エピソード

  • LE TRAIT - Episode 53 - L'archi harmonie d'AW2
    2025/02/27

    Réda Amalou et Stéphanie Ledoux.
    En mode workshop.

    Ce nouvel épisode du Trait met en lumière le duo Réda Amalou et Stéphanie Ledoux à la tête de l’agence AW2 (pour Architecture Workshop).

    Réda Amalou, diplômé de l’Université de East London, fonde l’agence en 1997, avant que Stéphanie Ledoux, diplômée de l’École Spéciale d’Architecture de Paris, ne le rejoigne en 2000.

    Le premier projet de l’agence s’avère déterminant et fondateur: des médecins français leur confient la création d’un hôpital au Vietnam. Ce projet représentait à la fois un risque, comme le raconte Réda Amalou, mais aussi une formidable opportunité. « En tant qu’architectes, nous ne sommes ni hôteliers ni médecins, et ces types de bâtiments, avec leur fonction très forte, imposent des contraintes spécifiques. Mais nous croyons que l’architecture peut créer des espaces qui redéfinissent les lieux et modifient notre manière de les appréhender. »

    D’autres projets, hôteliers cette fois, ont suivi.

    Les deux architectes partagent une vision forte de leur métier, centrée sur la nécessité de remettre la beauté au cœur de l’architecture. Cette démarche se reflète dans les projets de l’agence, visibles sur leur site. « Nous avons trop longtemps imaginé que l’architecture devait répondre à une idéologie, fondée sur des principes rigides. La réalité, c’est que ces principes étaient appliqués de manière systématique. L’architecture, pour nous, n’est pas une question d’idéologie, mais d’idées. Cette quête du beau et de l’esthétique s’incarne dans le lien émotionnel que nous tissons avec l’utilisateur et l’espace. Nous ne cherchons pas à définir ce qu’est le beau, mais à atteindre quelque chose qui nous semble à la fois sensible et intelligent ».

    Parmi les architectes qui les inspirent, il y en particulier le Sri-lankais Geoffrey Bawa (1919-2003) qui incarne, pour eux, cette sensibilité du lieu, la prise en compte du contexte naturel et végétal. Réda Amalou et Stéphanie Ledoux insistent d’ailleurs beaucoup sur le lien entre l’architecture et la vie qui fait que «nous allons atteindre le beau. Il y a un lien avec la scénographie : mettre en place les perspectives, le rapport au vide à la matière, à la lumière... ».

    Verbatim
    « Le workshop est essentiel pour nous. C’est le lieu où nous créons, où nous fabriquons, où nous rendons les idées tangibles. La création de réalité est un élément clé pour nous, car c’est ce qui nous pousse à construire, et non à réaliser des œuvres d’art. C’est là toute la différence entre un artiste et un architecte. Nous nous inscrivons dans la réalité vécue, perçue et émotionnellement ressentie.

    - Nous ne voyons pas l’architecture comme une spécialisation technique, mais comme une discipline consacrée au dessin de l’espace.

    - Les études d’architecture nous semblent être les plus complètes, car elles sont à la fois généralistes et intensives sur le plan de l’apprentissage. Elles nous aident à nous libérer des contraintes et des conventions. Le défi technique, pour un architecte, se résout avec l’expérience. Le véritable enjeu, c’est la liberté de concevoir.

    - Le beau : nous ne cherchons pas à définir ce qu’est le beau, mais à atteindre quelque chose qui nous semble à la fois sensible et intelligent.

    - Le premier conseil aux jeunes : ne pas s’autocensurer. La première des portes à franchir ; c’est celle qu’on oppose à soi-même ».

    - La culture française est profondément ancrée dans le marché public, un système où les autorités publiques jouent le rôle de donneurs d'ordre et de maîtres d'ouvrage. Ce modèle suscite l'admiration du monde entier. Pour notre part, nous avons choisi de nous tourner vers l'international, car ce sont principalement nos contacts qui nous ont orientés dans cette direction.

