• Taïwan propose d'interdire un parti politique qui se consacre à l'unification avec le continent

  • 2025/01/06
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Taïwan propose d'interdire un parti politique qui se consacre à l'unification avec le continent

  • サマリー

  • À Taïwan, un parti pro-unification avec la Chine est menacé de dissolution par le gouvernement. Fondé par un ancien chef de la mafia taïwanaise, ce parti est accusé d’être lié au crime organisé et de compromettre la sécurité nationale. Sa dissolution est une proposition inédite et radicale.

    Avec notre correspondant à Taipei, Jules Bois

    Officiellement, ce que le gouvernement reproche au parti, ce ne sont pas ses liens idéologiques avec la Chine, d’ailleurs le parti ne s’en cache pas, il en est même très fier, en témoigne son nom : « le Parti pour la promotion de l’unification avec la Chine ». Mais le gouvernement l’accuse de recevoir des financements chinois, ce qui est interdit par la loi. Dernier élément en date, en novembre dernier, un couple affilié au parti a été poursuivi par la justice pour avoir reçu plus de deux millions d’euros sur dix ans de la part du Parti communiste chinois. Leur mission : faire de la propagande pro-Chine et encourager Taiwan à rendre les armes en cas d’invasion. D’ailleurs, le ministère de l'Intérieur affirme avoir monté un dossier pour dissolution à la suite de ces révélations.

    Usage de la violence et liens avec la mafia

    Le fondateur du parti, parfois surnommé « Loup Blanc », est un ancien chef officiellement repenti de la triade taïwanaise Bambou Uni. Elle est connue pour ses nombreuses activités criminelles, dont le trafic de drogue et d’êtres humains. Alors, le parti prétend ne pas avoir de lien direct avec la triade, mais a déjà admis que plusieurs de ses membres actifs avaient, eux aussi, un passé dans l’organisation criminelle. Menaces de mort sur des dissidents politiques hong-kongais, altercations avec la police, agression de manifestants... Depuis sa création en 2005, les controverses et condamnations ont été nombreuses. Sur les plus de 30 000 adhérents que le parti se vante d’accueillir, le ministère de l'Intérieur affirme en avoir recensé plus d’une centaine directement liée à des activités criminelles.

    Depuis plusieurs années, les autorités taïwanaises au pouvoir et en faveur de l’autonomie de l’île vis-à-vis de Pékin s’inquiètent du pouvoir de déstabilisation du parti. Avec notamment la crainte de ce que ses membres pro-unification et proches de la mafia pourraient faire de l’intérieur, en cas de conflit ouvert avec la Chine.

    Inquiétudes de l’opposition

    Selon Liao Da-chi, une proche du KMT – le principal parti d’opposition plutôt favorable à un dialogue avec la Chine –, cette mesure est politique. Si le parti pro-unification représentait une réelle menace pour la sécurité du pays, le gouvernement devrait utiliser la voie judiciaire plutôt que de faire appel à la Constitution. Ce qu’elle craint le plus, c’est que si la cour valide la dissolution, il puisse y avoir des abus politiques à l’avenir. Mais les experts en droit constitutionnel Liu Ting-chi et Zhang Tong-rui de l’université nationale de Chengchi restent, eux, confiants dans la capacité de la cour à jouer son rôle de garde-fou.

    En fait, ce qui est vraiment inédit avec cette demande de dissolution, c’est que le gouvernement brise le consensus qui était jusqu’ici de ne pas dissoudre de partis politiques via le ministère de l’Intérieur. Ce qu’il faut retenir, c’est que face à la menace chinoise bien réelle pour la stabilité démocratique de Taïwan, le gouvernement a décidé d’employer une mesure radicale. À voir si la Cour constitutionnelle valide ou non cette demande. D’ailleurs, pour le moment, plusieurs sièges sont vacants et des réformes sont en cours, donc, on ne sait pas quand ce dossier sera traité. Mais, surtout, à voir quelles seront les conséquences politiques de cette nouvelle approche du gouvernement pour se défendre face à la menace chinoise.

