エピソード

  • Rap, trahison et renaissance: le choc de «Lotus» de Little Simz
    2025/06/18

    La rappeuse britannique Little Simz a sorti son sixième album Lotus le 6 juin 2025. À 31 ans, l’artiste originaire de Londres – également comédienne et de descendance nigériane – signe son projet le plus ambitieux et personnel. Déjà salué par la critique, ce nouveau disque confirme son statut de figure majeure du rap anglais contemporain.

    Depuis ses débuts en 2015, Little Simz n’a connu aucun faux pas discographique. Son travail a même été reconnu par plusieurs distinctions prestigieuses en Angleterre, dont le Mercury Prize et les Brit Awards. Mais Lotus marque un tournant. Plus dense, plus ouvert et plus radical, il dépasse les frontières habituelles du hip-hop.

    Composé de 13 titres, l’album explore une large palette musicale, mêlant soul, jazz, folk, afrobeat, mais aussi des influences pop et rock. Sur « Flood », l’une des pistes les plus marquantes, elle s’associe au chanteur Obongjayar, lui aussi anglo-nigérian, pour un morceau aux sonorités hybrides. Les rythmiques martiales y côtoient les basses d’inspiration punk dans une production soignée et percutante.

    Mais Lotus est aussi traversé par une colère intime. La rappeuse y règle ses comptes après avoir découvert que son collaborateur de longue date, le producteur Inflo, lui aurait détourné deux millions d’euros. Une procédure judiciaire est en cours. Dans « Thief », elle aborde frontalement cette trahison, un titre tendu et cash.

    En s’inspirant de la new wave – un mouvement musical minimaliste né dans le New York des années 1970 – Little Simz ancre son récit simple dans les réalités sociales britanniques. Elle y évoque la vie dans les quartiers populaires, les héritages culturels et les parcours des enfants d’immigrés. Sur « Lion », elle met en avant son lien avec le Nigéria, dans un hommage vibrant à ses origines et à l’afrobeat de Fela Kuti.

    Lotus est un album exigeant, libre et puissant qui atteste de l’évolution artistique d’une musicienne qui continue de repousser les limites du genre, sans céder sur l’intégrité de son propos.

    Little Simz sera en concert au Zénith de Paris le 30 septembre 2025.

    À lire aussi«Paradise Now»: Obongjayar livre un album pop aux influences afrobeat

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    6 分
  • Avec «Mad!», les Sparks font toujours des étincelles
    2025/06/17

    C’est l’un des groupes les plus baroques du rock américain. Les Sparks signent leur 28e album, en plus de 55 ans de carrière : Mad ! Culte pour beaucoup de musiciens, le groupe venu de Los Angeles a collaboré et influencé de très nombreux artistes avec son mélange de rock et de voix proches de l'opéra. Le duo est-il vraiment devenu « fou », comme il l’annonce sur la pochette de son disque ? Ou bien est-ce une fausse idée ?

    Les deux frères, Ron Mael, moustache et tenue à la Charlie Chaplin, qui est au clavier, et Russell Mael, le chanteur à la voix perchée, le disent tout haut : ils font les choses à leur manière ! Les Sparks, c'est une très longue carrière. En plus de 55 ans, ils sont passés par tous les styles et ont influencé Queen, Sonic Youth, ou les Rita Mitsouko, groupe avec lequel ils ont signé « Singing in the Shower ».

    Les Sparks se sont formés en 1968. Ils se sont fait connaître au milieu des années 1970 en Angleterre, avec le « glam », ce rock avec des paillettes, qui joue de la confusion des genres entre masculin et féminin. Il s'agit de celui de David Bowie dans sa période « Ziggy Stardust ».

    Ils sont ensuite passés par le disco, collaborant avec le célèbre producteur italien Giorgio Moroder. Parmi les tubes qui les ont rendus célèbres en France, il y a « When I’m With You » paru en 1980.

    Des voix d'opéra et des claviers dissonants

    Mais pour ce Mad !, les Américains font ce qu’ils savent faire de mieux, des chansons avec un bon grain de folie, avec des voix d’opéra entrelacées et puis des claviers bien dissonants. Certains titres rappellent d'ailleurs la BO du film Annette de Léos Carax, qu’ils ont signée.

