• Chronique de Jean-Baptiste Placca

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Chronique de Jean-Baptiste Placca

著者: RFI
  • サマリー

  • Jean-Baptiste Placca, chroniqueur au quotidien La Croix et fondateur de L’Autre Afrique livre sa vision sur l’actualité africaine de la semaine écoulée. Entre analyse, réflexion et mise en contexte, cette chronique est l’occasion de donner du sens et de prendre du recul sur les événements de la semaine, mais également de revenir sur des sujets parfois traités trop rapidement dans le flot d’une actualité intense.

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あらすじ・解説

Jean-Baptiste Placca, chroniqueur au quotidien La Croix et fondateur de L’Autre Afrique livre sa vision sur l’actualité africaine de la semaine écoulée. Entre analyse, réflexion et mise en contexte, cette chronique est l’occasion de donner du sens et de prendre du recul sur les événements de la semaine, mais également de revenir sur des sujets parfois traités trop rapidement dans le flot d’une actualité intense.

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エピソード
  • Une trêve de bienséance en politique aux États-Unis
    2025/01/11
    Il souffle sur Washington DC une légère brise de tolérance. Sans doute l'esprit de Jimmy Carter et Gerald Ford, ces rivaux devenus amis. La coexistence est toujours plus simple, lorsque les adversaires politiques s'accordent sur quelques valeurs communes. Mais, ici, l'harmonie ne durera que le temps que voudront certains. À la cérémonie couronnant, ce jeudi, les obsèques de l’ancien président Jimmy Carter à la cathédrale nationale, à Washington, il régnait une harmonie, qui tranche avec les tensions politiques de ces dernières années dans la capitale fédérale. D’où vient donc l’impression que ce seul événement pourrait réconcilier la classe politique américaine ?Cette harmonie est à l’image de la vie politique de Jimmy Carter, tout en bienveillance, loin de ce détestable mélange d’intolérance et de vulgarité qui semblait être devenu la norme, ces derniers temps, à Washington DC. La décence, la dignité, la bonté, le souci des autres et de l’intérêt général propres à l’ancien président comptent aussi dans la place que fait l’Histoire à chaque homme d’État. Que démocrates et républicains s’accordent à lui reconnaître ces qualités à Carter prouve que dans l’esprit de tous, elles constituent des valeurs que tous attendent des leaders politiques. Jimmy Carter était comme sous-coté. C’est à sa mort que tous semblent découvrir qui il était vraiment, alors que beaucoup se fondaient sur son échec à se faire réélire pour conclure qu’il n’avait pas été un grand président. Lui-même n’était pas assez narcissique pour vanter ce qu’il a réussi, en un seul mandat.À lire aussiLes hommages se multiplient après la mort de l'ex-président américain Jimmy CarterQu’a-t-il donc réussi, que l’on ne savait pas ?D’abord, Jimmy Carter, premier président élu après la démission de Richard Nixon, avait ramené un peu d’intégrité à la Maison Blanche, après les années Watergate. Il osait des décisions courageuses, en associant, dans un esprit bipartisan, l’opposition républicaine à l’adoption de ses textes. Il mettait l’accent sur les droits civiques, aux États-Unis, et sur les droits de l’homme, à l’étranger. Il a fait libérer des centaines de prisonniers politiques en Amérique latine, piloté les Accords de Camp David, initié la création de l'US Holocaust Memorial Museum… C’est aussi lui qui a créé le Département de l’Education ; accru les financements en faveur des étudiants les moins bien lotis ; créé la FEMA, l’Agence fédérale de gestion des situations d'urgence, en première ligne dans les ouragans, feux de forêts et autres catastrophes naturelles.Jimmy Carter a promu