エピソード

  • Moustiques tigres : la guerre est déclarée
    2024/10/10

    Christophe Bellet, directeur technique de l'EID Julie Cardi, ingénieure de recherche à l'IMPGT - Chercheuse associée au LPED Marie Chassagne, cheffe de projet Gestion citoyenne à la Ville de Lyon Claire Valiente Moro, enseignante chercheuse à l’Université Lyon 1 et membre du laboratoire d’écologie microbienne .
    Animation Valérie Disdier.

    "Dans le cadre de cette espèce vectrice de maladies, il y a vraiment un rôle fondamental et obligatoire d'impliquer la population pour arriver ensemble à trouver des moyens d'enrayer sa prolifération. L'idée aujourd'hui n'est pas d'aller éradiquer l'espèce, c'est d'arriver à diminuer les densités de ses populations. D'une part pour qu'elles entraînent moins de nuisances, mais surtout pour diminuer le risque vectoriel de transmission des maladies. On a à cœur de compromettre le cycle de vie en milieu urbain de ces moustiques pour qu'il y en ait moins, et de faire ce travail collectivement en impliquant les scientifiques et les habitants mais aussi d'autres collectivités qui ont un rôle aussi à jouer dans cet objectif."

    "La base pour lutter contre le moustique tigre c'est la gestion des gîtes larvaires, et c'est une espèce qui se prête très bien à cette lutte, étant donné que la plupart des gîtes qui vont être exploités par ce moustique sont d'origine humaine, donc on peut agir très facilement sur les gîtes qui permettent la reproduction des moustiques."

    "On essaye de voir quels genres de gîtes larvaires on peut identifier. On fait la distinction entre 2 types de gîtes larvaires : des gîtes larvaires comportementaux sur lesquels on peut intervenir en adoptant de nouveaux gestes, et gîtes structurels, moins nombreux, mais plus invisibles. L'idée c'est aussi de travailler sur ces gîtes larvaires structurels en s'adressant aux professionnels de l'aménagement et de la construction."

    "En ville, on le retrouve surtout dans ce qu'on appelle les bocages pavillonnaires, c'est à dire des quartiers résidentiels avec des maisons et des jardins. Et c'est dans ces espaces là qu'il va proliférer, car il trouvera justement ces gîtes larvaires à la fois comportementaux et structurels, ainsi que des repas de sang, les habitants et animaux, et des repas tout court sous forme de fleurs."

    "Pour lutter contre le moustique tigre, il faut une lutte intégrée, mais avant tout la lutte mécanique, c'est à dire que chacun ait effectivement conscience de son environnement, de tout ce qui peut créer artificiellement ou naturellement des gîtes propices au développement des larves, savoir identifier tous ces gîtes potentiels. Et après, il faut faire l'effort de parler à son voisin, de communiquer sur les bons gestes, parce que finalement si on fait tout bien et que nos voisins malheureusement ne font pas ces bons gestes, on va subir les nuisances. Il s'agit vraiment d'une prise de conscience collective."

    "Aujourd'hui, on tend vers le développement de méthodes respectueuses de l'environnement et qui soient aussi acceptables. Pour qu'une méthode marche, il faut qu'elle soit acceptée par les populations, donc qu'elle n'ait pas d'impact délétère sur les espèces non cibles, qu'elle soit efficace, durable dans le temps, donc qu'il n'y ait pas de résistance. Il faut aussi pouvoir alterner aussi les méthodes parce que le moustique tigre s'adapte très vite."







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  • Les ennemis du moustique tigre !
    2024/10/10

    Entretiens avec Maxime Girard, doctorant en écologie microbienne, dans le cadre de la fête de la science au Musée des confluences en partenariat avec le projet de Recherche Serious, CNRS, par Florian Fompérie.

    "Les moustiques, comme comme l'être humain, comme la plupart des organismes en fait, cohabitent avec tout un tas de micro-organismes et ces micro-organismes selon les conditions peuvent être bénéfiques ou néfastes. Et celui sur lequel je travaille, à la base, on pensait que c'était un parasite parce qu'il a des traits parasitaires. Mais pas de chance, dans mes expériences, j'ai trouvé qu'en fait il leur était bénéfique."

    "Parmi les micro-organismes eucaryotes, il y a une espèce qui domine le moustique tigre, qui est présente à l'intérieur du moustique tigre dans l'équivalent de ses reins. On appelle ça des grégarines de manière générale et il se trouve que on sait pas trop à quoi ça sert chez moustique tigre. Donc j'ai été regarder la localisation de ce parasite dans l'équivalent des reins du moustique tigre. Ça nous laissait sous-entendre qu'il pouvait jouer un rôle à un moment pour évacuer les déchets. Et il y a un moment où les moustiques ont plein de déchets à évacudf. C'est pendant leur repas de sang et pendant sa digestion. Donc on a regardé ce qui se passait à ce moment-là, et on a remarqué que les moustiques étaient parasités. Ils détoxifiaient davantage le sang, ils faisaient des œufs plus gros et ils pondaient de manière à favoriser le pouvoir invasif du moustique et du parasite. Donc mauvaise surprise !"

