• Industrie du cinéma: en Côte d’Ivoire, les salles obscures revoient la lumière

  • 2025/01/08
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Industrie du cinéma: en Côte d’Ivoire, les salles obscures revoient la lumière

  • サマリー

  • Les cinémas de Côte d’Ivoire ont connu une année charnière en 2024, avec des ouvertures de salles et un chiffre d’affaires en croissance d’au moins 13 % par rapport à 2023, avec plus d’un milliard de francs CFA sur les dix premiers mois de l’année. Pour mesurer la dynamique du secteur, l’Onac-Ci, l’Office national du cinéma, publie le Côte d'Ivoire Cinéma - Box Office pour mettre un coup de projecteur sur le secteur, redynamisé, de l’exploitation cinématographique. De notre correspondant à Abidjan,La file d’attente s’allonge devant le Majestic Ficgayo. Des adolescents et des familles sont venus s’offrir une séance au cinéma de Yopougon, la plus grande commune d’Abidjan, pour la fin des vacances. Le ticket coûte 3 000 francs CFA pour un adulte, 500 francs de moins pour les enfants. Popcorn dans les mains, Franck est venu avec sa copine. « C’est la deuxième fois que je viens au cinéma de ma vie, confie le jeune homme. Nous sommes venus d’abord parce que c’est la période des fêtes. On a plus de temps, on voulait en profiter pour venir regarder un film au cinéma parce que c’est une autre expérience avec le grand écran. »Dans la salle de 300 places, le couple fait partie des 90 spectateurs présents. À l’écran, c’est Sonic 3, avec Jim Carrey, qui est projeté, un blockbuster familial américain. Les films produits ou coproduits aux États-Unis représentent 80 % de la part de marché des 280 000 entrées enregistrées sur les dix premiers mois de l’année 2024, selon le Box Office et, en moyenne, par séance, il faut compter une quinzaine de spectateurs.Le film d’horreur plébiscitéNancy Aka dirige Majestic One, premier exploitant du pays, qui tire 40 % de son chiffre d’affaires de la billetterie — le reste étant complété par la confiserie (30 %), la vente d’espaces publicitaires avant les séances (15 %), et la location de salles, entre autres. Pour la directrice générale du groupe ivoirien, il y a des formules gagnantes avec les spectateurs ivoiriens. « Ils adorent l’horreur !, observe-t-elle. On va dire qu’on a 35 % de notre public qui est âgé de 16 à 24 ans. Eux, ils vont vouloir des émotions fortes donc ils vont préférer l’horreur et les films d’action. Notre deuxième grand public, ce sont les 25-35 ans. Eux ont plutôt tendance à préférer la comédie. Donc, ça nous donne le top 3 en termes de genre qui marchent dans nos salles : horreur, ensuite action et enfin la comédie. »À cela s’ajoutent les films d’animation familiaux. Sur les dix premiers mois de l’année, Vice-Versa 2 s’octroie la première place, en attendant les bilans de Vaiana 2, Mufasa et Sonic, taillés pour les vacances de Noël. Dans ce contexte, les films ivoiriens sont moins exposés — une demi-douzaine ont été exploités en 2024, pour une part de marché inférieure à 5 %, avant tout des comédies, le genre-roi dans l’industrie ivoirienne, notamment incarné par l’acteur Michel Gohou, vedette du Gendarme d’Abobo. En 2023, Marabout Chéri de la réalisatrice et comédienne Khady Touré s’était aussi hissé à la deuxième place des longs-métrages les plus vus au box-office.Pathé, nouveau challengerMajestic One a passé près d’une décennie en quasi-monopole avec ses sept écrans, dont un ouvert à Yamoussoukro fin 2023. Depuis avril 2024, le groupe ivoirien voit sa position dominante remise en cause avec l’inauguration à Abidjan du complexe du français Pathé Cinémas. Six écrans, des projecteurs 4K et des tarifs bien plus conséquents, à partir de 4 000 francs CFA.Une compétition accueillie avec appréhension, mais finalement acceptée par Nancy Aka. « Ce n’est pas n’importe quel concurrent, concède celle qui tient les rênes de Majestic One depuis un an. Ils ont cent ans d’expérience, nous n’en avons que dix, et ils ont beaucoup plus de moyens. Mais le fait qu’ils soient venus s’installer en Côte d’Ivoire, ça prouve que nous avons eu raison de nous lancer il y a dix ans, en rachetant la salle de l’hôtel Ivoire en 2015. »Huit mois après l’entrée de Pathé sur le marché, la dirigeante juge que les tarifs pratiqués par Pathé induisent différents positionnements pour les deux sociétés. La société au coq occupe le terrain du premium, quand les cinémas Majestic ont l’ambition de la proximité. « Une salle a souffert quand même, celle de l’Ivoire, souffle Nancy Aka. Ça fait dix ans qu’elle est ouverte, et cette concurrence nous pousse à envisager des changements. » Jusqu’à rééquiper la salle de l’Ivoire ? « Joker », répond-elle.À lire aussiAudiovisuel en Côte d’Ivoire: des initiatives privées pour pallier le manque de main-d’œuvreRelancer les salles de cinéma sur tout le territoireAvec l’arrivée de Pathé, la Côte d’Ivoire compte désormais quinze écrans, dont treize à Abidjan, en comptant ...
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あらすじ・解説

