エピソード

  • Liban: les grands défis économiques pour le prochain gouvernement
    2025/01/15

    Le Liban a deux nouveaux visages à sa tête : Joseph Aoun, élu président, et Nawaf Salam, désigné Premier ministre. Il entame, ce mercredi 15 janvier, les consultations pour former son nouveau gouvernement. L’une des urgences pour le futur exécutif libanais, c'est de sortir le pays de la crise économique qu'il traverse. Décryptage.

    Le cap est donné. Dans son discours d’investiture la semaine dernière, Joseph Aoun a promis des réformes économiques et financières. Et pour mettre en perspective cette situation libanaise, difficile de passer à côté de ces quelques chiffres. D'abord le PIB est en chute libre, de 54 milliards de dollars en 2018, il peine à atteindre les 20 milliards en 2023. Les prix ont explosé, l'inflation est désormais à trois chiffres. Résultat, 80% de la population au Liban vit sous le seuil de pauvreté. Et puis un dernier chiffre qui met en lumière cette crise de l'économie libanaise, c'est la dette publique du pays, estimée aujourd'hui à plus de cinq fois son PIB. Concrètement, si le Liban ne dépensait théoriquement que pour rembourser sa dette, il lui faudrait plus de cinq ans pour le faire. C'est donc sur ces bases que devront travailler les futurs dirigeants libanais.

    L’importance de l’aide internationale

    Mais à cette situation économique vient s'ajouter évidemment le conflit entre le Hezbollah et Israël sur le sol libanais. La guerre a endommagé - voire rayé - de la carte les exploitations agricoles et les infrastructures qui supportent l'économie libanaise. Le conflit a aussi fait fuir les investisseurs étrangers et les touristes. Or le tourisme, c'était pratiquement un tiers du PIB du Liban !

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    Pour faire repartir l’économie, les nouveaux dirigeants peuvent compter, dans un premier temps, sur l’aide internationale. Elle ne date pas d'hier, tout comme la crise d'ailleurs. En avril 2022, le Fonds monétaire international (FMI) avait trouvé un accord préliminaire avec Beyrouth pour un plan d'aide de trois milliards de dollars. Mais à une condition, la restructuration de la dette et que de lourdes réformes soient menées pour remettre l'économie sur les rails et notamment le système bancaire pour lequel les institutions réclament notamment plus de transparence. Et pour le moment, rien !

    Des signaux positifs

    Pour l'heure, le président et le Premier ministre bénéficient d'une bonne image auprès des puissances occidentales et des pays arabes. Obtenir leur soutien conjoint est l'une des seules façons d'obtenir les fonds nécessaires à la reconstruction du pays. Autre source d'optimisme : la réaction des marchés au changement d'exécutif. Le cours moyen des eurobonds, les titres de la dette libanaise en dollar ont augmenté depuis l'arrivée de Joseph Aoun au pouvoir. Cela signifie que les investisseurs institutionnels sont confiants et que cela peut avoir un impact positif sur les perspectives économiques et financières du pays. Le défi est donc titanesque mais le Liban a les capacités de trouver des moteurs de croissance durable, tels que le tourisme, l'agriculture et bien sûr la diaspora. Elle est primordiale, puisque l'économie libanaise se maintient par le biais d'une rente diasporique, via les transferts de fonds, de plus d'un tiers de son PIB. La première banque du pays, c'est Western Union !

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  • Pourquoi l'essor des exportations chinoises est une mauvaise nouvelle pour Pékin
    2025/01/14

    Les exportations chinoises ont atteint un record en 2024, elles ont augmenté de 7,1% par rapport à 2023. Et si pour l'économie chinoise, c'est une bonne nouvelle, derrière cette tendance se cache en fait un grand danger pour la deuxième économie mondiale. Décryptage.