    "Jusque là, les travaux qu'on connaissait dans la science, c'était plutôt sur ses impacts négatifs. Par exemple, il y avait des des chercheurs qui avaient montré que lorsque le moustique est dans une eau qui est pauvre en en nutriments, le parasite se retourne contre son hote et le tue. Quand il y a pas assez à manger pour deux, le parasite va un peu se nourrir du moustique et ses larves vont mourir. Quand il y a des eaux où il y a peu de nutriments, il va avoir un impact néfaste sur la reproduction. Les femmelles vont mourir davantage, elles vont faire moins d'œuf et cetera. Donc on savait juste que dans des mauvaises conditions c'était un parasite et nous on a montré que dans des conditions où tout va bien, là en fait il est vachement profitable."


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    11 分
  • Moustique Tigre : une éradication impossible ?
    2024/10/10

    Entretien avec Christophe Bellet, directeur technique de l’Entente interdépartementale de démoustication (EID), par Lou Herrmann dans le cadre de la fête de la science au Musée des confluences en partenariat avec le projet de Recherche Serious, CNRS.

    "En 2010, on a eu les premiers, les premiers foyers, il y avait eu un cas de dengue autochtone en France métropolitaine et un cas de chikungunya. Et puis ça augmente progressivement. Depuis 3 ans, on observe une augmentation du nombre des cas autochtones et ça c'est en lien avec le nombre de territoires métropolitains qui sont de plus en plus impactés par la présence de moustiques Tigres. La probabilité d'être d'être piqué par un moustique tigre qui se serait infecté sur une personne malade augmente tous les ans. En 2000 avez eu 9 foyers en France métropolitaine pour 66 cas de dengue. En 2023 vous avez eu 9 foyers de dengue, 45 cas. En 2024, dont l'année de surveillance n'est pas encore terminée, elle va se terminer au 30 novembre, on est à 11 foyers, 10 de dengue, 76 cas et un chikungunya avec un seul cas. Voilà maintenant c'est parti, ça va augmenter tous les ans."

    "Ces actions de lutte anti vectorielle ont plusieurs formes. La première, ça va être la neutralisation des gîtes larvaires qui ont été identifiés dans ce cercle de rayon de 150m. Donc on va déjà d'essayer de réduire à la source la production de moustiques tigres. Et la 2e action, ça va être la mise en place de traitements adulticides, des traitements qui vont viser à tuer les moustiques tigres adultes potentiellement infectés de façon à enrayer cette cette probabilité de transmission et l'objectif de ces traitements, c'est de faire chuter brutalement de la densité vectorielle. Ce n'est pas l'éradication parce que c'est pas possible, c'est pas un objectif qui est atteignable, mais c'est de faire chuter brutalement de la densité vectorielle."

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    16 分
  • "Le moustique tigre aime surtout les humains"
    2024/10/10

    Carte d'identité et rôles écologiques du moustique tigre. Entretien avec Christophe Bellet, directeur technique de l’Entente interdépartementale de démoustication (EID),
    par Jindra Kratochvil.

    "La première détection, le constat de l'installation du moustique tigre en France métropolitaine, c'est 2004. Et au 1 janvier 2024, 78 départements de France métropolitaine ont été colonisés et sont impactés par sa présence."

    "C'est un moustique originaire d'Asie du Sud. Sa dispersion s'est faite par l'intermédiaire des échanges commerciaux, puis il a proliféré au sein des tissus urbains parce qu'il va exploiter des gîtes larvaire qui sont mis à disposition par l'homme. C'est vraiment un moustique qui est lié à l'activité et au mode de vie de l'être humain."

    "Il a une préférence pour l'homme dans le choix de son repas de sang. D'ailleurs, on parle d'un moustique anthropophile. Mais il est assez opportuniste, il est capable de piquer d'autres organismes, notamment les oiseaux."

    "Contrairement à la majorité des espèces de moustiques qui ont besoin d'une lame d'eau pour pouvoir déposer leurs œufs, ce n'est pas le cas du moustique tigre qui peut déposer ses œufs sur un support sec. Ce qui va provoquer leur éclosion, c'est une remontée de la ligne d'eau, soit par une action humaine, soit par les précipitations."

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    21 分
  • Qu'est ce qui attire les moustiques ?
    2024/10/10

    Entretien avec Simon Malassigné, doctorant, cifre dans l'entreprise dipteratech et au laboratoire écologie microbienne dans l'équipe dynamique microbienne et transmission virale. Par Florian Fompérie.

