• Les Français touchés par la «fatigue informationnelle», selon une étude

  • 2024/12/13
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Les Français touchés par la «fatigue informationnelle», selon une étude

  • サマリー

  • « Fatigue informationnelle », c'est l'expression mise en lumière par une étude publiée mercredi 11 décembre par la Fondation Jean-Jaurès, Arte et l'Observatoire société et consommation.

    La séquence politique actuelle peut illustrer cette fatigue ressentie par les Français : l'Élysée annonce qu'il va nommer un Premier ministre dans un délai de 48 heures, le délai est finalement dépassé, et pendant ce temps, des rédactions sont sur le pont ou en émissions spéciales pour broder sur des hypothèses... Cette façon de faire, les Français n'en veulent plus.

    L'étude publiée mercredi montre qu'un tiers des personnes interrogées seulement se déclarent intéressées par la séquence politique qui a suivi la dissolution. Et on descend en dessous de ce tiers quand il s'agit de dire que les informations ont aidé à « mieux comprendre les enjeux » ou « à voir les choses de différents points de vue ». C'est plutôt le sentiment d'un trop-plein, d'une répétition ou d'un flux incessant.

    Un mois avant les élections européennes, on trouvait moins de quatre personnes sur dix pour dire que les infos les aidaient à prendre une décision. En outre, l'actualité est de plus en plus perçue émotionnellement. Que ce soit pour l'assassinat du professeur Bernard, la guerre en Ukraine, le conflit à Gaza et les émeutes après la mort de Nahel, il y a souvent près de la moitié des Français qui se déclarent angoissés, stressés ou énervés. D'où une fatigue qui est ressentie par 54 % des personnes interrogées.

    À lire aussiGuerre à Gaza: un black-out médiatique sans précédent et un nombre record de journalistes tués

    L'étude parle aussi d'« un exode informationnel »

    L'étude parle de « désengagement » et de « reflux », c'est-à-dire qu'on a recours à moins de canaux pour s'informer — pas plus de trois en général — et l'intérêt pour les médias a baissé en deux ans. C'est particulièrement vrai pour les chaînes d'infos, les émissions d'« actu-divertissement » et même pour les radios. Et ce sont les réseaux sociaux qui en profitent. Les TikTok, Insta, X, Facebook ou YouTube servent de plus en plus à s'informer, en bien ou en mal, puisque plus d'un Français sur deux estime qu'il peine à distinguer le vrai du faux.

    Retrouvez notre podcast :La fabrique des fake news

    Le désengagement se ressent aussi par une moindre implication dans l'actualité : on partage moins d'infos, on en discute moins avec ses proches et on éprouve moins le besoin de croiser ses sources. En outre, l'information doit se trouver une place dans la bataille des plateformes en ligne pour capter l'attention, et la tentation des médias est alors d'attirer l'œil — ou l'oreille — plutôt que d'informer. Si on est adepte du scrolling, le fait de passer d'une vidéo à l'autre, très fort chez les jeunes, on peut avoir le sentiment d'être le jouet des algorithmes, de se faire voler sa vie. La parade est alors de désactiver ses notifications et de se tenir à distance des réseaux sociaux, mais aussi de l'actualité. Finalement, ce qui ressort de cette étude, c'est que les personnes interrogées aspirent à un peu moins de boulimie et à un peu plus de mesure.

    À écouter dans 8 milliards de voisinsFatigue informationnelle : sommes-nous trop informés ?

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あらすじ・解説

« Fatigue informationnelle », c'est l'expression mise en lumière par une étude publiée mercredi 11 décembre par la Fondation Jean-Jaurès, Arte et l'Observatoire société et consommation.

La séquence politique actuelle peut illustrer cette fatigue ressentie par les Français : l'Élysée annonce qu'il va nommer un Premier ministre dans un délai de 48 heures, le délai est finalement dépassé, et pendant ce temps, des rédactions sont sur le pont ou en émissions spéciales pour broder sur des hypothèses... Cette façon de faire, les Français n'en veulent plus.

L'étude publiée mercredi montre qu'un tiers des personnes interrogées seulement se déclarent intéressées par la séquence politique qui a suivi la dissolution. Et on descend en dessous de ce tiers quand il s'agit de dire que les informations ont aidé à « mieux comprendre les enjeux » ou « à voir les choses de différents points de vue ». C'est plutôt le sentiment d'un trop-plein, d'une répétition ou d'un flux incessant.

Un mois avant les élections européennes, on trouvait moins de quatre personnes sur dix pour dire que les infos les aidaient à prendre une décision. En outre, l'actualité est de plus en plus perçue émotionnellement. Que ce soit pour l'assassinat du professeur Bernard, la guerre en Ukraine, le conflit à Gaza et les émeutes après la mort de Nahel, il y a souvent près de la moitié des Français qui se déclarent angoissés, stressés ou énervés. D'où une fatigue qui est ressentie par 54 % des personnes interrogées.

À lire aussiGuerre à Gaza: un black-out médiatique sans précédent et un nombre record de journalistes tués

L'étude parle aussi d'« un exode informationnel »

L'étude parle de « désengagement » et de « reflux », c'est-à-dire qu'on a recours à moins de canaux pour s'informer — pas plus de trois en général — et l'intérêt pour les médias a baissé en deux ans. C'est particulièrement vrai pour les chaînes d'infos, les émissions d'« actu-divertissement » et même pour les radios. Et ce sont les réseaux sociaux qui en profitent. Les TikTok, Insta, X, Facebook ou YouTube servent de plus en plus à s'informer, en bien ou en mal, puisque plus d'un Français sur deux estime qu'il peine à distinguer le vrai du faux.

Retrouvez notre podcast :La fabrique des fake news

Le désengagement se ressent aussi par une moindre implication dans l'actualité : on partage moins d'infos, on en discute moins avec ses proches et on éprouve moins le besoin de croiser ses sources. En outre, l'information doit se trouver une place dans la bataille des plateformes en ligne pour capter l'attention, et la tentation des médias est alors d'attirer l'œil — ou l'oreille — plutôt que d'informer. Si on est adepte du scrolling, le fait de passer d'une vidéo à l'autre, très fort chez les jeunes, on peut avoir le sentiment d'être le jouet des algorithmes, de se faire voler sa vie. La parade est alors de désactiver ses notifications et de se tenir à distance des réseaux sociaux, mais aussi de l'actualité. Finalement, ce qui ressort de cette étude, c'est que les personnes interrogées aspirent à un peu moins de boulimie et à un peu plus de mesure.

À écouter dans 8 milliards de voisinsFatigue informationnelle : sommes-nous trop informés ?

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