    - ll y a en France l’idée que l’architecte a une responsabilité vis-à-vis du public. En France, il y a obligation de recourir à un

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    1 時間
  • LE TRAIT - Episode 52 - Vigie du Design
    2025/01/27

    Jean-Christophe Camuset : Vigie du design

    Journaliste à Elle déco depuis 2021, Jean-Christophe Camuset a affiné son regard depuis ses débuts à IDEAT. Spécialiste du design et de la décoration, ainsi que des technologies, il cultive une passion communicative pour ces deux domaines qu’il explore avec un enthousiasme contagieux.

    Le Trait lui a demandé comment il repère les designers et ce qui le touche dans leur travail. Selon lui, le design repose sur deux éléments essentiels : l’intention et la contrainte. Pour lui, le designer est avant tout un artiste, mais un artiste soumis aux contraintes de la production et de la fonctionnalité. Le design, c’est toujours une rencontre entre l’esthétique et le fonctionnel. Jean-Christophe cherche avant tout à mettre en lumière l’innovation, ce qui n’a pas encore été vu, ce qui fait avancer le monde du design.

    S’il est passionné par la technologie, il estime que celle-ci doit servir la poésie, plutôt que d’être un simple effet de mode. À la rédaction de Elle déco, trois journalistes, chacun avec sa propre vision de l’image et de l’objet, se concertent pour repérer les nouvelles tendances et dénicher l’exclusivité. Ce travail l’amène à voyager fréquemment et à rencontrer de nombreux designers.

    Jean-Christophe reconnaît être moins attiré par le design scandinave, préférant le côté « débridé » et joyeux du design méditerranéen, en particulier celui d’Italie. Il évoque également la transformation en cours dans le monde du design, où les jeunes créateurs, moins soutenus par les fabricants qu’auparavant, semblent plus libres et créatifs. Ces nouveaux designers fabriquent eux-mêmes, ce qui leur permet de garder une approche plus authentique et novatrice.

    Il souligne aussi la différence fondamentale entre le monde du design et celui du luxe. Bien que le design soit souvent associé au luxe, il réalise des marges bien plus faibles, et les éditeurs du secteur n’ont pas la même surface financière que les acteurs du luxe.

    VERBATIM

    «- Le design est indispensable dans la société dans laquelle nous vivons.

    - Je ne crois pas qu’il y ait de frontières entre art et design. Il n’y a que des zones grises. Les frontières se brouillent de plus en plus.

    – Je préfère aller chercher ceux qui font les choses différemment et qui font avancer le design et la décoration.

    – J’essaie de repérer ce qui est nouveau, ce qui ne relève ni de la redite ni du passéisme.

    – La technologie doit être au service de la poésie. Je n’aime pas la technologie pour la technologie.

    – Le monde du design évolue profondément avec moins d’acteurs traditionnels. Il y a une grande effervescence parmi les jeunes designers à Paris, Berlin, Londres. Les éditeurs, par frilosité, se tournent de plus en plus vers les grands noms déjà établis, ce qui laisse moins de place aux jeunes talents.

    – Les jeunes designers ne peuvent plus compter sur les grands fabricants pour vivre de leur art.

    – La formation en design est de qualité en France, mais après leurs études, les jeunes designers ne travaillent pas forcément dans leur domaine. Il y a peu de fabricants en France.

    – Le rôle du designer, c’est de se fondre dans l’ADN du fabricant. Cela fait partie des contraintes. Mais souvent, les fabricants se replient sur ce qu’ils savent faire, plutôt que de prendre des risques.

    – Le design, bien qu’étroitement lié au luxe, génère des marges infiniment plus faibles. Par conséquent, la surface financière des éditeurs est plus réduite. Les coûts de fabrication, de manutention et d’expédition sont considérables.

    – La crise du retail est profonde. Les designers doivent aujourd’hui travailler à 360 degrés, là où ils peuvent apporter quelque chose, notamment dans des domaines comme la scénographie, le design graphique, le design produit.

    – L'intelligence artificielle : les designers doivent s’emparer des technologies pour renouv

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    42 分
  • LE TRAIT - Episode 51 - Marine Peyre
    2024/12/13

    Marine Peyre. La fabrique d’un designer.