    "Qu'est ce qui fait que l'on attire plus ou moins les moustiques selon les personnes ?
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    Ca peut être vraiment lié à leur microbiote. Deux personnes n'ont pas le même microbiote et en fonction de cette composition microbienne, on peut avoir des caractéristiques attractives différentes. Mais ce microbiote de la peau il est en interaction avec l'environnement. Donc l'alimentation, l'environnement dans lequel on vit va pouvoir interagir. On peut montrer qu'il y a des choses toutes bêtes. La consommation d'alcool a montré qu'elle pouvait plutôt attirer. La nourriture, manger épicé va pouvoir moduler cette composition microbienne et donc jouer sur notre attractivité. Il peut y avoir aussi des phénomènes hormonaux qui rentrent en jeu, et cetera. Donc c'est des choses qui sont complexes, et pas extrêmement connues non plus."


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    7 分
  • La pollution ne dérange pas les moustiques tigres, au contraire !
    2024/10/10

    Doctorat en cours avec Axelle Gentil, doctorante en écologie microbienne dans le cadre de la fête de la science au Musée des confluences en partenariat avec le projet de Recherche Serious, CNRS.

    " C'est une une espèce qui a colonisé les villes, quand regarde la carte de dispersion du moustique tigre depuis l'introduction en France en 2004, on peut voir que c'est via les autoroutes, via les les villes, qu'il a d'abord colonisé nos territoires. Dans le fin fond de la Corrèze par exemple, on peut ne pas le trouver."

    "On a trouvé dans des gites larvaires à la fois des micros polluants de type microplastique, qu'on trouve par exemple dans les cuves de récolte d'eau pluviale qu'on peut avoir dans les jardins partagés, mais également tout ce qui va être herbicides, fongicides, pesticides. On a également plusieurs antibiotiques qui ont été détectés. Mais aussi, ce qui est assez étrange, des répulsifs, qu'on trouve sur la peau d'insectes, qui sont dilués dans les eaux et qui peuvent arriver jusqu'à dans ces gîtes larvaires, où on voit des moustiques qui se développent. Donc ces moustiques, il sont présents, peu importe les micro polluants."

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    9 分
  • Tou.te.s ensemble contre le moustique tigre - L'enquête
    2024/10/10

    Conversation A° avec Christina Aschan-Leygonie et Claire Valiente Moro.

    Christina Aschan-Leygonie, enseignante-chercheuse à l’Université Lyon 2 et à l’UMR Environnement Ville Société (EVS) Claire Valiente Moro, enseignante chercheuse à l’Université Lyon 1 et membre du laboratoire d’écologie microbienne. Animation Lou Herrmann.


    "Dans le cadre du projet de recherche Serious, il y a une grande enquête par questionnaire qui a été réalisée l'année dernière, de fin octobre 2023 à février 2024, sur la métropole de Lyon, pour essayer de comprendre la manière dont les habitants et les habitantes se représentent le moustique tigre et comment ils et elles cohabitent avec lui ou contre lui."

    "Ce projet Serious émane d'une volonté de notre part de fédérer des scientifiques autour d'une même problématique, le moustique tigre, et de comprendre en même temps, dans une même étude, à la fois le rôle de l'homme, donc des facteurs humains d'une part, mais aussi des activités humaines puisque ce moustique, il a élu domicile dans les villes, dans des environnements fortement urbanisés."

    "86% des personnes enquêtées se déclarent gênées par le moustique tigre. Ils partagent cette même problématique liée à la gêne du moustique qui les empêchent de vivre leur quotidien pleinement. Le fait qu'ils puissent potentiellement, ici, sur les territoires de la métropole de Lyon, un jour contracter une maladie transmise par l'intermédiaire de cet insecte, ça va être une préoccupation pour les gens, mais pas la première. Aujourd'hui c'est un enjeu qui est secondaire pour eux. Tant mieux peut-être d'ailleurs, qu’il n'y ait pas une psychose générale. Aujourd'hui c'est la nuisance, le fait de ne pas sortir, de ne pas profiter des extérieurs, d'être piqué, de se gratter qui est vraiment la problématique première pour les personnes."

    "Le message qu'on cherche à véhiculer au travers des résultats de cette enquête, c'est cette nécessaire démarche d'action collective. Parce qu'effectivement, à l'échelle individuelle, bien sûr, il faut agir. Chacun est responsable de ses actions. Mais seul, ça sera pas suffisant en termes d'efficacité, de bénéfices. Et ça c'est lié à la biologie de l'insecte, puisque cet insecte, il peut avoir un périmètre d'activité de vol d'environ 200 à 300m autour de l'endroit les premiers moustiques prennent naissance, donc ce qu'on appelle les gîtes larvaires, là où les œufs éclosent."

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    30 分