    C'est l'un des rares indicateurs au vert de la Chine en 2024 : ses exportations records, d'une valeur de 3 600 milliards de dollars. Concrètement, elles représentent aux alentours d'un cinquième de sa croissance. Cela veut donc dire que la part des exportations dans l'économie chinoise est importante pour ne pas dire essentielle. Si on regarde dans le détail, c'est notamment l'entreprise BYD qui dope les exportations, le constructeur chinois de voitures électriques est à l'avant-garde de cette tendance, avec des ventes à l'étranger qui ont tout simplement explosé l'an passé. Juste un chiffre pour l'illustrer : +72% !

    La Chine est vulnérable

    Mais cette importance des exportations dans l’économie chinoise est un problème. Cela signifie que la Chine est ultra dépendante des exportations, précisément. Et qui dit dépendance, dit vulnérabilité. Le principal risque évidemment, c'est la menace de Donald Trump d'augmenter les droits de douane de 60% sur toutes les importations de produits chinois quand il arrivera à la Maison Blanche. Cette politique pourrait porter un coup sévère à ce pilier de la croissance chinoise qui devra trouver réponse à cette question : que faire de la production chinoise qui ne pourra plus être livrée aux États-Unis ? Car c'est là que ça coince. Parce que le risque de guerre commerciale avec les États-Unis pourrait avoir des conséquences sur les relations entre Pékin et d'autres nations. Si les entreprises chinoises essaient d'inonder d'autres pays, ils pourraient être amenés à eux aussi prendre des mesures pour limiter le phénomène. L'Union européenne notamment a déjà mis en place des droits de douane allant jusqu'à 45% sur les véhicules électriques fabriqués en Chine.

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    Crise en interne

    Mais il y a un hic : toute cette production chinoise ne peut pas être distribuée en Chine. C’est tout le problème de son économie. La demande est faible, le pays est notamment frappé par une crise persistante du secteur de l'immobilier. Alors pour faire repartir la consommation, les autorités ont subventionné les grandes industries du pays. Elles ont aussi assoupli les restrictions sur l'achat de logements. Des mesures pour inciter la population à acheter, tout comme la création de remises pour l'échange de vieux appareils électroménagers contre l'achat de modèles plus récents, évidemment chinois.

    Tout cela a en tout cas eu une conséquence : la chute des prix. Résultat, beaucoup d'entreprises chinoises ont vu leurs marges réduire voire complètement disparaître. Des comptes dans le rouge qui ont poussé bon nombre de société à mettre la clé sous la porte. La situation inquiète les autorités. Elles devront d'ailleurs présenter de nouvelles mesures de soutien budgétaire lors de la réunion de l'Assemblée populaire nationale en mars 2025. Et puis cet autre rendez-vous, non négligeable dans les prochains jours : la publication des chiffres de la croissance. Puisque si Pékin tablait sur une croissance à 5% pour 2024, elle pourrait être en deçà des projections, entre 4 et 4,5% !

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  • Le Guyana, nouvel eldorado du pétrole
    2025/01/13

    En 2024, les exportations de pétrole du Guyana ont explosé : +54%. Ce pays au nord de l'Amérique latine, coincé entre le sud du Venezuela et l'océan Atlantique, devient un acteur important sur le marché du pétrole. Décryptage.

    Le Guyana, c'est une économie toute récente d’à peine dix ans. L'explication, c'est qu'un gigantesque gisement de pétrole a été découvert à seulement 200 kilomètres de ses côtes en 2015. Depuis, le pays de seulement 800 000 habitants connait la plus forte croissance de la planète, aux alentours de 35%. Le Fonds monétaire international (FMI) estime d'ailleurs dans ses prévisions que ça devrait continuer ainsi jusqu'en 2028. Cette situation économique entraîne ainsi une transformation pour le moins accélérée de son développement. C'était il y a peu le deuxième pays d'Amérique du Sud au plus faible revenu par habitant. C'est désormais tout l'inverse, à tel point que le Guyana est aujourd'hui l'un des pôles les plus attractifs de la région. La compagnie pétrolière Exxon Mobil l'a parfaitement saisi et y a investi des dizaines de milliards dans l'extraction de pétrole. La production est telle que le Guyana est en passe d'entrer dans le top 20 des producteurs mondiaux avec 770 000 barils par jour cette année. Ambition affichée d'1,8 million d'ici dix ans. Si l'on rapporte au nombre d'habitants, les réserves du Guyana sont équivalentes à celles de l'Arabie saoudite.