des femmes dans d’importants départements ministériels : Commerce, Éducation, Habitat, Développement urbain, et ce que l’on appelle aujourd’hui Éducation Santé et Bien-être… 39e président des États-Unis, il a, en un seul mandat, promu cinq fois plus de femmes et de personnes de couleur dans divers postes de responsabilité que n'en ont promu ses trente-huit prédécesseurs réunis.Jimmy Carter a, le premier, installé des panneaux solaires sur le toit de la Maison Blanche ; fait passer des lois sur l’économie d’énergie, la dérégulation des prix du pétrole, et beaucoup investi dans les énergies renouvelables, comme alternative aux énergies fossiles, sans sacrifier l’indépendance énergétique des Etats-Unis. Grâce à son audace, la consommation d’énergie des Etats-Unis baissera de 10% entre 1979 et 1983. Pour affronter les défis importants, il savait se libérer des calculs politiciens.À lire aussiÉtats-Unis: Jimmy Carter, «peut-être le meilleur ex-président de notre histoire»Pourquoi, alors, n’a-t-il pas été réélu ?La prise en otages, à Téhéran, de cinquante-deux diplomates américains par des étudiants se réclamant de l’ayatollah Khomeini lui a été d’autant plus fatal qu’il s’est refusé à risquer la vie des otages dans une opération militaire. Pour l’opinion, sa prudence était un signe de faiblesse. Bien que battu, Jimmy Carter a continué à travailler à leur libération, finalement intervenue le dernier jour de sa présidence. Il a préféré perdre l’élection, plutôt que de risquer la vie d’un seul otage. Ainsi était l'homme. Après son départ du pouvoir, il a œuvré, tous azimuts, à la salubrité démocratique et aidé, partout, les démunis. Pour cela, il inspire un respect qui lui survivra, à jamais. Il inspirait aussi le respect à ses adversaires politiques. Tel le républicain Gerald Ford, qu’il a battu… en 1976, et qui lui a rendu le plus bel éloge. Sauf que le président Ford est décédé depuis 2006. C'est son fils qui a lu l'éloge. Mais ces deux rivaux-amis s’estimaient, au point de rédiger l’éloge funèbre, l’un de l’autre. D’où l’harmonie, ce jeudi, à la cathédrale nationale, et qui règne ...
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  • Panafricanistes entre verbe et actes concrets
    2025/01/04
    « L’Afrique doit s'unir », exhortait le Ghanéen Kwame Nkrumah. Elle peut difficilement espérer échapper à son état de fragilité permanente sans s’ouvrir à tous les peuples africains, qui constituent sa principale force et seront, peut-être demain, la source de sa puissance. Un des vœux les plus chers aux panafricanistes a été exaucé, ce 1er janvier 2025, au Ghana, où les détenteurs d’un passeport africain sont, désormais, dispensés d’un visa d’entrée. N’est-ce pas, là, une preuve que l’Afrique évolue dans le bon sens ?Il faut évidemment s’en réjouir. Mais comment ne pas déplorer, en même temps, que seuls cinq des cinquante-cinq États du continent concèdent une telle évidence aux Africains ! Plus de soixante ans après la création de l’Organisation panafricaine, ces chiffres sont une affligeante indication du peu de foi qu’inspire aux États l’idéal panafricaniste, surgi durant le dernier tiers du XIXe siècle des âmes meurtries des Noirs d’origine africaine installés dans les Antilles anglaises et aux États-Unis d’Amérique.Respect pour le Rwanda, les Seychelles, la Gambie, le Bénin, et donc, enfin, le Ghana, patrie du Docteur Kwame Nkrumah, le plus fervent chantre du panafricanisme en terre africaine. L’on ne cessera, cependant, de s’étonner que les autres ne comprennent pas que le droit, pour chaque Africain, de circuler librement dans toute l’Afrique relève du bon sens élémentaire. Surtout sur un continent où, autrefois, même les bergers et leurs troupeaux suivaient leurs itinéraires, au gré des verts pâturages, sans aucune contrariété de frontière.Il ne sert à rien de se gargariser d’envolées panafricanistes, si c’est pour ensuite tenir à distance ses voisins les plus immédiats, voire leur fermer sa porte. Les peuples qui se barricadent dans le rejet des autres n’ont jamais été nulle part les plus heureux de la terre. C’est, justement, l’esprit d’ouverture de son premier président qui a, par exemple, valu à un pays comme la Côte d’Ivoire de connaître la prospérité qui lui vaut, encore aujourd’hui, une place centrale, en Afrique de l’Ouest.