
Y a-t-il un écocide à Gaza?
カートのアイテムが多すぎます
カートに追加できませんでした。
ウィッシュリストに追加できませんでした。
ほしい物リストの削除に失敗しました。
ポッドキャストのフォローに失敗しました
ポッドキャストのフォロー解除に失敗しました
-
ナレーター:
-
著者:
このコンテンツについて
La multiplication des crimes contre l'environnement liés aux bombardements d'Israël dans l'enclave palestinienne pourrait rendre la terre inhabitable.
Alors que les accusations de génocide se multiplient dans la bande de Gaza, une autre notion entre en jeu, celle d'écocide, de crimes contre l’environnement. À la différence du crime de génocide, l'écocide n'est pas reconnu en tant que tel par la Cour pénale internationale, même si des crimes contre l'environnement peuvent être condamnés en tant que crimes de guerre ou crime contre l'humanité. À Gaza, le sort fait à l'environnement et la nature pourrait paraitre secondaire, aux regards des accusations de génocide, mais ces questions sont en réalité liées.
À lire aussiIsraël pilonne Gaza: «C'est du terrorisme d'État qu'on subit»
Les crimes environnementaux commis par Israël dans la bande de Gaza sont innombrables. « Les munitions qui contiennent des métaux lourds et des produits chimiques explosifs ont pollué le sol et les sources d’eaux, posant un risque sanitaire durable. Elles ont détruit en masse des infrastructures civiles comme les réseaux d’eau potable, les stations d’épuration, les terres agricoles, énumère Farah Al Hattab, juriste et chargée de campagne à Greenpeace Moyen-Orient. 270 000 tonnes de déchets solides se sont accumulées. Des stations d’épuration des eaux usées ont cessé de fonctionner, ce qui peut contaminer les plages, les sols, les eaux souterraines, avec des substances dangereuses. » La guerre cause des dégâts, et ils sont souvent durables. Une étude a montré qu'en France, un siècle après la Première Guerre mondiale, la pollution s'aggravait sur les anciens champs de bataille truffés de bombes à retardement.
« Une stratégie intentionnelle »Dans la bande de Gaza, on évoque le chiffre de 100 000 tonnes de bombes larguées sur un aussi petit territoire, qui pourrait ainsi devenir invivable. « Ce n’est pas juste un effet secondaire de la guerre. C’est une stratégie intentionnelle, qui s’inscrit clairement dans une logique génocidaire, accuse Farah Al Hattab. L’écocide est un moyen de faire durer le génocide dans le temps. En rendant la terre inhabitable, en supprimant toute possibilité de subsistance, on empêche tout simplement un peuple de vivre chez lui. »
À lire aussiGaza: «C'est un génocide qui se déroule sous nos yeux»
La même stratégie serait d’ailleurs à l'œuvre en Cisjordanie occupée. Il y a l'accaparement de l'eau par les colons, et puis il y a les oliviers, cible privilégiée depuis très longtemps d'Israël. Depuis l'occupation de 1967, les Nations-Unies estiment qu’entre 800 000 et 2 millions d’oliviers ont été coupés, brûlés ou arrachés sur le territoire palestinien. L'olivier est normalement un symbole de paix, mais il est en Cisjordanie le symbole d'une violence faite aux Hommes et à la nature.
Oliviers arrachés« Regardez, voilà la vidéo, montrait il y a quelques mois un Palestinien de Cisjordanie, Abdel Azim Wadi, à l’envoyé spécial de RFI Nicolas Feldman. Ils ont coupé tous nos oliviers, 107 arbres en tout. Les miens et ceux de mon voisin. Les colons veulent confisquer nos terres. Avant le 7-Octobre, on venait ici sur notre terre quand on était triste, ça nous calmait. Mais aujourd’hui, on vient avec la peur. »
Cette politique de l'arbre brûlé s'est accélérée depuis le 7 octobre 2023, avec plus de 52 000 oliviers abattus en Cisjordanie, selon le Bureau des affaires humanitaires des Nations unies. Un double déracinement, que dénonce Farah al-Hattab, de Greenpeace Moyen-Orient, pour qui il s’agit de « déraciner les Palestiniens physiquement et symboliquement. L’objectif est aussi de faciliter l’expansion des colonies israéliennes. Et c’est aussi une manière d’effacer une présence historique et profonde. » Quand on tue la nature, on cible les femmes et les hommes qui en vivent et y vivent.