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Sommet des océans: l'aquaculture peut-elle empêcher la surpêche?

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L'élevage industriel de poissons en mer n'est pas la solution promise face à la chute drastique des populations de poissons sauvages. La pisciculture en mer est même mortelle et mortifère. Les poissons d’élevage sauveront-ils les poissons sauvages ? C’est l’un des enjeux de l’aquaculture face à la surpêche, l’une des principales menaces qui pèsent sur les populations de poissons partout sur la planète, et dont on parle cette semaine au Sommet des océans à Nice dans le sud de la France.L'aquaculture, ou la pisciculture, c'est de l'élevage de poissons, comme on élève des porcs ou des poulets. Une méthode qui existe depuis plusieurs milliers d'années, en Égypte ou en Chine, avec notamment l'élevage de carpes, un poisson d'eau douce. Aujourd'hui, ces fermes de poissons en mer sont-elles une solution d’avenir, comme l’affirment par exemple les Nations unies face à la diminution des populations de poissons, pour répondre aux besoins en protéines de l'humanité ? D'ici 2030, on estime ainsi que la consommation de produits de la mer devrait atteindre 20 kg par habitant chaque année.Des poissons pour nourrir des poissonsL'aquaculture industrielle n’est pourtant pas très durable. Elle est même un peu absurde : pour nourrir les poissons d'élevage, il faut pêcher des poissons sauvages. Pour produire par exemple un kilogramme de saumon d'élevage, il faut pêcher deux kilogrammes de petits poissons qui servent à fabriquer de la farine de poisson, qu'on donne ensuite aux poissons d'élevage. 20 % des poissons pêchés en mer aujourd'hui servent seulement à nourrir les élevages. Il y a une zone particulièrement convoitée pour cette pêche, l'Afrique de l'Ouest, avec de gros bateaux, chinois, russes ou européens, qui viennent faire des razzias, « plusieurs centaines de tonnes de poissons par bateau et par jour, raconte Frédéric Le Manach, le directeur scientifique de Bloom, l'ONG qui défend les océans. Le problème de cette pratique-là, c’est que la sardinelle (l’une des espèces de petits poissons ciblée par la pêche minotière) est le poisson consommé par les populations humaines locales. »La pêche industrielle prive aussi de ressources les petits pêcheurs. « On tue complétement l’économie locale du littoral, et donc on génère aussi des migrations. On va pêcher du poisson au large de l’Afrique de l’Ouest pour donner à manger aux Européens. C’est vraiment le monde à l’envers », résume Frédéric Le Manach.À écouter aussiCommunautés de pêcheurs ouest-africaines, menace sur la ressourceÉlevage mortelCette pêche industrielle a des conséquences sur les populations humaines, mais aussi pour les poissons sauvages. Les prédateurs, comme les thons ou les requins, se retrouvent, eux aussi, privés de ces petits poissons. Et dans ce monde absurde, des poissons d'élevage herbivores, comme la carpe, sont désormais nourris avec ces farines de poissons, comme on nourrissait les vaches aux farines animales, avant que n’éclate la crise de la vache folle.L'aquaculture en mer provoque aussi des dégâts écologiques. Il y a le cas des mangroves : 35 % de ces forêts les pieds dans l'eau ont disparu en 20 ans, d’abord à cause de l'élevage de crevettes. Et puis il y a l'élevage de saumons, avec un chiffre pour mesurer l'ampleur du phénomène : la production de saumon, qui était un produit rare sur les tables occidentales, a été multipliée par 12 en 40 ans. Aujourd'hui, c'est une industrie, de l'élevage ultra intensif, avec son lot de promiscuité, de maladies et de mortalité. Dans les élevages de Norvège, la mortalité des saumons dépasse les 16 %, avec 63 millions de poissons morts en 2023.À lire aussiDix choses à savoir sur la surpêche, fléau des océans au fil des sièclesPollutionsCes fermes industrielles entraînent aussi une pollution mortifère. « Toutes les déjections, les animaux morts et la nourriture qui n’est pas consommée se retrouvent dans le milieu sauvage, détaille Frédéric Le Manach, de Bloom. Ces fermes ont donc besoin d’être déplacées régulièrement parce que le milieu environnant devient complétement mort à cause de toute cette pollution organique générée par l’élevage intensif. »Les saumons sauvages sont eux-mêmes « pollués ». Ces fermes en mer ne sont isolées du milieu naturel que par un filet. Des saumons d'élevage s'échappent régulièrement, ce qui n'est pas neutre. « Ces saumons-là, affaiblis génétiquement pour avoir une croissance plus rapide, vont affaiblir d’un point de vue génétique les saumons sauvages s’ils se reproduisent avec eux », précise encore Frédéric Le Manach, le directeur scientifique de Bloom. Des saumons sauvages qui sont déjà de plus en plus rares et menacés. Vous ne regarderez plus vos sushis de la même manière.À écouter aussiComment les nutriments polluent-ils les océans?

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