettent à ces entreprises de développer de tels projets ».

    À lire aussiÉnergies: le boom du gaz naturel liquéfié, une autre bombe climatique, selon le rapport d'une ONG

    Réglementations environnementales

    Pour Frédérique Hache, directeur du think tank Green Finance Observatory, l'outil le plus efficace pour organiser le déclin des énergies fossiles, et donc du gaz, ce sont les réglementations environnementales, des textes qui imposent de réduire les émissions de gaz à effet de serre et la destruction de la biodiversité. « Parce que toute réglementation va avoir un impact sur les profits futurs attendus des activités concernées. Et donc les investisseurs privés vont réorienter mécaniquement leurs capitaux en fonction de nouvelles attentes de profit ».

    Depuis mai 2024, l'Union européenne impose à ses États membres de remplacer progressivement le gaz fossile par des gaz renouvelables et bas-carbone. Tous les contrats d’achat de gaz fossile doivent expirer au plus tard en 2049. En attendant, cela n'a pas empêché la Commission européenne d'accorder au gaz le label « énergie verte ».

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  • Comment s'assurer que les aires protégées en Afrique jouent bien leur rôle ?
    2025/01/08

    Le continent africain abrite 13% de la biodiversité et environ 20% des forêts mondiales. Pour préserver ces ressources naturelles inestimables, la création d’aires protégées joue un rôle essentiel. Mais toutes ne sont pas forcément bien gérées. Pour s'assurer que la nature est effectivement bien protégée, les partenariats publics-privés entre États et ONG de conservation de la nature font leurs preuves, selon des scientifiques.

    Véritables poumons de la planète, réserves uniques de biodiversité, les forêts d'Afrique, sont en danger. En cause, le développement des routes et des villes, du secteur minier et de l'exploitation du bois, mais surtout l'agriculture. C'est la principale cause de la déforestation.

    En Afrique, c'est une agriculture familiale qui fournit les deux tiers des emplois sur le continent. Face à la dégradation des sols et à l'augmentation de la population à nourrir, hectare par hectare, la forêt est peu à peu rongée. Près de4 millions d'hectares de forêts ont ainsi été perdus lors de la dernière décennie en Afrique, selon la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.

    Plus de 9 300 aires protégées en Afrique

    Comment alors concilier les besoins vitaux de la population avec la protection des forêts ? Car elles sont indispensables pour lutter contre le changement climatique et pour préserver la biodiversité nécessaire à l'équilibre du vivant.

    Une solution bien connue est la mise en place d'aires protégées.Il y en a plus de 9 300 à ce jour en Afrique. Elles couvrent presque 15% de la surface du continent et l'objectif international est d'atteindre 30%.

    Ces parcs naturels manquent pourtant cruellement de financements, de personnels compétents et les défaillances de gouvernance compliquent la mission des États qui les mettent en place.

    Plusieurs modèles de gestion alternatifs et efficaces existent cependant, comme la gestion communautaire par exemple pour impliquer la population. Depuis vingt ans, on voit aussi le développement de partenariats public-privé entre les États et des ONG de conservation de la nature. Parfois, ce sont des milliers de km² qui sont confiées à ces ONG locales ou internationales.

    Concilier besoins de la population et préservation de la nature

    Une des clés de ces partenariats, c’est qu’ils se font sur le temps long. Les ONG apportent leur savoir-faire et arrivent à débloquer des fonds auprès des bailleurs internationaux pour mettre en place des projets et des compétences sur la durée.

    Une équipe de scientifiques a recensé 127 partenariats de ce genre sur 16 États importants en termes de biodiversité comme la République démocratique du Congo, le Congo-Brazzaville, le Zimbabwe, la Zambie ou encore Madagascar. Les résultats de leur étude montrent qu’en moyenne, la déforestation diminue de 55% dans les aires protégées gérées par ces modèles.

    Sébastien Desbureaux, chercheur spécialiste de l'économie de l'environnement à l'INRAE et auteur de l'étude, explique qu’au Rwanda, un des parcs connus pour ce type de gestion fructueuse est « le parc de l’Akagera, par exemple. À la fin des années 1990, il avait perdu une partie importante de sa faune. Le parc est désormais géré par une ONG sud-africaine, African park networks, qui a réussi à renforcer la gestion et à mettre en place un écotourisme important depuis le milieu des années 2000. À tel point qu’aujourd’hui, le parc est autonome financièrement grâce aux revenus du tourisme et la population de faune s’est vraiment restaurée et atteint aujourd’hui des records. »

    À lire aussiLe Rwanda mise sur le tourisme local

    L'idée est de développer d'autres activités que l'agriculture et ainsi réduire la pression sur le milieu naturel, tout en permettant à la population de subvenir à ses besoins.

