• Mystérieuses et fascinantes abysses: pourquoi faut-il les protéger?

  • 2025/01/07
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Mystérieuses et fascinantes abysses: pourquoi faut-il les protéger?

  • サマリー

  • Les grands fonds marins recouvrent plus de 60 % de la surface de la planète et pourtant, l'homme connaît mieux la surface de la Lune que les abysses de la Terre. Au fur et à mesure des explorations, les trésors que renferment les profondeurs des océans aiguisent les appétits économiques et géopolitiques. Des appétits qui menacent un environnement fragile et unique. « Petit à petit, la lumière va diminuer jusqu’à ce qu’il fasse complètement noir et puis de temps en temps, un organisme bioluminescent va traverser le hublot » décrit Jozée Sarrazin, chercheure à l'Ifremer (l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer). La plongée jusqu’au plancher océanique peut durer plusieurs heures, dans un sous-marin sphérique de deux mètres cube à peine. « C’est un moment assez méditatif ».À l’extérieur, l’eau est proche 0 degré et la pression est colossale : 100 à 1 000 fois supérieure à celle de la surface.Arrivée tout au fond, à plusieurs centaines de kilomètres sous le niveau de la mer, les reliefs sont variés. On y trouve surtout de vastes plaines, mais aussi des montagnes, des volcans, des canyons et des fosses vertigineuses avec parfois des suintements froids ou des cheminées qui crachent des panaches extrêmement chauds de sulfures, les « fumeurs noirs », et des sortes de lac de saumure où la concentration en sel est très forte.Des oasis de vieTout un univers qu'il reste à découvrir et où la vie a trouvé le moyen de se développer. Des micro-organismes capables de se nourrir d'éléments chimiques hostiles à la plupart des êtres vivants évoluent là où ils le peuvent, constituant des oasis de vie, y compris sur les cadavres de baleines ou d'autres grands animaux marins tombés au fond de l'eau et qu'on trouve tous les dix km, estime la Fondation de la mer. Ces micro-organismes vont constituer la base de toute une chaîne alimentaire.Il y a des animaux étranges, ondulant ou déployant avec lenteur leurs appendices depuis des centaines de millions d'années pour certains. La plupart sont même capables de produire de la lumière.Jozée Sarrazin en décrit quelques spécimens dans son livre, L'Atlas des abysses (publié aux éditions Arthaud), comme le poisson lanterne, le vampire des abysses ou les vers géants qu’elle étudie en particulier. Celui qu’elle préfère reste le poulpe Dumbo. « Il est vraiment charmant, il se déplace avec une grande lenteur, et puis il a deux espèces de nageoires au sommet de la tête qui ressemblent à des oreilles d’éléphant – d’où son nom – et il a une couleur légèrement rose. C’est une créature qui m’impressionne à chaque fois que je la croise », raconte la chercheuse.Mais cette vie des abysses, aussi méconnue et fascinante soit elle, est déjà la cible de l'homme, déplore-t-elle. « La pêche a déjà fait des dommages, même dans des profondeurs assez importantes. Il y a aussi des ressources biologiques, des molécules qui intéressent l’industrie pharmaceutique, cosmétique ou en médecine. Ensuite, on a des ressources énergétiques, du pétrole et du gaz, et on fore de plus en plus profond dans les océans. Et puis la dernière ressource, ce sont les ressources minérales qui, hors des zones économiques exclusives des États, ne sont pas encore exploitées, mais qui sont convoitées par l’industrie minière. »À lire aussiL’Autorité internationale des fonds marins à un tournant critique de sa mission de protection des océansRisque de pollution et de destructionCobalt, nickel, terres rares... ces minerais utilisés dans les panneaux solaires ou les batteries électriques sont essentiels pour la transition énergétique. L'Agence internationale de l'énergie estime que la demande en métaux rares devrait doubler, voire tripler d'ici à 2030. Y avoir accès est devenu un enjeu géopolitique majeur.L’exploitation de ces minerais requiert d'énormes tracteurs de trois étages qui raclent et aspirent le sol jusque dans des bateaux-usines à la surface qui larguent ensuite d'énormes panaches de déchets dans la mer. De quoi mettre en péril les écosystèmes fragiles des abysses et polluer tout ce qu'il y a au-dessus.Juridiquement, les fonds marins appartiennent au patrimoine commun de l’humanité et sont contrôlés par l’Autorité internationale des fonds marins (Aifm) qui n'a pas encore délivré de contrat d'exploitation, mais qui y travaille. Certains États s'y opposent comme la France, d'autres le veulent avec ardeur comme la Chine ou la petite île de Nauru dans le Pacifique. Les scientifiques demandent, quant à eux, au moins un moratoire, pour s'assurer de mieux comprendre les abysses, pour les protéger autant que possible avant que l'homme ne détruise le dernier espace inexploré de la Terre.À écouter dans Autour de la questionQue nous enseigne la vie dans les abysses?
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あらすじ・解説