    À près de 80 ans pour Ron, et 78 ans pour son frère, Russell, les Sparks restent des têtes chercheuses. Mais ce qui fait la différence, ce sont aussi leurs textes. Des histoires avec de drôles détails, comme dans le morceau « My Devotion », c'est-à-dire ma dévotion, en français.

    Les Sparks sont peut-être américains, mais ils ont un humour anglais, parfois loufoque. « My Devotion » évoque le sort d’un personnage, certes plein de dévotion, mais qui, c'est malheureux, ne paie pas son loyer ! Hé oui, c’est comme ça la vie chez les Sparks !

    Par contre, le duo n’apprécie guère le président américain, Donald Trump. Parmi les dévotions excessives des Sparks dans ce titre, on trouve le fait d’être dévoué à son pays, à Dieu, ou à un drapeau. À bon entendeur…

    ► L’album Mad ! des Sparks est déjà disponible chez tous les bons disquaires ou sur les plateformes de streaming. Le duo entame une tournée européenne, qui débute par l’Angleterre. Il passera le 30 juin par la Salle Pleyel à Paris.

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  • Madalitso Band: De la rue à la scène avec leur nouvel album «Ma Gitala»
    2025/06/16

    Direction le Malawi avec deux musiciens considérés comme les prophètes de leur pays : Yosefe Kalekeni et Yobu Maligwa. Réunis sous le nom de Madalitso Band, ils viennent de sortir leur troisième album Ma Gitala. Huit titres mêlant voix et guitare dans un style ancré entre tradition, transe, groove et gospel.

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    11 分
  • L'album «Ébēm» de Yamê: la quête intérieure d’un fils de deux mondes
    2025/06/13

    Deux ans après avoir fait irruption sur la scène musicale hexagonale avec le titre « Bécane », devenu viral en 2023, Yamê passe la vitesse supérieure. Ce 13 juin 2025, l’artiste franco-camerounais publie Ébēm, son tout premier album. Quatorze titres denses, personnels, sans esbroufe, qui marquent une nouvelle étape dans une trajectoire déjà implacable, marquée par deux EP de haut vol.

    À 32 ans, Yamê n’a pas emprunté la ligne droite. D’abord gestionnaire de données data, diplômé d’histoire ensuite, il bifurque pour la musique. Une reconversion assumée, qu’il mène en autodidacte dans les clubs parisiens la nuit. C’est là, qu’il forge sa voix de tête magnétique si reconnaissable et une présence habitée sur scène qui ne tardent pas à faire mouche.

    Le tournant arrive en 2023. Son titre « Bécane » explose sur les réseaux, propulsant Yamê dans la cour des grands de manière inattendue. Internet s’emballe, le public suit, les professionnels aussi. Un an plus tard, il est sacré Révélation masculine aux Victoires de la musique. Le parcours s’accélère, mais l’artiste prend le temps de poser ses fondations. Ébēm en est le fruit.

    Ce premier album est pensé comme un journal intime presque à fleur de peau. Quatorze titres denses, introspectifs, traversés par une quête de sens. Dès l’ouverture, la voix de son père, musicien lui aussi, fixe le cadre : « Ébēm, c’est un lieu sacré où les gens se rencontrent pour apprendre des choses avec les anciens. » Le ton est donné. Il est question de transmission, de mémoire et d’identité.

    Né en banlieue parisienne, il a grandi entre la France et le Cameroun. Yamê raconte une existence à cheval entre deux cultures. Un tiraillement qui irrigue l’album. Sur « Shoot », il évoque sans fard sa consommation de psychotropes. Sur « Solo », il crie son besoin de se recentrer, de trouver une place dans un monde qui l’étouffe parfois. Une quête de cohérence plus que de succès.

    Musicalement, Ébēm navigue entre chanson française, jazz, blues et rap. Une hybridation maîtrisée et soutenue par un ancrage africain revendiqué. Ce mélange tient autant à l’instinct qu’à l’héritage. Mais Yamê s’impose surtout par sa voix, à la fois fragile et puissante.

    Ébēm est de ces albums rares qui parlent au présent sans renier le passé. Une œuvre sincère, à rebours des effets de mode, où chaque morceau semble répondre à une nécessité intérieure. Un premier album abouti d’un jeune artiste déjà éclairé.

    Yamê sera en concert à l’Olympia pour la fête de la musique le 21 juin 2025 et entamera une tournée en France et en Europe à partir du 25 octobre.

    Retrouvez Yamê dans la Playlist officielle de RFI.

