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Chronique de Jean-Baptiste Placca

Chronique de Jean-Baptiste Placca

著者: RFI
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Jean-Baptiste Placca, chroniqueur au quotidien La Croix et fondateur de L’Autre Afrique livre sa vision sur l’actualité africaine de la semaine écoulée. Entre analyse, réflexion et mise en contexte, cette chronique est l’occasion de donner du sens et de prendre du recul sur les événements de la semaine, mais également de revenir sur des sujets parfois traités trop rapidement dans le flot d’une actualité intense.

France Médias Monde
政治・政府
エピソード
  • Togo: vingt ans, et après ?
    2025/06/14
    En Afrique de l’Ouest, hormis les régimes putschistes, il était un des rares à refuser la limitation (à deux) des mandats présidentiels. Pour continuer à diriger indéfiniment, sans passer pour le mouton noir du groupe, il a opéré un réaménagement cosmétique de la Constitution. À présent, ses adversaires attaquent ses résultats. Sous prétexte qu’il a échoué sur tous les plans, Faure Gnassingbé a été, ce 12 juin, sommé de démissionner, par l’opposition et la société civile. Cette injonction a-t-elle quelque chance d’être entendue par le dirigeant togolais ? Ce serait un miracle. Mais, comment reprocher à un peuple qui ne croit plus au pouvoir du bulletin de vote d’espérer un signe du ciel ? De la possibilité d’éconduire Faure Gnassingbé par les urnes, les Togolais, depuis longtemps, ont fait leur deuil. Il ne sait pas perdre ! Après tout, la réforme constitutionnelle contre laquelle protestaient les jeunes arrêtés la semaine dernière visait à perpétuer son bail aux commandes du Togo, en s’épargnant les accusations de mandats sans nombre. Ce serait véritablement un miracle, si, après toutes ces contorsions, il démissionnait, à la suite d’une simple injonction d'opposant. Tout comme il serait illusoire d’espérer le voir abandonner, par fierté, à cause de l’allusion à son bilan peu glorieux. À lire aussiTogo: «Le président doit démissionner», exigent opposition et société civile Manque de légitimité, carences de la gouvernance, échec sur le plan économique, incapacité à offrir un modèle exemplaire aux jeunes générations… Le tableau dépeint par le professeur David Dosseh pour exiger sa démission est accablant. S’accrocher au pouvoir avec un tel bilan, corroboré, en plus, par certains membres de son propre camp, relève des motivations impénétrables. Il faut du courage, beaucoup de courage, pour renoncer au pouvoir. Peut-être croit-il que les opposants sont juste de mauvaise foi, et que ses anciens partisans sont aigris… Au-delà des opposants et des déçus de son propre camp, Faure Gnassingbé a un problème plus grave, qui est sous les yeux de tous : les performances plutôt étincelantes des pays voisins. Oublions le Burkina Faso, qui a ses problèmes, en plus d’être un pays enclavé, tributaire des États côtiers pour ses exportations et importations. À l’est, le Bénin, sur qui le Togo avait, dans les années 70 et 80, une avance certaine, accrue par les ravages de la Révolution marxiste, sous Mathieu Kérékou. Même les lycéens et collégiens béninois préféraient, à l’époque, aller terminer leurs études secondaires au Togo ou même plus loin. Après la Conférence nationale de 1990, le pays s’est relevé, progressivement. Mais, ces neuf dernières années, le Bénin s’est construit avec méthode, dans une modernité qui s’étend à tout le territoire national, pas seulement à Cotonou et à Porto-Novo. D’aucuns évaluent, aujourd’hui, à un bon quart de siècle le retard qu’accuse le Togo par rapport au Bénin. Qui a, lui aussi, ses problèmes politiques. Mais, même ses plus féroces détracteurs reconnaissent à Patrice Talon d’œuvrer au mieux-être du Bénin et des Béninois. Rien à voir avec ce qu’une ancienne ministre des Armées, membre du clan au pouvoir à Lomé, qualifie de petits projets aux objectifs inavouables, vantés par une propagande dont l’unique finalité est la conservation de pouvoir. À l’ouest du Togo, le Ghana, on l’a souvent dit ici, rayonne plutôt. Est-ce bien cela ? Plus que jamais ! Un diplomate angolais, devenu ensuite ministre, raconte que dans les années 80, en poste à Accra, ils allaient, en fin de semaine, faire leurs courses et se détendre à Lomé. Aujourd’hui, lorsqu’ils ont besoin de détente, les Togolais qui en ont les moyens vont en villégiature au Ghana. Qui a, lui aussi, ses problèmes, mais avance de manière irréversible. On pourrait même poursuivre le voyage un peu plus loin, à l’ouest du Ghana, avec la Côte d’Ivoire, qui continue de se construire et d’impressionner. Il se trouve que les Togolais visitent ces États voisins, et n’ont donc nullement besoin de mauvaise foi pour constater que leur Togo, dans ce voisinage, est d’une anormalité d’autant plus triste que Faure Gnassingbé, arrivé au pouvoir à moins de 40 ans, aurait dû brûler, plus que tous, d’envie de très bien faire. S’accrocher au pouvoir n’est tolérable que si on s’applique, au moins, à faire le bonheur de son peuple. Mais toute boulimie de longévité au pouvoir qui se nourrit du mépris de ceux dont on accapare ainsi le destin est, au regard de l’Histoire, doublement coupable.
