-
En 2024, le procès des viols de Mazan et le courage de Gisèle Pelicot ont ému la France
- 2025/01/02
- 再生時間: 3 分
- ポッドキャスト
-
サマリー
あらすじ・解説
Dernier épisode de la série sur les moments qui ont marqué l'actualité française en 2024. Le verdict d'un procès historique, celui des viols de Mazan, a été rendu il y a quelques jours : 20 années de prison à l'encontre de Dominique Pélicot, accusé d'avoir drogué, violé et fait violer sa femme, Gisèle Pelicot, par plus d’une cinquantaine d'hommes qu'il recrutait sur internet. Cinquante hommes dont les peines s’étalent de 3 à 15 ans de prison. Un procès qui fera date en France, tandis que la personnalité de Gisèle Pelicot lui a donné un retentissement international quand elle a refusé dès le départ le huis-clos. Qu'est-ce que le procès pourrait changer sur les attentes, nombreuses, des associations féministes ? Retour au tribunal d'Avignon. Nous sommes le 19 décembre 2024, quelques minutes après l'énoncé du verdict. « J'ai voulu, en ouvrant les portes de ce procès le 2 septembre dernier, que la société puisse se saisir des débats qui s'y sont tenus. Je n'ai jamais regretté cette décision », énonce Gisèle Pelicot.Des applaudissements et des bravos sont scandés par la foule présente. « On a crié merci Gisèle avec toute notre âme. Et on lui dit merci 1 000 fois », explique une femme venue écouter la victime à l'issue du procès. Ovationnée et remerciée à sa sortie du tribunal, Gisèle Pelicot, se fraye un chemin entre les caméras et les micros.Le verdict a beau ne pas satisfaire les militantes féministes, toutes reconnaissent une avancée majeure, permise grâce à la levée du huis clos, selon le choix de Gisèle Pelicot. « Les femmes qui accusent de viol des agresseurs témoignent à visage découvert. Ça, c'est un grand pas en avant, parce que jusque-là, c'étaient des paroles contre des paroles. Mais là, on a vu des actes, on a vu des agressions. On a vu ce que c'était qu'un viol, ce que certaines femmes subissaient », confie une militante.À lire aussiProcès des viols de Mazan: Dominique Pelicot ne fait pas appel contrairement à d'autres accusésLes viols de Mazan, un avant et un après ?Un début de prise de conscience, qui doit bénéficier aux victimes de violences sexuelles pour Juliette. Et c'est à la justice de prendre sa part : « Comment on accueille des personnes qui sont victimes de violences sexistes et sexuelles ? Comment on peut les protéger ? Comment on peut faire en sorte que le tribunal ne soit pas une double peine et que ce ne soit pas hyper traumatisant ? C'est pour ça que je suis là aujourd'hui. »Mais au-delà de la justice, c'est à la société dans son ensemble d'évoluer, considère Léa. Elle aimerait se dire que le procès des viols de Mazan va créer un avant et un après, mais elle n'en est pas sûre. Elle s'interroge : « Qu'est-ce qui va être fait derrière ? Comment on va réussir à changer de façon systémique ce qui se passe ? Comment on va réussir à mettre en place des mécanismes qui vont permettre aux jeunes de comprendre que ça ne peut pas continuer comme ça ? »Juliette apporte un début de réponse : « Il faut repenser la façon dont on éduque les garçons. Il faut repenser la question du consentement. Comment on traite dès l'enfance la sexualité à l'école ? »À lire aussiProcès des viols de Mazan: un procès très médiatisé à l'internationalDes attentes nombreuses sur beaucoup de plansIl y a d'un côté les attentes sociales et juridiques, nombreuses après ce procès. De l'autre, les acquis qu'il faut à tout prix préserver pour Juliette : « J'espère qu'on va retenir la sororité. J'espère qu'on va retenir que les femmes, elles sont là, elles sont présentes. Elles sont en colère. J'espère qu'on va retenir le courage de Gisèle, mais le courage de Gisèle, c'est aussi le courage de toutes les femmes, même celles qui ne le font pas. »Pour maintenir cet espoir, il faut poursuivre le combat porté par Gisèle Pelicot, conclut Muriel : « Elle a dit non. Et elle a refusé effectivement que ce procès se passe sous huis clos. Et donc, je pense que quand même, ça a ouvert une brèche. Et nous, quelque part, ça nous a aussi conforté dans l'idée qu'il fallait continuer nos luttes et qu'en tout cas, ensemble, on va y arriver. »À lire aussiMacron dit «merci» à Gisèle Pelicot «pour les femmes, qui ont pour toujours une éclaireuse pour parler et lutter»« Un, deux, trois, entonne un groupe de femmes. Levons-nous femmes en rage et brisons toutes ces cages. Debout, debout, debout… Debout, debout, debout… »À lire aussiProcès des viols de Mazan: des appels annoncés, Gisèle Pelicot «prête» à affronter un deuxième procès