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  • Michel Polnareff en concert à Paris
    2025/06/12

    Michel Polnareff, icône de la chanson française, est de retour sur la scène de l'Accor Arena à Paris samedi 14 juin. Un artiste dont la gloire est grande, mais la discographie plutôt maigre en 60 ans de carrière…

    Un premier album en 1966, une affiche à scandale en 1972, un exil aux États-Unis, et surtout des tubes comme s’il en pleuvait avant une éclipse de presque 30 ans, le parcours est atypique pour celui que ses fans surnomment « L'Amiral ». De « Love Me Please Love Me » au « Bal des Laze », de « Lettre à France » à « Goodbye Marylou », les classiques de Michel Polnareff sont dans toutes les mémoires. Un succès qui dépasse les frontières à en juger par ses admirateurs : entre autres, Jimi Hendrix, The Beatles, The Rolling Stones, David Bowie ou Led Zeppelin, excusez du peu !

    Et sept ans après un album mal accueilli, le petit dernier intitulé Un temps pour elles a de quoi séduire... et la critique salue des compositions plutôt fidèles à la « griffe » Polnareff : mélodies larges et inspirées, sonorités californiennes, vocalité caractéristique, le tout sur une production soignée qui signe la réussite de l’album écrit entre Paris et Los Angeles. Serait-ce les 80 printemps de l’artiste ? Des accents mélancoliques, voire nostalgiques, s’en dégagent. Un bémol tout de même : la durée, à peine 8 titres pour 30 minutes de musique, avec parmi ceux-ci « Villa Cassiopée », un instrumental qui nous rappelle que Michel Polnareff a suivi une formation classique au Conservatoire de Paris, et qu’il a grandi devant un buste du Prince des pianistes : Frédéric Chopin…

    On sait aussi que la création de l’album n’a pas été sans difficultés : de l’aveu même de l’auteur, qui dit avoir connu le syndrome de la page blanche, il s'agissait d'« une épreuve difficile ». Au final, quatre chansons et quatre instrumentaux qui donnent à l’ensemble une texture marbrée. Une mention spéciale pour la voix, relativement bien préservée : on retrouve ce timbre aérien toujours apte à monter en tessiture, ici ou là.

    Son actualité, c’est donc une tournée avec une vingtaine de dates un peu partout en France, 60 ans de carrière revisités pour en arriver au nouvel opus qui va du piano aux arrangements symphoniques.

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  • «Ernest Spaceship» du groupe Raccoon Tycoon: jazz cosmique en zone interdite
    2025/06/11

    Le festival Rio Loco se tient à Toulouse du 11 au 15 juin, avec de nombreux concerts au bord de la Garonne à la Prairie des Filtres. Parmi les artistes de la programmation, on trouve le groupe toulousain Raccoon Tycoon, quatuor original de « cosmic groove ».

    Leur album, Ernest Spaceship, s'écoute comme on dévore les chapitres d'un roman fantastique. Raccoon Tycoon nous embarque pour un périple intergalactique où quatre scientifiques combattent l'interdiction du groove. Dès la première piste du disque, on prend place à bord d'un mystérieux vaisseau spatial pour une quête à travers les étoiles.

    Cette odyssée a vu le jour dès les premières sessions de travail. Motivés par le désir de dépasser les frontières musicales, les musiciens ont imaginé un univers où la musique s'allie à la narration. En live sur scène, l'aventure prend vie grâce à des vidéos de stop-motion, offrant au public une expérience visuelle unique, aussi immersive que sonore.

    Des influences futuristes et hypnotiques

    Le quatuor puise son inspiration chez le batteur Yussef Dayes, le groupe de jazz futuriste The Comet Is Coming, mais aussi le jazz fusion des américains de Snarky Puppy et la néo-soul australienne de Hiatus Kayote. De ces artistes, ils retiennent un esprit futuriste, des arrangements hypnotiques, des atmosphères oniriques et le goût pour l'improvisation.

