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サマリー
あらすじ・解説
Le gigantesque salon de l'automobile de Detroit, dans le Michigan, s’ouvre ce vendredi. Detroit, c'est historiquement la terre de la voiture aux États-Unis. L’évènement va sans aucun doute être marqué par le prochain retour de Donald Trump à la Maison Blanche et par la concurrence chinoise dans le secteur automobile. Décryptage.
Le marché américain de la voiture représente l’un des plus florissants au monde. En 2024, ce sont pratiquement 16 millions de voitures qui y ont été vendues dont 1,3 million d'électriques. Le marché pèse donc lourd avec un chiffre d'affaires estimé aux alentours de 364 milliards de dollars pour 2023 d'après IBIS World. Voilà pour les chiffres.
Concernant la part de véhicules électriques vendus, 10% des ventes, ça représente beaucoup d'argent, d'autant qu’ils sont plus chers que les voitures thermiques, à essence ou au diesel. Mais on peut aussi dire qu'une voiture sur dix, ce n'est pas un raz de marée des ventes, d'autant qu'il existe un coup de pouce des autorités américaines pour acheter de l'électrique 100 % américain.
La fin de l’aide fédérale ?Pour convaincre les Américains à acheter des voitures électriques produits aux États-Unis par des constructeurs américains, Joe Biden et son administration ont mis en place un crédit d’impôt de 7500 dollars dans le cadre de l’Inflation Reduction Act. Mais le futur président Donald Trump entend mettre fin à cette généreuse mesure incitative. Les constructeurs automobiles américains bénéficient aussi d'une aide fédérale pour la production et l'infrastructure des véhicules électriques. Si cette mesure est supprimée, cela va nécessairement avoir un impact sur le secteur. Illustration bien concrète en Allemagne puisque Berlin offrait une aide de ce type. Résultat : après la suppression de cette subvention les ventes de voitures électriques se sont effondrées, ce qui a mis en grande difficulté les constructeurs automobiles !
Tesla au centre du jeuTous les constructeurs américains et européens aux États-Unis ont peur de ces mesures américaines, d'autant qu'ils y investissent beaucoup. Par exemple, Stellantis a mis sur la table au printemps dernier 400 millions de dollars pour développer l'électrique et les batteries dans trois de ses usines du Michigan. L'inquiétude est donc bien là pour les grands du secteur, mais un groupe soutient la suppression de ce crédit d'impôt. Ce groupe, c'est Tesla !
À écouter aussiTesla, une entreprise finalement comme une autre
Pourtant, l'an passé, une voiture électrique sur deux vendues aux États-Unis, c'était une Tesla ! Si Tesla et son patron, un certain Elon Musk, encouragent la fin de cette mesure, c'est par pragmatisme, parce que tout simplement Tesla est leader sur ce marché. C’est le seul groupe qui gagne de l'argent à chaque vente de voiture électrique. Ce n'est pas le cas de ses concurrents. General Motors ou Ford perdent de l'argent sur la vente de ces véhicules électriques. La fin de ce bonus fédéral pourrait donc augmenter mécaniquement les pertes pour ces groupes, cela alors que la concurrence chinoise bien que peu présente est de plus en plus forte.
Finalement, le grand sujet qui va animer le salon de l'auto de Détroit, ce n'est pas tant cette concurrence puisqu'aucun groupe chinois ne sera représenté, mais bien l'avenir du secteur automobile américain sous le mandat de Donald Trump.