    Pas de ruissellement

    Pourtant, la population précisément ne bénéfice pas pleinement de cette activité. Si le PIB par habitant est élevé, pratiquement de la moitié de la population vit avec moins de 5,50 dollars par jour, ce qui les place sous le seuil de pauvreté. Cette croissance entraine une inflation qui ne bénéficie pas aux locaux. Les investissements étrangers ont fait exploser les prix des loyers et de l'alimentation. D'après le département d'État américain, l'inflation a atteint les 6,6% en 2023. Le pays a d'ailleurs connu un vaste mouvement de grève au printemps dernier. Le groupe américain Exxon Mobil pour sa part explique que la création d'une industrie pétrolière à partir de zéro a profité aux Guyaniens avec la création d'emplois locaux avec l'avènement de sous-traitants.

    Malédiction des ressources naturelles

    Concrètement, le Guyana ne se repose « que » sur cette ressource qu'est le pétrole. Ce qui comporte naturellement des risques, parmi lesquels l’épuisement de cette ressource. Sans jouer les oiseaux de mauvaise augure, cette situation a un nom. La « malédiction » des ressources naturelles. Des décennies de boom économique qui enrichissent les dirigeants alors que la population reste sous le seuil de pauvreté. La situation du Guyana pourrait en être une illustration du XXIe siècle.

    Pourtant, le Venezuela a des vues sur ce pétrole et une partie du Guyana. Caracas revendique la région de l'Essequibo, zone frontalière entre le Guyana et le Venezuela sous laquelle se trouvent 16 milliards de barils équivalents pétrole d'après la société de recherche énergétique Rystad. Cette réserve fait évidemment des envieux. Des envies qui pourraient être de nouveau d'actualité alors que Nicolas Maduro vient d'être renouvelé au pouvoir au Venezuela, et que les prochaines élections guyaniennes ont lieu à la fin de l’année !

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  • Pourquoi Donald Trump pourrait faire du mal à la voiture américaine
    2025/01/10

    Le gigantesque salon de l'automobile de Detroit, dans le Michigan, s’ouvre ce vendredi. Detroit, c'est historiquement la terre de la voiture aux États-Unis. L’évènement va sans aucun doute être marqué par le prochain retour de Donald Trump à la Maison Blanche et par la concurrence chinoise dans le secteur automobile. Décryptage.

    Le marché américain de la voiture représente l’un des plus florissants au monde. En 2024, ce sont pratiquement 16 millions de voitures qui y ont été vendues dont 1,3 million d'électriques. Le marché pèse donc lourd avec un chiffre d'affaires estimé aux alentours de 364 milliards de dollars pour 2023 d'après IBIS World. Voilà pour les chiffres.

    Concernant la part de véhicules électriques vendus, 10% des ventes, ça représente beaucoup d'argent, d'autant qu’ils sont plus chers que les voitures thermiques, à essence ou au diesel. Mais on peut aussi dire qu'une voiture sur dix, ce n'est pas un raz de marée des ventes, d'autant qu'il existe un coup de pouce des autorités américaines pour acheter de l'électrique 100 % américain.

    La fin de l’aide fédérale ?

    Pour convaincre les Américains à acheter des voitures électriques produits aux États-Unis par des constructeurs américains, Joe Biden et son administration ont mis en place un crédit d’impôt de 7500 dollars dans le cadre de l’Inflation Reduction Act. Mais le futur président Donald Trump entend mettre fin à cette généreuse mesure incitative. Les constructeurs automobiles américains bénéficient aussi d'une aide fédérale pour la production et l'infrastructure des véhicules électriques. Si cette mesure est supprimée, cela va nécessairement avoir un impact sur le secteur. Illustration bien concrète en Allemagne puisque Berlin offrait une aide de ce type. Résultat : après la suppression de cette subvention les ventes de voitures électriques se sont effondrées, ce qui a mis en grande difficulté les constructeurs automobiles !