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  • Petite décrispation à Kinshasa
    2025/06/07
    Dans la rencontre de ce 5 juin entre Martin Fayulu et Félix Tshisekedi, certains voient une victoire politique pour le chef de l’État congolais, tandis que d’autres soupçonnent un ralliement et parlent d’opposition, de connivence. Comment se faire un avis, avec des appréciations aussi contrastées ? D’abord, une certitude : cette rencontre est un événement marquant de la vie politique congolaise. Mais, avant de tirer des conclusions définitives sur les motivations de l'opposant Martin Fayulu, comme sur la sincérité du président congolais Félix Tshisekedi, les Congolais devraient observer calmement l’évolution de ce nouveau climat. En mettant une multitude de guillemets bien solides au substantif « rapprochement ». À lire aussiRDC: le début d’un rapprochement entre Félix Tshisekedi et Martin Fayulu?Le diagnostic posé par Martin Fayulu se fonde sur des réalités que vivent douloureusement, dans leur chair, des millions de Congolais. Oui, la RDC est dans une passe difficile, et même en danger ! Oui, le sang des Congolais a trop coulé. Mais, devant un tel tableau, les leaders politiques devraient-ils constater et laisser faire, en espérant voir le chef de l’État déstabilisé, disqualifié ou renversé ? Ou alors surmonter les rancœurs pour sauver l’essentiel, qui peut encore l’être ? Voici venus les jours où les hommes d’État, ayant le sens du sacrifice et de l’intérêt général, se distinguent. À l’opposé des tacticiens de la politique, qui rapportent tout au profit personnel qu’ils peuvent en tirer. Au regard du contentieux historique entre lui et Félix Tshisekedi, il a probablement fallu à Martin Fayulu un certain courage, pour oser une telle initiative.Accusations de se positionner en candidat au poste de Premier ministreEst-ce pour cela que certains le soupçonnent de se positionner pour le poste de Premier ministre ? Dans ce monde, beaucoup aiment prêter aux autres leurs propres mesquineries. Le souci de l’intégrité territoriale et des victimes du M23 ne devrait pas être irrémédiablement suspect. Il est facile, pour chacun, de désigner l’autre comme opposition de connivence, de se proclamer opposition de rupture, à bonne distance de l’opposition armée. Mais, certains se positionnent à leur manière, en laissant la gangrène se propager, avec le cynique et secret espoir que la déconfiture aura raison du pouvoir qu'ils combattent et leur profiterait. Comme Premier ministre, Martin Fayulu, qui sait, serait peut-être moins incompétent que d’autres. Après tout, en 2018, lorsque son nom a surgi dans la présidentielle en RDC, les échos venant de Bamako vantaient ses qualités de dirigeant, du temps où il officiait à la tête de la compagnie ExxonMobil, au Mali. La jeunesse y admirait son leadership stimulant, il l’incitait à se surpasser, accroissait la productivité de tous et de chacun, en payant mieux les salariés. Cela ne garantit évidemment rien. Mais, s’il était finalement l’exception, qui confirmerait la règle de l’incurie généralisée ?Félix Tshisekedi et Martin Fayulu pointent accusent Joseph KabilaMartin Fayulu et Félix Tshisekedi accusent ouvertement Joseph Kabila d’être derrière la rébellion du M23. Joseph Kabila avait sous-estimé Félix Tshisekedi, qu’il espérait sans doute manipuler, comme tant de politiques, plus préoccupés par leurs intérêts tortueux que par le destin de leur peuple. Et si lui-même faisait partie du problème ? Avant 1997, il était totalement inconnu des Congolais. Puis, en janvier 2001, du jour au lendemain, il s’est retrouvé aux commandes de ce grand pays, au mépris de tout cadre constitutionnel. Son grand mérite était d’être le fils de Laurent-Désiré Kabila, assassiné par une main aussi mystérieuse que les intérêts opaques des armées étrangères qui l’avaient porté au pouvoir, quatre ans plus tôt. À la faveur d’une rébellion expéditive, les Congolais ont donc eu le père pendat quatre ans, et le fils pendant 18 ans. En pure perte, comme les 32 ans de Mobutu ! Et personne ne s’étonne de cette maladresse qui consiste, pour un ancien chef de cet État-là, à transiter, pour regagner sa patrie, par Kigali, capitale accusée de télécommander la rébellion du M23. Et il n’imagine pas que s’afficher avec les mêmes rebelles, à Goma sous contrôle, est une faute politique. Quel consternant désastre serait-ce, si le sursaut auquel appelle Martin Fayulu devait consister à seulement redistribuer les places autour de la mangeoire, sous les yeux ahuris d’un peuple congolais qui, depuis six décennies, résiste frénétiquement à l’avilissement !À lire aussiÀ New York, la RDC brigue un siège de membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU
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  • BAD: de quelle couleur est donc le développement ?