    À lire aussiChine: Xi Jinping juge que «personne ne peut arrêter» la «réunification» avec Taïwan

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あらすじ・解説

À Taïwan, un parti pro-unification avec la Chine est menacé de dissolution par le gouvernement. Fondé par un ancien chef de la mafia taïwanaise, ce parti est accusé d’être lié au crime organisé et de compromettre la sécurité nationale. Sa dissolution est une proposition inédite et radicale.

Avec notre correspondant à Taipei, Jules Bois

Officiellement, ce que le gouvernement reproche au parti, ce ne sont pas ses liens idéologiques avec la Chine, d’ailleurs le parti ne s’en cache pas, il en est même très fier, en témoigne son nom : « le Parti pour la promotion de l’unification avec la Chine ». Mais le gouvernement l’accuse de recevoir des financements chinois, ce qui est interdit par la loi. Dernier élément en date, en novembre dernier, un couple affilié au parti a été poursuivi par la justice pour avoir reçu plus de deux millions d’euros sur dix ans de la part du Parti communiste chinois. Leur mission : faire de la propagande pro-Chine et encourager Taiwan à rendre les armes en cas d’invasion. D’ailleurs, le ministère de l'Intérieur affirme avoir monté un dossier pour dissolution à la suite de ces révélations.

Usage de la violence et liens avec la mafia

Le fondateur du parti, parfois surnommé « Loup Blanc », est un ancien chef officiellement repenti de la triade taïwanaise Bambou Uni. Elle est connue pour ses nombreuses activités criminelles, dont le trafic de drogue et d’êtres humains. Alors, le parti prétend ne pas avoir de lien direct avec la triade, mais a déjà admis que plusieurs de ses membres actifs avaient, eux aussi, un passé dans l’organisation criminelle. Menaces de mort sur des dissidents politiques hong-kongais, altercations avec la police, agression de manifestants... Depuis sa création en 2005, les controverses et condamnations ont été nombreuses. Sur les plus de 30 000 adhérents que le parti se vante d’accueillir, le ministère de l'Intérieur affirme en avoir recensé plus d’une centaine directement liée à des activités criminelles.

Depuis plusieurs années, les autorités taïwanaises au pouvoir et en faveur de l’autonomie de l’île vis-à-vis de Pékin s’inquiètent du pouvoir de déstabilisation du parti. Avec notamment la crainte de ce que ses membres pro-unification et proches de la mafia pourraient faire de l’intérieur, en cas de conflit ouvert avec la Chine.

Inquiétudes de l’opposition

Selon Liao Da-chi, une proche du KMT – le principal parti d’opposition plutôt favorable à un dialogue avec la Chine –, cette mesure est politique. Si le parti pro-unification représentait une réelle menace pour la sécurité du pays, le gouvernement devrait utiliser la voie judiciaire plutôt que de faire appel à la Constitution. Ce qu’elle craint le plus, c’est que si la cour valide la dissolution, il puisse y avoir des abus politiques à l’avenir. Mais les experts en droit constitutionnel Liu Ting-chi et Zhang Tong-rui de l’université nationale de Chengchi restent, eux, confiants dans la capacité de la cour à jouer son rôle de garde-fou.

En fait, ce qui est vraiment inédit avec cette demande de dissolution, c’est que le gouvernement brise le consensus qui était jusqu’ici de ne pas dissoudre de partis politiques via le ministère de l’Intérieur. Ce qu’il faut retenir, c’est que face à la menace chinoise bien réelle pour la stabilité démocratique de Taïwan, le gouvernement a décidé d’employer une mesure radicale. À voir si la Cour constitutionnelle valide ou non cette demande. D’ailleurs, pour le moment, plusieurs sièges sont vacants et des réformes sont en cours, donc, on ne sait pas quand ce dossier sera traité. Mais, surtout, à voir quelles seront les conséquences politiques de cette nouvelle approche du gouvernement pour se défendre face à la menace chinoise.

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