    Tesla au centre du jeu

    Tous les constructeurs américains et européens aux États-Unis ont peur de ces mesures américaines, d'autant qu'ils y investissent beaucoup. Par exemple, Stellantis a mis sur la table au printemps dernier 400 millions de dollars pour développer l'électrique et les batteries dans trois de ses usines du Michigan. L'inquiétude est donc bien là pour les grands du secteur, mais un groupe soutient la suppression de ce crédit d'impôt. Ce groupe, c'est Tesla !

    À écouter aussiTesla, une entreprise finalement comme une autre

    Pourtant, l'an passé, une voiture électrique sur deux vendues aux États-Unis, c'était une Tesla ! Si Tesla et son patron, un certain Elon Musk, encouragent la fin de cette mesure, c'est par pragmatisme, parce que tout simplement Tesla est leader sur ce marché. C’est le seul groupe qui gagne de l'argent à chaque vente de voiture électrique. Ce n'est pas le cas de ses concurrents. General Motors ou Ford perdent de l'argent sur la vente de ces véhicules électriques. La fin de ce bonus fédéral pourrait donc augmenter mécaniquement les pertes pour ces groupes, cela alors que la concurrence chinoise bien que peu présente est de plus en plus forte.

    Finalement, le grand sujet qui va animer le salon de l'auto de Détroit, ce n'est pas tant cette concurrence puisqu'aucun groupe chinois ne sera représenté, mais bien l'avenir du secteur automobile américain sous le mandat de Donald Trump.

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  • «Dry January»: le mois de «janvier sans alcool» fait les affaires des producteurs d'alcool
    2025/01/09

    Le phénomène, d'année en année, séduit aussi bien en France qu'aux États-Unis en passant par le reste de l'Europe. Le « dry January », traduisez « janvier sec » ou « sobre », un mois sans consommer une goutte d'alcool. Cette tendance est certes portée par une question de santé publique, mais elle cache de nombreux enjeux économiques. Décryptage.

    Cet engouement pour l'abstinence en matière d'alcool a le vent en poupe depuis une dizaine d'années. Le mouvement est né aux États-Unis et est ensuite arrivé par l'Angleterre. Un concept qui prend ses racines dans les excès des fêtes de fin d'année, où l’alcool s’invite à table plusieurs jours d'affilée. L'idée est donc d'arrêter net sa consommation pour « se refaire une santé ». Rien qu'en France, d'après un sondage de l'IFOP, une personne sur trois dit être sobre en janvier.

    À écouter aussiPriorité Santé: Défi de janvier, un mois sans alcool

    Cela a pour effet une baisse de la vente d’alcool. Le phénomène ne date d’ailleurs pas d’hier puisque, historiquement, janvier a toujours été un mauvais mois pour l'industrie de l'alcool. Le dry january n'arrange donc pas les affaires des acteurs du secteur. Le phénomène a pris une telle ampleur que les géants de la boisson alcoolisée ne peuvent pas se permettre de passer à côté de cette mode. Les alcooliers et les producteurs doivent donc s'adapter pour ne pas perdre de parts de marché.

    Un marché à 11 milliards de dollars

    L’alternative aux boissons traditionnellement alcoolisées, ce sont les boissons sans alcool. Qu'il s'agisse du vin, de spiritueux, d'effervescents ou de la bière, ces produits inondent le marché. Sur ces cinq dernières années, les rayons sont passés d'une dizaine de références à plus de 250. Et justement, le marché mondial de la boisson sans alcool a explosé. En 2022, il a dépassé les onze milliards de dollars. Sa croissance annuelle est d'ailleurs estimée aux alentours de 7 %.

    Si de petites marques ou des viticulteurs se sont positionnés sur ce marché, les grands industriels de l'alcool sont également présents : il suffit de regarder un match de foot ou de rugby à la télé pour voir des pubs autour des terrains de boissons sans alcool produites par ces grands groupes... Comme Guinness 0.0 % ou Heineken 0.0 %.