    Depuis son stage chez Inflate Design à Londres dans les années 90, où sa passion pour le design s’est solidement enracinée après des études d’architecture et aux Beaux-Arts de Marseille, Marine Peyre n’a cessé d’expérimenter et de se réinventer. Dans cet épisode du Trait, elle nous partage ses débuts et son parcours, animée par un enthousiasme indéfectible et une volonté de toujours aller de l’avant. Ces valeurs, dit-elle, ne l’ont jamais quittée.

    Parmi ses premières réalisations, elle a lancé la marque « Cooked in Marseille », aujourd’hui disparue, qui a marqué les premières étapes de son aventure créative. Sa démarche était ancrée dans le désir d’explorer ce qu’elle appelle un « design contextuel ». Concrètement, elle se demandait : est-ce que l’esthétique d’une ville, d’une région ou d’un pays, ses formes, couleurs et matières peuvent être retranscrites à travers un objet ou un mobilier ? L'idée se traduisait par une gamme ludique dans l'esprit du Tupperware, avec des créations en silicone. Marine Peyre a toujours eu à cœur de détourner les usages traditionnels des produits.

    Cependant, cette aventure s’est arrêtée lorsqu’elle a refusé de produire des objets « made in China », alors que les produits en silicone chinois envahissaient le marché européen.

    Cherchant à dépasser l’objet, Marine Peyre a souhaité se tourner vers l’espace. Sa formation aux Beaux-Arts lui a offert une grande liberté créative et cultivé son goût du concept, un élément essentiel dans ses créations actuelles.

    Elle considère que l'humilité est la qualité principale d’un bon designer. « Il ne s’agit pas seulement de faire un beau dessin, mais de se demander si le projet est réalisable, quel matériau il faut inventer, et comment travailler avec les équipes pour le rendre concret. Le coût de fabrication et le prix de vente doivent être cohérents », explique-t-elle.

    Marine Peyre nous dévoile également la réalité du métier de designer indépendant, sans éluder les difficultés que cette profession engendre, notamment le fait qu'elle n'est pas aussi bien référencée que celle d'architecte par exemple.



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    1 時間 2 分
  • LE TRAIT - Episode 50 - Les Fauves de l'enchère
    2024/10/31

    Dimitri Joannidès est le co-fondateur de la maison de vente FauveParis, créée il y a 10 ans et qui s'est déjà taillée une belle réputation. Tous les fondateurs avaient alors la trentaine et travaillaient dans des maisons de vente prestigieuses. Ils ont l'idée d'élargir l'accès aux enchères traditionnelles et de casser les codes par rapport aux maisons de vente traditionnelles. Une audace certaine donc face à de grands noms comme Christie's ou Drouot.

    Fauve doit d'ailleurs son nom aux artistes « Fauve » : Derain, Matisse, Braque... qui se sont illustrés par leur volonté de renouvellement...Le journal Les Echos a classé Fauve cette année parmi les 500 entreprises françaises les plus dynamiques. L'entreprise est en pleine croissance dans un contexte relativement morose. La flexibilité de la maison leur a permis de tirer leur épingle du jeu durant le Covid notamment car les ventes ont continué.

    Dimitri Joannidès reçoit Le Trait au siège de Fauve, situé rue Saint-Sabin dans le 11e arrondissement : un espace de 750m2, inspirant, joyeux et bohème, rempli d'œuvres d'art, lieu d'expertise, de stockage, de vente et de retrait. Spécialisé dans les œuvres d'art, les arts décoratifs et l'art de vivre, FauveParis organise une vente aux enchères publique chaque samedi matin, précédée d'une semaine d'exposition des biens mis en vente. S'installer à l'Est de Paris et non pas dans le triangle d'or (Paris 8e) était en soi déjà disruptif et signalait « la volonté de libérer les enchères ». Fauve dispose désormais également d'un lieu place des Vosges : « cela institutionnalise un peu plus la maison dix ans après notre création, c'est important aussi. (...). On sent une curiosité de la part des autres maisons. Notre image de marque est décorrélée de notre taille réelle. Parfois, nos clients étrangers pensent qu'on est plus gros qu'on est ». Fauve a réalisé la première vente NFT (Non-fungible token) en France.