    « L'improvisation a une immense place dans notre musique, explique Léo Colman, claviériste du groupe. On peut retrouver des impros dans tous les morceaux, dans les accompagnements aussi, notamment en live. Il y a quand même des structures et des points de rendez-vous mais en live, on fait très rarement les mêmes accompagnements, on suit beaucoup l'improvisateur. On sert la musique et l'émotion le plus possible. »

    Un voyage entre lumière et obscurité

    Après un début d'album lumineux et dansant, un virage soudain s'opère au cœur du disque. L'épopée fantastique se poursuit avec une arrivée sur une planète morte, silencieuse, victime de la suppression du groove. Plusieurs titres s'assombrissent, enrichis de textures et d'effets électroniques, créant la bande-originale d'un monde parallèle. Puis en fin d'album, on aperçoit une lueur d'espoir, ouverture vers un renouveau.

    Avec Ernest Spaceship, Raccoon Tycoon propose un jazz innovant et rafraichissant, mêlant récit fantastique et « cosmic groove ». Un voyage audacieux porté par la créativité sans limites de musiciens talentueux, prêts à repousser toutes les frontières.

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  • Billie Eilish, l'icône de la génération Z, de passage à Paris pendant sa tournée mondiale
    2025/06/10

    Actuellement en tournée pour promouvoir son troisième album studio sorti en 2024, Hit Me Hard And Soft, Billie Eilish se produit les 10 et 11 juin à l'Accor Arena à Paris, les deux dates françaises de ce tour mondial à succès. À 23 ans, la chanteuse américaine collectionne les records et est devenue l'idole de sa génération.

    On peut même dire que cette jeune femme brune et timide est l'icône pop de la génération Z. Vegan, soucieuse de la cause animale, elle se revendique également féministe et écologiste. C'est aussi l'une des rares stars de premier plan à prendre publiquement position contre le président Donald Trump. Sur scène, elle se produit en short et T-shirts XXL. Billie Eilish refuse l'hypersexualisation ou de jouer de son physique. C'est sa musique qui compte avant tout. Une musique hybride, ni franchement pop ou électro. Mais un peu les deux à la fois.

    En trois albums, Billie Eilish a imposé un style unique, marqué par des textes mélancoliques sur ses tourments intérieurs qu'elle susurre à l'oreille de ses fans et des refrains fédérateurs, qu'elle compose depuis le début avec son frère Finneas. Scolarisée à la maison, Billie Eilish Pirate Baird O'Connell de son vrai nom, suit des cours de danse et de chant dès le plus jeune âge. Tout commence en 2015, elle a 14 ans, Billie et son frère mettent en ligne le titre « Ocean Eyes ».

    Après le succès d'un premier mini album en 2017, c'est son premier album studio deux ans plus tard qui lui assure un succès mondial. Avec notamment un tube, à l'instrumentation minimaliste, accompagnant un texte sarcastique sur un amant méchant : « Bad Guy ».

    En dix ans de carrière, Billie Eilish collectionne les récompenses. Elle a récemment remporté sept American Music Awards, qui viennent rejoindre neuf Grammy Awards, mais aussi deux Oscars, pour deux chansons originales : « No tie to die » pour un James Bond, et un titre de la bande originale de Barbie réalisé par Greta Gerwig où sa voix murmurante sur une question existentielle fait mouche « What Was I Made For », (en français : dans quel but ai-je été fabriquée).

    Récemment, le titre « Birds Of A Feather », tiré de l'album Hit Me Hard And Soft sorti l'an dernier, cumule plus de deux milliards d'écoutes sur les plateformes de streaming. Billie Eilish soigne aussi l'univers visuel de ses clips. Une attention peut-être liée à sa synesthésie, cette particularité neurologique qui associe les sens, pour elle, les sons ont une couleur ou une texture.

    Elle-même neuroatypique, touchée du syndrome de la Tourette, la chanteuse de 23 ans est aussi attentive aux questions de santé mentale. Elle en parle lors de ses concerts et veut prendre soin de ses fans. Ce qui explique sans doute que beaucoup campent depuis plusieurs jours à Paris devant l'Accor Arena pour être au premier rang dans la fosse et apercevoir leur idole.

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  • Le duo féminin afro-caribéen Mystically chante la «Résilience» en mode reggae
    2025/06/09

    Issues d'un métissage entre la Martinique, le Congo et la France, Adeline Aurokiom et Marie-Lou Fauconnet se sont rencontrées dans une guinguette parisienne et chantent depuis près de 20 ans en duo. Après Ladie's Words en 2016 et Iration en 2020, ces deux voix envoûtantes reviennent avec leur troisième album. Alliant reggae, soul et musiques du monde, Résilience invite à la réflexion à travers des mélodies puissantes et des paroles engagées.

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