    Les producteurs d’alcool à l’attaque

    Heineken a investi ces dernières années plus de six millions d'euros pour développer la technologie nécessaire à la conception de bouteilles de bières sans alcool pour que ses produits aient le même goût que les contenus alcoolisés. Le leader mondial du secteur, AB Inbev, l'a parfaitement intégré dans son plan de développement. Cette année, il estime que les bières sans alcool vont représenter au moins 20 % de sa production totale : une bouteille sur cinq sortie d'usine par ce géant de l'alcool n'en contiendra finalement pas.

    À lire aussiFrance: le «dry january» entre l’absence de soutien de l’État et le poids des lobbies viticoles

    La demande est forte et le marché de la bière sans alcool est en pleine expansion. Il croît plus vite que celui de la bière classique. Cette croissance s'explique par une hausse du nombre de consommateurs donc, mais aussi par la diversification de l'offre, tout comme de sa qualité. Finalement, le vers d'Alfred de Musset (La coupe et les lèvres, 1831) devenu dicton « qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse » ne fait définitivement plus recette en 2025. Dorénavant, le flacon se suffit à lui-même !

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  • Sourires aux Golden Globes, grimaces en coulisses: Hollywood face à la crise
    2025/01/06

    La cérémonie des Golden Globes se tenait ce dimanche à Los Angeles. Durant ce grand rendez-vous du cinéma et des séries télé du monde entier, le film Emilia Perez de Jacques Audiard a été couronné par quatre fois. Mais derrière la cérémonie et les paillettes se cache une industrie en grande difficulté. Décryptage.

    Hollywood, au-delà d’être la colline la plus connue de Los Angeles, c’est aussi un quartier qui pèse très lourd dans l’économie de la ville et de la Californie. Cette industrie du divertissement que représente Hollywood c'est 681 000 emplois, secteur essentiel il va sans dire qui contribue à hauteur de 115 milliards de dollars par an à l'économie régionale d'après l'Agence de développement économique de Los Angeles. Mais le secteur emblématique de la côte ouest américaine a été frappé de plein fouet par la pandémie de Covid-19 il y a cinq ans. Suspension quasi totale des tournages, ce qui implique moins de contrats pour une bonne partie des professionnels du secteur. Après cette période de léthargie, la reprise a été longue et difficile.

    Les conséquences de la grève de 2023

    La reprise des tournages a néanmoins été enrayée par une grève des acteurs et des scénaristes l'année dernière. Au total, 148 jours de grève, le plus long conflit vécu par Hollywood dans toute son histoire. Mouvement social non sans conséquence puisque, si un accord a été trouvé entre les syndicats représentant les scénaristes et les plateformes de streaming, il a eu un coût, estimé à environ six milliards de dollars d'après l'institut américain Milken. Et si le secteur a eu du mal à repartir après le Covid-19, la grève n'a rien arrangé. Pour le troisième trimestre 2024, les niveaux de production cinématographiques ont diminué de 5% par rapport à la même période en 2023.

    À lire aussiHollywood : après la grève, « une contraction dans l’industrie » attendue

    L’explication réside en ce point : après la grève, la situation pour les travailleurs du cinéma et des séries n'a fait qu'empirer. L'une des principales raisons, c'est que les productions ont boudé Hollywood et ses studios. La grève leur a semblé interminable. À cela il faut ajouter le coût de la vie qui a augmenté à Los Angeles. Et ça peut paraitre anecdotique mais ça ne l'est pas, les accords à l'issue de la grève justement ont rendu les productions plus coûteuses.

    La Californie boudée par les producteurs

    Face à cette situation, les financeurs ont du trouver des solutions. L'une d'elles c'est de trouver d'autres sites pour tourner films et séries. Les emplois dans le cinéma et la production sonore depuis le début de la grève dans la région de Los Angeles ont ainsi diminué de 15%. « Au revoir » Los Angeles dans un premier temps, puis « au revoir » la Californie. Direction d'autres États comme le Nouveau-Mexique et la Géorgie. Leur force, c’est qu’ils offrent un impôt avantageux. La Géorgie notamment a un programme d'incitation fiscale illimité et a déjà permis aux studios hollywoodiens d'économiser des milliards de dollars. Depuis 2019, Netflix y a investi 575 millions de dollars. D'après une enquête du New York Times, 38 États américains offrent une forme d'incitation fiscale aux productions. Résultat, beaucoup de travailleurs à Hollywood ont dû arrêter ou déménager pour suivre les productions. D'autres attendent beaucoup du retour de Donald Trump à la Maison Blanche avec ses ambitions de dérégulariser l'économie. En tout cas, la machine à rêves qu'est Hollywood s'est transformée pour beaucoup en machine à cauchemars.