    Dimitri Joannidès est spécialisé sur le 20e en peinture, estampes. Il se décrit comme un bon généraliste avec quelques lacunes sur l'Asie et l'Afrique. La maison fait appel à des experts extérieurs en cas de doute. Il estime qu'il est aujourd'hui très important dans ce métier d'avoir une spécialité de niche.

    Dans cet épisode du Trait, Dimitri Joannides partage avec enthousiasme sa passion pour son métier.

    VERBATIM

    - On veut faire bouger les lignes. On sent un peu la querelle des anciens contre les modernes comme lorsque nous avons réalisé la première vente NFT en France.

    - On est tous contents de venir le matin. On n'est pas soumis à un plan d'actionnaire qui nous demanderait une rentabilité de 15%. Par chance, elle est d'ailleurs supérieure...On s'est dit : est-ce que nous voulons à tout prix faire de la croissance ? Une maison Fauve Bruxelles, Londres, Athènes, cela s'est présenté, mais cela ne s'est pas fait. Notre travail est très intuitu personae.

    - On voulait dans les 10 ans, être dans les 10 premières maisons, on ne l'est pas en chiffre d'affaires. Mais ce qu'on aime avant tout, c'est raconter de belles histoires et la quête d'une œuvre.

    - On intervient à des moments de vie particulier : les « 4D » dettes, divorce, décès, déménagement... On a des personnes de tous âges : des personnes qui ont trouvé des choses incroyables dans des brocantes, qui ont hérité, des personnes âgées qui vendent des bijoux, et d'autres qui veulent faire évoluer leur collection...

    - La clé pour nous, ce sont les vendeurs. Il faut trouver les objets. Il faut avoir l'objet. La chasse aux trésors ; c'est la guerre la plus rude avec nos confrères.

    - Parmi les éléments qui peuvent faire la différence : nous sommes rapides sur les ventes même pour des belles ventes.

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    56 分
  • LE TRAIT - Episode 49 - Architecture en équilibre
    2024/09/09

    Architecture en équilibre.

    Le Trait a rencontré l’architecte et urbaniste Alfonso Femia dans le 10e arrondissement de Paris au sein des « Ateliers Femia», implantés aussi à Milan et Gênes.

    Né en Calabre, diplômé en architecture de l’université de Gênes, intellectuel engagé, Alfonso Femia nourrit une réflexion forte sur la ville, plus généralement le territoire et ses enjeux en termes d’harmonie de fluidité, mais aussi de développement durable. Il a publié en 2023 un ouvrage intitulé « Voyages » qui retrace les projets qu’il a porté avec son agence. Il raconte dans cet épisode son obsession de livrer des bâtiments nourris par l’histoire des lieux et appelant au dialogue et à l’échange qui l’obsèdent.

    Il s’intéresse aussi particulièrement à l’espace Méditerranéen qu’il envisage comme un laboratoire. Il a ainsi lancé en 2022 la « Biennalle dello Stretto » (la Biennale du Détroit) ; une rencontre autour de l’art, de l’architecture et du design qui a lieu depuis le détroit de Messine entre Sicile et Calabre.

    Alfonso Femia veut décentrer le regard, nourrir l’échange entre différents corps de métier, favoriser la réflexion dans un monde ou la perception l’emporte trop souvent sur la cognition. Il a l’obsession de trouver le point d’équilibre...

    Le Trait est très heureux d’être partenaire de l’édition 2024 qui aura lieu du 14 septembre au 18 décembre.


    Plus d’information
    LA BIENNALE DELLO STRETTO 2024 / Atelier(s) Alfonso Femia (atelierfemia.com)

    Verbatim

    "- J’ai voulu réfléchir autour de la Méditerranée et de l’invisibilité. Invisibilité : c’est quelque chose qui existe mais que nous n’avons plus la capacité de regarder, ou alors ce n’est pas l’objet de notre regard.