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  • Mystérieuses et fascinantes abysses: pourquoi faut-il les protéger?
    2025/01/07
    Les grands fonds marins recouvrent plus de 60 % de la surface de la planète et pourtant, l'homme connaît mieux la surface de la Lune que les abysses de la Terre. Au fur et à mesure des explorations, les trésors que renferment les profondeurs des océans aiguisent les appétits économiques et géopolitiques. Des appétits qui menacent un environnement fragile et unique. « Petit à petit, la lumière va diminuer jusqu’à ce qu’il fasse complètement noir et puis de temps en temps, un organisme bioluminescent va traverser le hublot » décrit Jozée Sarrazin, chercheure à l'Ifremer (l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer). La plongée jusqu’au plancher océanique peut durer plusieurs heures, dans un sous-marin sphérique de deux mètres cube à peine. « C’est un moment assez méditatif ».À l’extérieur, l’eau est proche 0 degré et la pression est colossale : 100 à 1 000 fois supérieure à celle de la surface.Arrivée tout au fond, à plusieurs centaines de kilomètres sous le niveau de la mer, les reliefs sont variés. On y trouve surtout de vastes plaines, mais aussi des montagnes, des volcans, des canyons et des fosses vertigineuses avec parfois des suintements froids ou des cheminées qui crachent des panaches extrêmement chauds de sulfures, les « fumeurs noirs », et des sortes de lac de saumure où la concentration en sel est très forte.Des oasis de vieTout un univers qu'il reste à découvrir et où la vie a trouvé le moyen de se développer. Des micro-organismes capables de se nourrir d'éléments chimiques hostiles à la plupart des êtres vivants évoluent là où ils le peuvent, constituant des oasis de vie, y compris sur les cadavres de baleines ou d'autres grands animaux marins tombés au fond de l'eau et qu'on trouve tous les dix km, estime la Fondation de la mer. Ces micro-organismes vont constituer la base de toute une chaîne alimentaire.Il y a des animaux étranges, ondulant ou déployant avec lenteur leurs appendices depuis des centaines de millions d'années pour certains. La plupart sont même capables de produire de la lumière.Jozée Sarrazin en décrit quelques spécimens dans son livre, L'Atlas des abysses (publié aux éditions Arthaud), comme le poisson lanterne, le vampire des abysses ou les vers géants qu’elle étudie en particulier. Celui qu’elle préfère reste le poulpe Dumbo. « Il est vraiment charmant, il se déplace avec une grande lenteur, et puis il a deux espèces de nageoires au sommet de la tête qui ressemblent à des oreilles d’éléphant – d’où son nom – et il a une couleur légèrement rose. C’est une créature qui m’impressionne à chaque fois que je la croise », raconte la chercheuse.Mais cette vie des abysses, aussi méconnue et fascinante soit elle, est déjà la cible de l'homme, déplore-t-elle. « La pêche a déjà fait des dommages, même dans des profondeurs assez importantes. Il y a aussi des ressources biologiques, des molécules qui intéressent l’industrie pharmaceutique, cosmétique ou en médecine. Ensuite, on a des ressources énergétiques, du pétrole et du gaz, et on fore de plus en plus profond dans les océans. Et puis la dernière ressource, ce sont les ressources minérales qui, hors des zones économiques exclusives des États, ne sont pas encore exploitées, mais qui sont convoitées par l’industrie minière. »À lire aussiL’Autorité internationale des fonds marins à un tournant critique de sa mission de protection des océansRisque de pollution et de destructionCobalt, nickel, terres rares... ces minerais utilisés dans les panneaux solaires ou les batteries électriques sont essentiels pour la transition énergétique. L'Agence internationale de l'énergie estime que la demande en métaux rares devrait doubler, voire tripler d'ici à 2030. Y avoir accès est devenu un enjeu géopolitique majeur.L’exploitation de ces minerais requiert d'énormes tracteurs de trois étages qui raclent et aspirent le sol jusque dans des bateaux-usines à la surface qui larguent ensuite d'énormes panaches de déchets dans la mer. De quoi mettre en péril les écosystèmes fragiles des abysses et polluer tout ce qu'il y a au-dessus.Juridiquement, les fonds marins appartiennent au patrimoine commun de l’humanité et sont contrôlés par l’Autorité internationale des fonds marins (Aifm) qui n'a pas encore délivré de contrat d'exploitation, mais qui y travaille. Certains États s'y opposent comme la France, d'autres le veulent avec ardeur comme la Chine ou la petite île de Nauru dans le Pacifique. Les scientifiques demandent, quant à eux, au moins un moratoire, pour s'assurer de mieux comprendre les abysses, pour les protéger autant que possible avant que l'homme ne détruise le dernier espace inexploré de la Terre.À écouter dans Autour de la questionQue nous enseigne la vie dans les abysses?
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  • Chine: des barrages hydroélectriques à tout prix?
    2025/01/06

    La Chine vient de donner son feu vert pour la construction du plus gros barrage hydroélectrique au monde. Le barrage de Motuo, sur le haut plateau tibétain. Un projet pharaonique qui fait partie d’un vaste plan de développement d’énergies propres dans la région mais qui a des conséquences sur l'environnement et la population et qui inquiète les populations locales et les pays voisins.