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  • L'Afrique, terrain de jeu privilégié des investisseurs du Golfe
    2025/01/03
    Les investissements des pays du Golfe en Afrique sont de plus en plus nombreux. Dans un récent rapport, la banque africaine AfreximBank analyse cette tendance sur la période 2012-2022. Force est de constater que l'intérêt croissant de ces pays pour le continent africain est de plus en plus fort. Décryptage. On le dit souvent, l’Afrique attire les investisseurs. Les pays du Conseil de coopération du Golfe (Arabie saoudite, Oman, le Koweït, Bahreïn, les Émirats arabes unis et le Qatar) ne sont pas en reste. Illustration l'été dernier avec la prise d'une participation de 25% du transporteur sud-africain Airlink par Qatar Airways. De tous les pays du Golfe, ce sont les Émirats arabes unis qui investissent le plus sur le continent, suivis par l'Arabie saoudite et le Qatar. Au cours de la période d'étude, entre 2012 et 2022, les Émirats sont d'ailleurs devenus le quatrième investisseur étranger direct en Afrique, derrière la Chine, l'Union européenne et les États-Unis ! L’Afrique a de nombreux atouts C'est l'Égypte qui est en haut du podium, premier destinataire de ces investissements à hauteur de 11 milliards de dollars. Viennent ensuite le Maroc, l'Algérie, le Nigeria et l'Afrique du Sud. Les investissements se font donc à peu près partout, mais principalement dans les économies les plus importantes. Le rapport d'Afreximbank explique très bien l'intérêt des États arabes pour le continent. Cette année, sa population va atteindre le milliard 500 millions d'habitants, ce qui implique une main-d'œuvre en nombre notamment, mais aussi une demande intérieure de plus en plus forte ! À lire aussiSommet Arabie saoudite-Afrique: pour Riyad, «c'est une opportunité pour se présenter comme un recours»L'Afrique est aussi une région stratégique, très riche en ressources naturelles comme le cobalt, l'or, le cuivre mais aussi le café par exemple. Le potentiel de croissance économique est donc très grand. Pour toutes ces raisons, d'après les projections, d'ici à 2050, le continent deviendra beaucoup plus important pour l'économie mondiale. Les pays du Golfe sont aussi intéressés par le potentiel agricole de l'Afrique, puisque dans le Golfe le climat est aride, très chaud et sec, peu propice aux cultures. Alors, les pays arabes viennent en Afrique chercher des terres cultivables, pour produire ce dont ils ont besoin afin d'assurer leur sécurité alimentaire. On parle d'accaparement, cela fait évidemment débat. Et puis leur proximité avec la Corne de l'Afrique est une autre explication à leurs investissements dans les pays de l'Est du continent. Les deux zones étant seulement séparées par la mer Rouge ou le Golfe d'Aden. De nombreux secteurs plébiscités Ne soyons pas exhaustifs mais les États du Golfe investissent dans des secteurs clé. Retenons l'agriculture, on l’expliquait à l'instant, par exemple en Égypte et au Soudan. Mais il y a aussi les énergies renouvelables comme au Maroc, ou encore les télécoms, le transport, le secteur bancaire et les infrastructures comme les ports, les aéroports et les réseaux logistiques. Finalement, pour les États du Golfe, de par leur situation géographique, il est donc particulièrement intéressant de s'imposer comme pivot entre l'Asie et l'Afrique. À lire aussiEurope, Asie, Afrique: Dubaï, carrefour de l’économie mondialeDes investissements qui sont utiles aux pays africains. À l'heure où les prêts chinois et l'aide européenne sont de plus en plus faibles, les dirigeants du continent doivent chercher et surtout doivent trouver d'autres sources de financement. Récemment, c'est la construction d'un gazoduc entre le Maroc et le Nigeria qui a été signé, conception possible grâce un partenariat entre le Royaume chérifien et les Émirats arabes Unis.