À lire aussiGrandeur et déclin de Kwame Nkrumah, père du panafricanismeFélix Houphouët-Boigny ne passait pourtant pas pour le plus panafricaniste des dirigeants africains…Le panafricanisme véritable s’apprécie par les actes, et non par les seuls discours. Félix Houphouët-Boigny, à qui l’intelligentsia de gauche reprochait, en effet, de préférer son pays à l’Afrique, était un des rares, sinon le seul dirigeant africain à accorder, jusqu’à sa mort, le droit de vote à tous les ressortissants de l’Afrique de l’Ouest résidant en Côte d’Ivoire depuis plus de cinq ans. Et Abidjan était une ville où l’on pouvait dénombrer des citoyens de toutes les nations africaines, surtout avec le siège de la Banque africaine de développement. L’esprit d’ouverture de ce leader a permis à son pays d’avancer et de distancer, d’une manière irréversible, la Guinée voisine, parvenue à l’indépendance avec infiniment plus de richesses naturelles.Et lorsque le Mali, après deux décennies d’une aventure monétaire solitaire, a choisi de réintégrer l’imparfaite zone franc, Houphouët-Boigny a été le premier à proposer aux autres États de ne pas humilier ce pays frère, en exigeant de lui le ticket d’entrée dont il n’avait pas les moyens. « Le Vieux » avait alors obtenu de ses pairs qu’ils réintègrent le Mali, à charge de prélever sur sa part de bénéfices ce qui aurait dû être son apport au capital.Un peu comme si l’on vous faisait actionnaire d’une entreprise florissante, sans bourse délier, pour, avec vos dividendes, apurer ce que vous auriez dû avoir versé avant dans le tour de table. Parmi les panafricanistes, il faut savoir distinguer ceux du verbe de ceux des actes concrets.Quels seraient donc les panafricanistes du verbe ?Ils sont nombreux, États ou citoyens. Et vous ne pouvez imaginer la colère de tant d’Africains qui se sont battus pour la fin de l’apartheid en Afrique du Sud, en découvrant que les dirigeants noirs sud-africains, gênés, se taisaient, tandis que leurs concitoyens se déchaînaient contre les Zimbabwéens, Zambiens et autres Mozambicains venus chercher un mieux-être chez eux. Du temps où ils étaient persécutés, eux trouvaient un accueil généreux en Zambie, au Mozambique et dans les pays dits de « la ligne de front ». L’Afrique qui se conduit ainsi n’est pas crédible, et aucun Africain ne devrait tolérer de telles attitudes.À lire aussiDu bon usage du Panafricanisme
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  • «Messagères de guerre», quand le cinéma sert si bien l'histoire
    2024/12/28
    Pour clore cette année 2024, un film à voir, « Messagères de guerre », consacré au bataillon « Six Triple Eight » de l’armée américaine, exclusivement constitué de femmes noires, envoyées en Europe en 1944 pour débloquer dix-sept millions de lettres et colis destinés aux soldats. En quoi ce film intéresse-t-il les Africains ? Le film restitue une page d'histoire qui fait écho à celle du camp de Thiaroye, que nous évoquions ici, fin novembre. La plupart des jeunes filles du Bataillon Six Triple Eight, parti de Fort Oglethorpe, en Géorgie, s’étaient engagées pour combattre Hitler.Bien que très entraînée, cette unité peinait à obtenir une mission opérationnelle dans