    - Nous ne pouvons pas perdre la richesse de la Méditerranée. La Méditerranée est un laboratoire exceptionnel, par exemple l’eau. L’eau est devenue sentinelle de tous les aspects. Il faut par exemple redonner de l’espace à l’eau. Dans le nord de l’Europe, on commence à détruire des digues.

    - Biennale du Détroit : nous cherchions un territoire, pas une ville. Pour la première fois une biennale porte un nom de territoire. C’est très fort d’un point de vue politique et géographique. On a transformé un lieu de séparation en un lieu de débat. Nous voulons créer une conscience à travers la connaissance. Notre société sépare complètement la perception et la cognition des choses. Nous sommes une société de perception. Nous voulons réconcilier les deux.
    Il faut retourner au temps long, s’arrêter, réfléchir, revenir. C’est la continuité aussi du projet de la Biennale. Lors de la première édition, 10000 personnes sont passées ici, dans ce détroit.

    - On doit avoir le courage de réhabiliter et pas de détruire. Je suis pour la réhabilitation des friches industrielles par exemple.

    - Je ne suis pas pour la décroissance mais pour retrouver l’équilibre. Ce qui permet le dialogue, la discussion en mettant le projet au centre.
    Nous avons perdu l’idée de l’équilibre, on pense toujours qu’on peut avoir une croissance continue. C’est une folie. L’équilibre c’est aussi le projet, discuter. Il y a toujours un point d’équilibre dans un projet.

    - Migrations, accueil dans la ville : le problème de l’accueil traduit une exigence que la politique ne voit pas, car il n’y a pas de volonté. La dimension de l’invisibilité de l’Europe vers l’Afrique est incroyable. Nous sommes un continent vieux, statique, en décroissance et nous avons juste en face un continent qui dans les prochaines années aura une croissance très dense avec des ressources."

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    58 分
  • LE TRAIT - Episode 48 - Charlotte Tarbouriech, l'intrépide
    2024/08/16

    Le Trait a rencontré Charlotte Tarbouriech dans son atelier du 11e arrondissement de Paris parmi ses créations et ses outils. C'est une jeune femme de trente ans, blonde et gracile qui nous reçoit. On comprend très vite que derrière ce physique se cache une personnalité très affirmée, un goût certain de l'aventure et de l'intrépidité, une revendication de liberté qui rend compte de son parcours.

    Fille de « trader » scolarisée un temps (jusqu'à ce qu'on lui demande de partir) chez les jésuites à l'école Franklin (Paris 16e), elle entame un chemin de traverse (au regard des exigences familiales), et rejoint, après avoir effectué un an à l'école Penninghen, le studio Berçot qui a formé beaucoup de designers mais a fermé depuis. Personnalité solaire, très peu adaptée, dit-elle à l'école, elle s'y épanouit totalement (tout en profitant aussi de la vie parisienne...).

    Elle commence une carrière de consultante en mode (notamment dans le secteur des souliers). Il y a trois ans en plein Covid, elle décide en 2021 avec une amie de longue date, Pauline Leyravaud, de créer la marque POLCHA. Le studio POLCHA explore tous les champs du design : création de mobilier, aménagement intérieur, scénographies, décors, installations. Les créations se veulent à la croisée de l'art et du design avec des œuvres très audacieuses et personnelles, colorées et pop avec un parti pris d'upcycling. On a pu retrouver POLCHA à la Bibliothèque historique de la ville de Paris lors de la dernière Design week, à Art Basel (Miami), la marque est également rentrée au Mobilier national.

    Trois ans après, nous lui avons demandé d'évoquer avec nous l'expérience de création d'une marque, et s'il est difficile de maintenir ses convictions de départ avec la réalité d'une entreprise.

    Bonne écoute !

    VERBATIM

    « Je me définis comme un électron libre. Ce qui me caractérise c'est ma liberté mais aussi mon angoisse. Je suis partie à Londres assez vite pour travailler avec Nicolas Kerkwood. Il y avait aussi d'autres noms qui me fascinaient : Peter Pilotto par exemple.

    - j'adore les usines cela a toujours été ma passion...

