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サマリー
あらすじ・解説
Cap en Thaïlande, où la fortune colossale de l’actuelle Première ministre de 38 ans, Paetongtarn Shinawatra, fait parler ces derniers jours. Selon sa déclaration auprès de la Commission nationale anti-corruption, partagée par la presse locale la semaine passée, le total de ses avoirs s’élève à 13,84 milliards de bahts, la monnaie locale, soit l’équivalent de 390 millions d’euros. de notre correspondant à BangkokL’extrême richesse de la Première ministre thaïlandaise n'est pas vraiment une surprise pour les Thaïlandais. Paetongtarn Shinawatra est bien connue pour afficher son train de vie luxueux sur les réseaux sociaux. Un Thaïlandais nous a dit sur un ton ironique : « On savait qu’elle était richissime, mais on ne connaissait pas les détails ». Or, depuis quelques jours, les détails de sa fortune sont connus, grâce à la déclaration de patrimoine qu’elle était tenue, selon la loi, de fournir à la Commission nationale anti-corruption. À lire aussiThaïlande: nouvelle Première ministre, Paetongtarn Shinawatra hérite d’un contexte politique délicatLe document mentionne une douzaine de propriétés en Thaïlande, au Royaume-Uni et au Japon. Et on y trouve, entre autres, 75 montres et 217 sacs à main de luxe d’une valeur totale de plus de 6 millions d’euros. Ou encore une collection de 23 véhicules de grand standing, dont une Rolls-Royce. Dans ce pays qui est l’un des plus inégalitaires de la zone Asie Pacifique, les Thaïlandais préfèrent en rire et disent que c’est un énième commérage sur la saga des Shinawatra, la famille la plus puissante du royaume.Une héritièreCar la Première ministre est aussi une héritière : c’est la fille du milliardaire Thaksin Shinawatra, figure aussi incontournable que controversée en Thaïlande. Et la fortune de Paetongtarn Shinawatra fait écho à celle de son père qui, avec 2 milliards d’euros, selonForbes, est la dixième personne la plus riche du royaume. À lire aussiThaïlande: l'ancien Premier ministre un temps exilé, Thaksin Shinawatra, gracié par le roiMagnat des télécom, Thaksin s’était servi de sa richesse pour construire sa carrière politique. Premier ministre de 2001 à 2006 avant d’être renversé par un putsch militaire puis de s’enfuir, pour échapper à des accusations de corruption, il a toujours exercé, même depuis l’étranger, une forte influence sur la vie politique thaïlandaise. De retour au pays en 2023 après 15 ans d’exil, l’homme de 75 ans qui fut un temps le propriétaire du club de Manchester City, est depuis omniprésent dans la sphère politique. Au point qu’ici, beaucoup l’accusent d’être en réalité aux manettes du pouvoir thaïlandais, dans l’ombre de sa fille cadette.Il n’y a pas qu’en Thaïlande où la politique est une affaire de famille… L’Asie du Sud-Est est marquée par les dynasties politiques. Au Cambodge, en 2023, le Premier ministre Hun Manet a pris le relais de son père, Hun Sen, qui s’accrochait au pouvoir depuis quatre décennies. Un an plus tôt, aux Philippines, Bongbong Marcos, fils du dictateur Ferdinand Marcos, était élu à la tête de l’archipel. Et en Indonésie, le gendre du dictateur Suharto a accédé, en octobre dernier, à la présidence, et son vice-président n’est autre que le fils du président sortant.