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  • Protectionnisme, incertitude, résilience: les mots de l'économie pour 2025
    2025/01/02
    2025 est synonyme de grands défis et surtout de grands enjeux pour l'économie mondiale. Certains mots vont faire la Une de l'actualité économique. Avant de les évoquer tout au long de l’année, découvrons-les ensemble ! S'il y a un mot que vous allez beaucoup entendre cette année, c’est le mot protectionnisme. Cela pour de multiples raisons mais la première, c'est l'arrivée à la Maison Blanche de Donald Trump. La politique économique du futur président américain est bien le gros dossier de ce début d'année 2025. Parmi les mesures phares de repli sur soi qu'il envisage, l'application de droits de douane de 10 à 20 % sur toutes les importations. Cela pourrait aller jusqu'à 60% pour les produits chinois. On ne sait toujours pas si ces menaces sont réelles ou s'il s'agit d'un premier pas, ou plutôt d'un coup de pied dans la négociation, mais cette intensification des tensions commerciales pourrait entraver la croissance des échanges mondiaux !À lire aussiCanal de Panama, Canada, Groenland: le rêve expansionniste de Donald TrumpIncertitude Le Fonds Monétaire international ne prend pas de pincettes et l'a même expliqué dans ses dernières perspectives de l'économie mondiale: « Préparez-vous à des temps incertains ». La présidence de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, elle, est beaucoup plus catégorique, affirmant que l'incertitude sera « abondante en 2025 ». Incertitudes on l’expliquait en raison de la politique de Donald Trump à la tête de la première économie mondiale. Incertitude également expliquée par les conflits en cours à travers le monde, et en premier lieu, celui au Proche-Orient. Sur le long terme, il pourrait avoir des effets négatifs sur le marché de l'énergie. Chine – Europe – États-Unis Il y a aussi la situation de la Chine qui compte dans cet équilibre mondial. Puisque si les taxes douanières américaines sont appliquées, Pékin devra trouver de nouveaux partenaires et mettre au point de nouvelles alliances. Mais on l'a dit, ça va se compliquer avec les États-Unis. Les entreprises chinoises pourraient être tentées d'intensifier leur concurrence en Europe mais ça pourrait être tout aussi compliqué avec les Européens. La raison ? C’est que l'industrie européenne est à la peine, en partie parce que la concurrence chinoise est justement féroce. C'est donc l'une des priorités de la nouvelle commission européenne, la sécurité économique des 27. Cela se traduit, comme aux États-Unis, par une hausse des taxes, c'est déjà acté pour les voitures électriques chinoises, jusqu'à 38%. Et puisqu'on parle d'Europe, impossible de ne pas évoquer le moteur du continent, l'Allemagne, empêtrée dans des crises politiques, économiques et sociales. Berlin va devoir revoir cette année son modèle, investir massivement et revoir ses règles de l'endettement si elle veut éviter de nouvelles fermetures d'usines et des dizaines de milliers de licenciements comme c'est aujourd'hui le cas avec Volkswagen par exemple. À lire aussiComment l'Allemagne tente de sauver son industrie et son économieRésilience Mais il y a quand même du positif. Si on regarde du côté de la croissance, les indicateurs sont au vert ! D'après l'OCDE, l'organisation de coopération et de développement économiques, la croissance mondiale pour cette année 2025 devrait rester positive, les prévisions parlent d'une tendance autour de 3%. Les économies du monde devraient ainsi rester résilientes et la désinflation, c'est-à-dire la baisse de l'inflation, devrait continuer. Les taux d'intérêts devraient aussi diminuer. Vous l'aurez compris, 2025 s'annonce une nouvelle fois riche en actualité économique, nul doute qu'elle sera aussi riche en surprises !
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