Les cinémas de Côte d’Ivoire ont connu une année charnière en 2024, avec des ouvertures de salles et un chiffre d’affaires en croissance d’au moins 13 % par rapport à 2023, avec plus d’un milliard de francs CFA sur les dix premiers mois de l’année. Pour mesurer la dynamique du secteur, l’Onac-Ci, l’Office national du cinéma, publie le Côte d'Ivoire Cinéma - Box Office pour mettre un coup de projecteur sur le secteur, redynamisé, de l’exploitation cinématographique. De notre correspondant à Abidjan,La file d’attente s’allonge devant le Majestic Ficgayo. Des adolescents et des familles sont venus s’offrir une séance au cinéma de Yopougon, la plus grande commune d’Abidjan, pour la fin des vacances. Le ticket coûte 3 000 francs CFA pour un adulte, 500 francs de moins pour les enfants. Popcorn dans les mains, Franck est venu avec sa copine. « C’est la deuxième fois que je viens au cinéma de ma vie, confie le jeune homme. Nous sommes venus d’abord parce que c’est la période des fêtes. On a plus de temps, on voulait en profiter pour venir regarder un film au cinéma parce que c’est une autre expérience avec le grand écran. »Dans la salle de 300 places, le couple fait partie des 90 spectateurs présents. À l’écran, c’est Sonic 3, avec Jim Carrey, qui est projeté, un blockbuster familial américain. Les films produits ou coproduits aux États-Unis représentent 80 % de la part de marché des 280 000 entrées enregistrées sur les dix premiers mois de l’année 2024, selon le Box Office et, en moyenne, par séance, il faut compter une quinzaine de spectateurs.Le film d’horreur plébiscitéNancy Aka dirige Majestic One, premier exploitant du pays, qui tire 40 % de son chiffre d’affaires de la billetterie — le reste étant complété par la confiserie (30 %), la vente d’espaces publicitaires avant les séances (15 %), et la location de salles, entre autres. Pour la directrice générale du groupe ivoirien, il y a des formules gagnantes avec les spectateurs ivoiriens. « Ils adorent l’horreur !, observe-t-elle. On va dire qu’on a 35 % de notre public qui est âgé de 16 à 24 ans. Eux, ils vont vouloir des émotions fortes donc ils vont préférer l’horreur et les films d’action. Notre deuxième grand public, ce sont les 25-35 ans. Eux ont plutôt tendance à préférer la comédie. Donc, ça nous donne le top 3 en termes de genre qui marchent dans nos salles : horreur, ensuite action et enfin la comédie. »À cela s’ajoutent les films d’animation familiaux. Sur les dix premiers mois de l’année, Vice-Versa 2 s’octroie la première place, en attendant les bilans de Vaiana 2, Mufasa et Sonic, taillés pour les vacances de Noël. Dans ce contexte, les films ivoiriens sont moins exposés — une demi-douzaine ont été exploités en 2024, pour une part de marché inférieure à 5 %, avant tout des comédies, le genre-roi dans l’industrie ivoirienne, notamment incarné par l’acteur Michel Gohou, vedette du Gendarme d’Abobo. En 2023, Marabout Chéri de la réalisatrice et comédienne Khady Touré s’était aussi hissé à la deuxième place des longs-métrages les plus vus au box-office.Pathé, nouveau challengerMajestic One a passé près d’une décennie en quasi-monopole avec ses sept écrans, dont un ouvert à Yamoussoukro fin 2023. Depuis avril 2024, le groupe ivoirien voit sa position dominante remise en cause avec l’inauguration à Abidjan du complexe du français Pathé Cinémas. Six écrans, des projecteurs 4K et des tarifs bien plus conséquents, à partir de 4 000 francs CFA.Une compétition accueillie avec appréhension, mais finalement acceptée par Nancy Aka. « Ce n’est pas n’importe quel concurrent, concède celle qui tient les rênes de Majestic One depuis un an. Ils ont cent ans d’expérience, nous n’en avons que dix, et ils ont beaucoup plus de moyens. Mais le fait qu’ils soient venus s’installer en Côte d’Ivoire, ça prouve que nous avons eu raison de nous lancer il y a dix ans, en rachetant la salle de l’hôtel Ivoire en 2015. »Huit mois après l’entrée de Pathé sur le marché, la dirigeante juge que les tarifs pratiqués par Pathé induisent différents positionnements pour les deux sociétés. La société au coq occupe le terrain du premium, quand les cinémas Majestic ont l’ambition de la proximité. « Une salle a souffert quand même, celle de l’Ivoire, souffle Nancy Aka. Ça fait dix ans qu’elle est ouverte, et cette concurrence nous pousse à envisager des changements. » Jusqu’à rééquiper la salle de l’Ivoire ? « Joker », répond-elle.À lire aussiAudiovisuel en Côte d’Ivoire: des initiatives privées pour pallier le manque de main-d’œuvreRelancer les salles de cinéma sur tout le territoireAvec l’arrivée de Pathé, la Côte d’Ivoire compte désormais quinze écrans, dont treize à Abidjan, en comptant ...

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