    Le barrage de Motuo doit être construit sur le fleuve Yarlung Tsangpo qui prend sa source sur le haut plateau tibétain. Le projet vise à détourner une partie du courant vers des turbines, pour la relâcher en contrebas. Il aurait une capacité de 60 Gigawatt, soit le triple du barrage des Trois-Gorges, actuellement le plus puissant du monde, ce qui représente plus de 35 fois la puissance d'un réacteur nucléaire dernière génération.

    L'objectif est « d'accélérer le développement d'une énergie propre et lutter contre le changement climatique », explique le ministère des Affaires étrangères chinois. L'électricité du pays est encore produite à 60 % avec du charbon, énergie fossile la plus émettrice de gaz à effet de serre.

    Tensions autour de la ressource en eau

    Sauf qu’en contrebas, lorsque le fleuve change de nom et devient le Brahmapoutre, il traverse l'Inde et le Bangladesh, des pays qui s'inquiètent de voir la Chine prendre le contrôle de cette ressource vitale. La Chine a bien affirmé que le projet n'aurait « aucun effet négatif en aval », l'Inde vient de lui faire part officiellement de ses préoccupations et assure qu'elle « fera le nécessaire pour protéger ses intérêts ».

    Surtout, la Chine projette de construire beaucoup plus de barrages dans cette région selon une étude récente de l'ONG International Campaign for Tibet (ICT), qui a recensé 193 barrages hydroélectriques en projet ou en cours de construction. Un chiffre sans doute en dessous de la réalité, estime l’ONG, car vu les inquiétudes que suscitent ces projets, la Chine évite d’en faire la publicité et certains n'ont pas été répertoriés.

    « Le Tibet est la région où les plus gros fleuves d'Asie prennent leur source et dont dépendent 1 milliard 800 millions de personnes », rappelle en effet la chercheuse tibétaine Dechen Palmo. Et le risque d'instabilité politique n'est pas le seul risque que font courir explique-t-elle. En effet, l'objectif de Pékin est d'exploiter à fond le potentiel de la zone et produire une énergie verte pour alimenter non seulement le pays, mais aussi pour la revendre à ses voisins. « 80 % de ces barrages sont des grands ou des méga-projets ». S'ils sont tous réalisés « ils pourraient permettre de produire plus de 270 Gigawatt d'énergie hydroélectrique, l'équivalent de la production Allemande », selon le rapport d’ICT.

    Impacts sur l’environnement et la population

    Pour mener à bien ses ambitions, la Chine a mis en place « un plan colossal de déplacement de la population à travers tout le Tibet. On estime que jusqu'à 1 200 000 personnes sont et seront expulsées de chez eux », affirme Dechen Palmo. « Il y a tant de temples, de monuments, de sites sacrés... qui seront détruits pour faire de la place à ces barrages. On sait aussi qu'ils auront un impact important sur des réserves naturelles protégées, des zones riches en biodiversité. De plus, la région du Tibet où seront construits les barrages est fortement sismique. Donc il y a un vrai risque de tremblements de terre qui entraînerait des glissements de terrains et des inondations en aval », énumère la chercheuse.

    Les Tibétains demandent donc à ce que la transition énergétique du premier émetteur de gaz à effet de serre au monde ne se fasse pas en détruisant leurs communautés, leur culture et leurs moyens de subsistance. Il y a un an lors d’une manifestation contre un de ces barrages à Dege, des protestataires, dont des moines bouddhistes, avaient supplié à genoux les autorités locales de prendre en considération leurs demandes, mais des centaines de personnes ont été arrêtées et le projet a suivi son cours.

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  • Des haies aux multiples bienfaits pour la planète
    2025/01/02

    A cause des activités humaines, le climat se dérègle et le vivant s'effondre. L'agriculture est une des causes de ces crises et en même temps, les agriculteurs subissent de pleins fouets les conséquences de ces dérèglements. Comment continuer à produire suffisamment d'aliments tout en résistant au changement climatique et en retrouvant un peu de cette biodiversité essentielle à l'équilibre de la vie sur Terre ? L'agroécologie apporte une multitude de solutions, la plantation de haies par exemple.

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