    - POLCHA : Avec Pauline, on s'est dit qu'on devait faire quelque chose dans l'upcycling. J'adore la couleur et les univers graphiques, Pauline, elle, c'est le trompe l'œil, les fresques. On s'est associé.

    - On travaille sur des meubles qu'on chine. Ce sont des pièces uniques. Le problème que cela nous a posé : il faut remettre chaque meuble en état puis les meubles sont signés et donc on peut se poser la question : à partir de quel moment en transformant un meuble, il peut nous être attribué ...

    - Nous réfléchissons maintenant au développement. Il nous faut trouver une solution plus viable. On est beaucoup dans l'auto-financement. Venant du milieu de la mode, je n'avais pas forcément les contacts dans le monde du design.

    - On est très fort sur notre proposition visuelle mais cela peut faire peur...

    - Polcha : c'est assez intuitif, c'est assez lâché, une démarche axée sur nos envies écologiques mais il faut que ce soit fun, il y a une dynamique et une puissance dans la couleur qui donne envie de faire ...

    - D'un point de vue esthétique : nous ne sommes pas très français. Notre proposition est peut-être plus adaptée à l'Italie, aux États-Unis. Nous sommes également intéressées par les scènes mexicaine et brésilienne qui font une entrée forte dans le monde du design.

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    34 分
  • LE TRAIT - Episode 47 - Tristan Lohner
    2024/07/05

    Designer Manager.

    Tristan Lohner est un des grands noms du design (la lampe Balad de Fermob, c'est lui). Il est également le Directeur Général du groupe de distribution de meuble RBC. Ce qui frappe en le rencontrant est l'impression d'une certaine humilité, un besoin de recherche permanent et un esprit en éveil. Il estime son parcours « chaotique ». Issu d'une famille d'artistes (son père est le peintre et dessinateur Pierre Lohner), il commence des études de commerce, mais ne se plaît pas dans cette voie.

    Sa vie bascule quand il rejoint l'armée (il n'a pas réussi à se faire réformer...). Il reste deux ans sur un bateau dans l'océan Indien où il se lie d'amitié avec un collègue ébéniste et se met à l'aider. C'est le déclic. Il rentre de l'armée et décide qu'il veut faire ce métier. Il prend des cours à l'école Boulle où il obtient un brevet en métier d'art en ébénisterie. Il suit aussi les enseignements de l'école d'ameublement « A la bonne graine ». Il y fait une rencontre décisive, « un maître », dit-il, l'ébéniste Bernard Daudé (auteur notamment de l'ouvrage : « Ebenisterie : les premiers gestes»).

    Tristan Lohner découvre un métier, « le privilège de manier » : « partir de rien et faire quelque chose de très simple ». Il apprend comment faisaient les anciens... Il intègre plus tard les Arts décos - l'école était intéressée par le savoir de l'ébénisterie - et y fait une autre rencontre importante : celle du designer Jean-Marie Massaud qui l'encouragera à devenir designer.

    Dans cet épisode, Tristan Lohner raconte son parcours, partage sa réflexion sur le design. Il est d'abord habité par l'envie de toucher, de séduire le plus grand nombre.

    VERBATIM

    « Le succès est redouté, espéré... Lorsqu'un objet qui, au départ, est d'abord un fantasme, un dessin, une projection, quelque chose de l'ordre de l'intuition devient réalité, existe et rencontre des gens puis devient un objet qui a son public, dépasse les frontières et se vend à plusieurs millions d'exemplaires : c'est un peu magique, cela a quelque chose qui relève presque de l'intime. C'est le principe du design qui repose sur la reproductibilité...

    - Pour la lampe Balad de Fermob : c'est émouvant de voir que l'on pense à un objet à des moments extrêmement intimes et que cela a du succès : une sorte d'écho qui se perpétue...

    - Mon parcours est hétéroclite, pas du tout tracé. J'ai fait des études commerciales. J'étais très malheureux. Je suis parti à l'armée dans la marine. J'ai connu un ébéniste et je me suis mis à l'aider. Quand je suis rentré, j'ai voulu être ébéniste et je suis allé à l'école Boulle.