une US Army alors encore très ségréguée. Avec tous ses véhicules mobilisés au front, l’armée américaine ne distribuait plus leur courrier aux soldats. Et aux États-Unis, la Première Dame, Eleanor Roosevelt est alertée sur l’angoisse des familles par une femme qui campait depuis des jours devant la Maison Blanche : « Je sais qu’on n’est pas grand' chose… » commence-t-elle par expliquer à madame Roosevelt, qui l’interrompt : « On ne peut dire cela de personne ! ». À quelques semaines d’un changement de locataire à la Maison Blanche, cela fait un tel bien d’entendre l’humanisme d’Eleanor Roosevelt !Le président ordonne à la hiérarchie militaire de confier cette mission au bataillon Six Triple Eight, qui débarque à Glasgow, par un froid glacial, en février 1944. En l’absence d’un ordre de mission clair et précis, sans moyens appropriés, le bataillon travaille à l’écart des soldats blancs et vit dans des dortoirs non chauffés.C’était tout de même l’armée américaine, avec sans doute plus de moyens que les tirailleurs sénégalais…Ce n’était pas évident. Mais, ces jeunes dames étaient sous les ordres d’une femme brillante, qui leur ressemblait par ailleurs : Charity Adams (incarnée dans le film par Kerry Washington) leur tenait un discours de motivation tonifiant : « Vous n’êtes pas seulement dans l’armée. Vous êtes femmes et, en outre, vous êtes noires. Et parce que vous êtes noires et femmes, vous n’avez pas le luxe de vous contenter d’être à la hauteur des autres. Vous avez l’obligation de les surpasser ! ».Elles débordaient d’imagination et de créativité. Mais la visite d’inspection du général est d’une désarmante agressivité, tendant à démontrer leur incompétence. Parce qu’elles ouvraient les lettres avec des adresses illisibles, pour trouver des indices permettant de situer le destinataire, le général s’emporte : « Ne me dites pas que vous ouvrez et lisez des lettres qui appartiennent à des Blancs ! ».► Le bataillon Six Triple Eight de l’armée américaine« En plus, vous dépensez l’argent de l’armée en parfums ! », accuse-t-il, en apercevant quelques flacons sur une table. « Certaines femmes, explique Charity Adams, aiment vaporiser leur parfum sur leurs lettres et, par chance, quelques soldates savent reconnaître ces parfums, quand les enveloppes sont maculées. Cela nous permet de faire un rapprochement avec l’État où ces parfums sont vendus, et c’est un repère pour retrouver les destinataires ».Mais Roosevelt n’était plus là pour les honorer à leur retour… C’est là que le général décida d’abréger l’expérience, et de désigner un lieutenant blanc, pour leur apprendre à diriger une unité… Charity Adams explose alors : « Mon bataillon a travaillé jour et nuit, dans d’horribles conditions. Ces femmes ont dû mettre de l’eau dans leurs propres casques pour se laver. Vous nous avez assigné un endroit sans qu’il y ait même un lit. Les soldats blancs répandent sur elles des rumeurs méprisantes et indécentes. Alors, je le dis haut et fort : je ne vais pas me laisser marcher dessus ! ».Elle s'attendait à la cour martiale. Mais leurs résultats valurent au bataillon une mission identique à Rouen, en France. Par contre, aucune reconnaissance, à leur retour aux États-Unis, à part une tardive médaille d’or du Congrès américain.Lena Derriecott, dont la vie sentimentale porte tendrement ce film, a pu le visionner avant de décéder, centenaire, début 2024. Heureuse que la réalisatrice, Tyler Perry, ait choisi « d’aussi belles et talentueuses jeunes dames » pour les incarner. « Nous pensions juste remplir une petite tâche, et nous voici recevant, 80 ans plus tard, un si bel hommage. J’en ai les larmes aux yeux ! ». Des larmes, ce film vous en arrache, en effet.
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