Les grands fonds marins recouvrent plus de 60 % de la surface de la planète et pourtant, l'homme connaît mieux la surface de la Lune que les abysses de la Terre. Au fur et à mesure des explorations, les trésors que renferment les profondeurs des océans aiguisent les appétits économiques et géopolitiques. Des appétits qui menacent un environnement fragile et unique. « Petit à petit, la lumière va diminuer jusqu’à ce qu’il fasse complètement noir et puis de temps en temps, un organisme bioluminescent va traverser le hublot » décrit Jozée Sarrazin, chercheure à l'Ifremer (l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer). La plongée jusqu’au plancher océanique peut durer plusieurs heures, dans un sous-marin sphérique de deux mètres cube à peine. « C’est un moment assez méditatif ».À l’extérieur, l’eau est proche 0 degré et la pression est colossale : 100 à 1 000 fois supérieure à celle de la surface.Arrivée tout au fond, à plusieurs centaines de kilomètres sous le niveau de la mer, les reliefs sont variés. On y trouve surtout de vastes plaines, mais aussi des montagnes, des volcans, des canyons et des fosses vertigineuses avec parfois des suintements froids ou des cheminées qui crachent des panaches extrêmement chauds de sulfures, les « fumeurs noirs », et des sortes de lac de saumure où la concentration en sel est très forte.Des oasis de vieTout un univers qu'il reste à découvrir et où la vie a trouvé le moyen de se développer. Des micro-organismes capables de se nourrir d'éléments chimiques hostiles à la plupart des êtres vivants évoluent là où ils le peuvent, constituant des oasis de vie, y compris sur les cadavres de baleines ou d'autres grands animaux marins tombés au fond de l'eau et qu'on trouve tous les dix km, estime la Fondation de la mer. Ces micro-organismes vont constituer la base de toute une chaîne alimentaire.Il y a des animaux étranges, ondulant ou déployant avec lenteur leurs appendices depuis des centaines de millions d'années pour certains. La plupart sont même capables de produire de la lumière.Jozée Sarrazin en décrit quelques spécimens dans son livre, L'Atlas des abysses (publié aux éditions Arthaud), comme le poisson lanterne, le vampire des abysses ou les vers géants qu’elle étudie en particulier. Celui qu’elle préfère reste le poulpe Dumbo. « Il est vraiment charmant, il se déplace avec une grande lenteur, et puis il a deux espèces de nageoires au sommet de la tête qui ressemblent à des oreilles d’éléphant – d’où son nom – et il a une couleur légèrement rose. C’est une créature qui m’impressionne à chaque fois que je la croise », raconte la chercheuse.Mais cette vie des abysses, aussi méconnue et fascinante soit elle, est déjà la cible de l'homme, déplore-t-elle. « La pêche a déjà fait des dommages, même dans des profondeurs assez importantes. Il y a aussi des ressources biologiques, des molécules qui intéressent l’industrie pharmaceutique, cosmétique ou en médecine. Ensuite, on a des ressources énergétiques, du pétrole et du gaz, et on fore de plus en plus profond dans les océans. Et puis la dernière ressource, ce sont les ressources minérales qui, hors des zones économiques exclusives des États, ne sont pas encore exploitées, mais qui sont convoitées par l’industrie minière. »À lire aussiL’Autorité internationale des fonds marins à un tournant critique de sa mission de protection des océansRisque de pollution et de destructionCobalt, nickel, terres rares... ces minerais utilisés dans les panneaux solaires ou les batteries électriques sont essentiels pour la transition énergétique. L'Agence internationale de l'énergie estime que la demande en métaux rares devrait doubler, voire tripler d'ici à 2030. Y avoir accès est devenu un enjeu géopolitique majeur.L’exploitation de ces minerais requiert d'énormes tracteurs de trois étages qui raclent et aspirent le sol jusque dans des bateaux-usines à la surface qui larguent ensuite d'énormes panaches de déchets dans la mer. De quoi mettre en péril les écosystèmes fragiles des abysses et polluer tout ce qu'il y a au-dessus.Juridiquement, les fonds marins appartiennent au patrimoine commun de l’humanité et sont contrôlés par l’Autorité internationale des fonds marins (Aifm) qui n'a pas encore délivré de contrat d'exploitation, mais qui y travaille. Certains États s'y opposent comme la France, d'autres le veulent avec ardeur comme la Chine ou la petite île de Nauru dans le Pacifique. Les scientifiques demandent, quant à eux, au moins un moratoire, pour s'assurer de mieux comprendre les abysses, pour les protéger autant que possible avant que l'homme ne détruise le dernier espace inexploré de la Terre.À écouter dans Autour de la questionQue nous enseigne la vie dans les abysses?

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