    - Le rapport au dessin: je me suis raccroché au design car le dessin de design est un dessin particulier entre l'ingénierie, l'aspect formel et l'intention. Le design pour moi ; c'est une réponse. Cela s'est imposé à moi. Il y a des designers qui sont de bons dessinateurs. Il y a cette école du dessin dans le design (dont Jean-Marie Massaud) mais avec un père dessinateur avec un tel talent, cela a peut-être été écrasant.

    - J'aime à penser que le designer n'est pas réellement un artiste : nous sommes des gens au service des autres. Le design ; c'est le rapprochement de deux paradoxes. Le monde de l'argent se rapproche du sensible, le monde de l'entreprise prend dans ses bras le monde de la création. Le design est la réunification de deux mondes qui ont toujours été dos à dos.

    - La question du beau se pose pour un designer, mais celle de la culture aussi...

    - Je veux toucher le plus grand nombre. Je ne pourrais pas proposer un canapé à 15000 euros».

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    1 時間 8 分
  • LE TRAIT - Episode 46 - Au nom du Père
    2024/05/21

    Au nom du père avec Patricia Marinho

    C'est une invitation au voyage à laquelle vous convie le Trait pour ce 46ème épisode.

    Patricia Marinho est la fille de Noël Marinho. Ce nom n'est pas forcément très connu en France et pourtant, Noël Marinho, (1927-2018) est l'un des grands architectes brésiliens à avoir participé à l'apogée de l'architecture moderne brésilienne à partir du milieu des années 1950 avec Oscar Niemayer notamment.

    Patricia Marinho nous raconte son père, ses années d'apprentissage, son parcours initiatique en Europe après avoir obtenu son diplôme en architecture de l'université du Brésil, en 1952. Noël Marinho participe ensuite à partir de 1957 à la construction de Brasilia aux côtés de Oscar Niemayer et Lucio Costa.

    Il a poursuivi une carrière entre l'architecture, l'art et le design. Il a également travaillé avec Mauricio Dias et Salomão Tandeta.

    Noël Marinho a légué à sa fille toute une collection de dessins. Elle-même architecte et designer, elle perpétue l'héritage de son père qu'elle avait rejoint dans son cabinet en 1985, au travers d'une marque dédiée, créée en 2005 (avec Manuèle Colas).

    Patricia Marinho multiplie les collaborations pour faire revivre les dessins de son père. Nous l'avons ainsi rencontrée au sein du Showroom Toulemonde Bochart à Paris.

    About – Noel Marinho

    VERBATIM

    « Quand Noël avait 25 ans, il est parti en Europe étudier à Stockholm puis il a passé du temps entre la France et l'Italie : il a connu les grands noms de l'architecture moderne de cette époque notamment Ernersto Rogers qui a beaucoup compté ... ».

    « Cette époque des années 1950-60 a beaucoup imprégné son travail par la suite... ».

    « Il a été invité à rejoindre l'expérience de la construction de Brasilia qui a duré cinq ans. Il en était très fier. C'est un moment très important de l'architecture brésilienne. Puis, il est rentré à Rio fonder son cabinet... ».

    « Mon père était très à gauche. Il dessinait les affiches des manifestations. Il a eu des problèmes au moment de la dictature et il est allé en prison... »

    « J'ai passé mon enfance à Rio. On allait beaucoup visiter ses chantiers avec ma sœur...Cela a sûrement laissé une trace, j'ai fait des études d'architecture comme mon père ».

    « J'ai décidé de créer la marque Noël Marinho pour faire vivre l'œuvre de mon père et ses dessins ».

    « Il était un architecte designer : il dessinait aussi des bijoux, des chaises, des carrelages».

    « On s'est lancées dans la fabrication de tapis, mais on voulait un fabricant à l'extérieur du Brésil pour des raisons de logistique et de marché. La marque Toulemonde Bochart s'est imposée. Toulemonde Bochart travaille avec beaucoup de designers et nous correspond bien : Anne Seboun nous a très bien accueilli !

    « Le Brésil commence à émerger en matière de design. Il y a beaucoup de possibilités aujourd'hui... ».

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    31 分