    2025/05/31
    Encore combien de décennies, pour que les peuples africains réalisent à quoi peut bien ressembler cette grande promesse des indépendances ? C'est là une question qui devrait préoccuper davantage la BAD, au moment où son président depuis dix ans s'en va, tout fier de son bilan, et que l'on vient d'élire son successeur pour les cinq prochaines années. Sidi Ould Tah, ex-grand argentier de la Mauritanie, élu, cette semaine, président de la Banque africaine de développement (BAD), prendra fonctions en septembre prochain. Vous évoquiez ici, la semaine dernière, cette élection avec d’infinies précautions. Le résultat vous paraît-il rassurant pour l’Afrique ?À présent que la messe est dite, on peut, non pas questionner les aptitudes et les éventuelles lacunes de certains prétendants, mais juste s’étonner que tel candidat d'Afrique centrale, pris en flagrant délit de népotisme dans des fonctions antérieures, ait pu aspirer à ce poste qui requiert impartialité, doigté et sens de l’intérêt général. Pour l’Afrique, c’est un véritable drame que de devoir subir les élites qui traînent d’institution en institution leurs tares et leurs échecs personnels.À la BAD, les problèmes sensibles que l’on retrouve dans la plupart des pays africains sont multipliés par cinquante. On ne peut donc la livrer à une élite capable de privilégier la médiocrité d’une culture de clan au sort d’un milliard et demi d’Africains. Ce n’est pas nécessairement le meilleur candidat qui l’emporte. Mais le niveau général est d’ordinaire suffisamment bon pour qu’un candidat qui a franchi l'étape de la pré-sélection puisse théoriquement diriger cette banque, où les compétences internes sont d'ailleurs telles que l’institution peut tourner normalement, sans président. En ces temps de déficit de respectabilité pour l’Afrique, le président dont a urgemment besoin la BAD est un leader d’envergure, capable d’imagination, de créativité, de vision, pour soustraire l’Afrique aux préjugés imbéciles dans lesquels l’enferment encore trop souvent certains.Quels sont donc ces préjugés ?Tel suggère, par exemple, que les difficultés de l’Afrique à se nourrir résultent de l’incapacité du paysan africain à travailler comme les autres. En oubliant que sous le chaud soleil, le paysan africain, avec sa houe rudimentaire, déploie parfois cinq fois plus d’énergie de ses muscles que les autres qui, eux, ont des engins agricoles mécanisés pour labourer leurs terres scientifiquement irriguées. Le paysan africain n’est pas paresseux, mais juste mal équipé. La BAD et les banques sous-régionales de développement devraient, en premier, trouver à tous des solutions, y compris coopératives, pour que la force de travail du paysan africain soit mieux utilisée.Les artisans du continent qui subissent des délestages intempestifs d’électricité amputant gravement leur productivité ne sont pas plus des fainéants. L’éducation, la santé et tant d’autres secteurs qui portent les conditions déterminantes de ce que l’on appelle le développement peuvent s’améliorer, avec une BAD plus proche des préoccupations de tous. Cela n’enlève rien à l’incurie de certains gouvernements, incapables, parfois, de simplement constituer des dossiers crédibles pour accéder aux financements disponibles.Où sont donc les certitudes d'espérance ?Taïwan, Singapour, Hong Kong et la Corée du Sud, qui étaient au même stade que les mieux portants des États africains dans les années 1970, disent aujourd’hui du développement : « Mission accomplie ! ». Ils sont passés au stade supérieur ! Le pire serait que les peuples africains en soient toujours à se demander, dans quarante ans, à quoi peut bien ressembler le développement. La crédibilité de la BAD réside plus que jamais dans sa capacité à proposer aux peuples africains des objectifs ambitieux, en précisant comment, par étapes, les atteindre.Babacar Ndiaye, président de la BAD entre 1985 et 1995, avait conforté la crédibilité l’institution en l’inscrivant durablement dans les notations des grandes agences. Il avait initié la création d’une Banque africaine d’import-export, pour que les États d’Afrique puissent vendre entre eux et hors du continent. Il a poussé à la création d’une table ronde des hommes d’affaires africains, en se promettant de pousser, le moment venu, à la jonction de ces deux entités avec la BAD, dans un objectif précis, qu’aucun de ses successeurs n’a vraiment repris. Sans continuité dans les ambitions, l’Afrique pourrait ainsi végéter encore longtemps. Et tous ces présidents qui prétendent avoir opéré des miracles, parce qu'ils ont simplement bien fait leur travail, convaincront d’autant moins que les peuples du continent ne perçoivent, dans leur quotidien, aucun signe de ces miracles.À lire aussiLe Mauritanien Sidi Ould ...
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