• Comme une alliance de parias…

  • 2024/12/21
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Comme une alliance de parias…

  • サマリー

  • La campagne qui consiste à persuader certains Sahéliens du bonheur de vivre coupés de leur environnement naturel offre peu de chances de succès… Alors que la Cédéao tente de retenir le Burkina, le Mali et le Niger dans ses rangs, le chef de la junte au pouvoir à Niamey a rejeté, cette semaine, toute main tendue, insistant sur le caractère irréversible de leur décision. Est-ce à dire que les perdants, dans cette rupture, sont finalement ceux qui demeurent dans la communauté ?Il n’y aura pas de gagnants. Et les plus gros perdants seront bien les peuples des États qui claquent la porte. C’est, justement, parce que de telles décisions sont graves de conséquences qu’elles devraient demeurer le privilège de leaders ayant l’onction du suffrage universel, et pas de putschistes qui assimilent leur orgueil personnel à l’honneur de leur patrie. Entre ces États sahéliens et leurs voisins immédiats, l’interdépendance est telle que les considérations d’amour-propre ne devraient pas y prévaloir. On ne quitte pas une organisation, parce qu’elle vous applique les textes qui la fondent. Après tout, il y des règles dans toute communauté. Même la maffia a son code d’honneur, que l’on n’enfreint pas impunément !À lire aussiLa Cédéao acte la sortie du Niger, du Burkina et du Mali de l'organisation avec un délai de rétractation de 6 moisCertes, pour avoir trop souvent appliqué à la carte ses propres règles et principes, la Cédéao s’était beaucoup discréditée aux yeux des populations, ces dernières années. Mais cette rupture est une diversion, qui rejaillira sur tous les citoyens de ces États et leur diaspora, importante dans la sous-région.Ces trois États disent dispenser de visa les ressortissants des pays de la Cédéao, libres d’entrer, de circuler, et même s’établir dans l’espace de leur confédération. N'est-ce pas une preuve de bonne volonté ?C’est surtout une manœuvre grotesque, qui trahit l’inconséquence de leur démarche. Pourquoi n’appliquent-ils donc pas ces exemptions à toute l’Afrique ? Une concession aussi ciblée vise surtout à quémander, par la force, une réciprocité. Ils anticipent la réprobation de leurs concitoyens, qui ne manqueront pas de leur reprocher cette rupture, lorsqu’elle commencera à leur compliquer singulièrement l’existence. Alors, plutôt que d’assumer leur méprise, ces dirigeants accuseront les voisins d’en vouloir à leurs peuples. Lorsque l’on se saisit arbitrairement du destin d’un peuple, la décence élémentaire commande de préserver ses intérêts réels, et cette décision n’est pas dans l’intérêt de ces peuples. Les discours rejetant tous leurs malheurs sur des "ennemis extérieurs", des "traîtres internes" ou de soi-disant "renégats" ne suffiront pas à la justifier. Ils lasseront d’autant que ces militaires s’avèrent incapables d’améliorer la sécurité et les conditions de vie de leurs peuples.Plus de quatre ans après le renversement d’Ibrahim Boubacar Kéita, près de trois ans après le renversement de Roch Marc Christian Kaboré, et bientôt un an et demi après le coup d’État qui a renversé Mohamed Bazoum, ni les Maliens ni les Burkinabè et encore moins les Nigériens ne vous diront qu’ils sont un peuple heureux, en sécurité, à l’abri des privations et de la vie chère. Les nouveaux riches en treillis que l’on voit parader dans les capitales ne sont pas le meilleur indicateur du bonheur de ces peuples. Ceux qui ont cru à ces coups d’État réalisent avoir fait un mauvais calcul, qui ne fera qu’empirer après la rupture avec la Cédéao.Et pourtant, la Cédéao, vous l’avez souvent dit ici, est discréditée…Sans aucun doute. Et, pour espérer redorer un blason durablement terni, elle devra se réinventer. Mais, hormis le fait géographique, le seul dénominateur commun entre ces trois pays enclavés est d’être dirigés par des putschistes. Un peu comme une alliance de… parias ! Elle aurait été plus crédible, si elle émanait de dirigeants dûment élus.Et puis, lorsque Rawlings prenait le pouvoir au Ghana, en 1979 puis en 1981, ses concitoyens avaient une idée claire de ce qu’il pensait, et ce dont il rêvait pour son peuple. Sankara, en 1983, avait un discours d’autant plus clair qu’il n’était emprunté à personne. Mais, ici, on se demande quelle peut bien être la vision des putschistes d’aujourd’hui. L’on n’entend que des tâtonnements dans leurs discours, truffés d’extraits picorés chez Rawlings, Sankara, ou même Sékou Touré. Et c’est bien insuffisant, pour des peuples qui ont déjà donné, et que l’on voudrait, à présent, persuader du bonheur de vivre coupés de leur environnement naturel.
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あらすじ・解説

La campagne qui consiste à persuader certains Sahéliens du bonheur de vivre coupés de leur environnement naturel offre peu de chances de succès… Alors que la Cédéao tente de retenir le Burkina, le Mali et le Niger dans ses rangs, le chef de la junte au pouvoir à Niamey a rejeté, cette semaine, toute main tendue, insistant sur le caractère irréversible de leur décision. Est-ce à dire que les perdants, dans cette rupture, sont finalement ceux qui demeurent dans la communauté ?Il n’y aura pas de gagnants. Et les plus gros perdants seront bien les peuples des États qui claquent la porte. C’est, justement, parce que de telles décisions sont graves de conséquences qu’elles devraient demeurer le privilège de leaders ayant l’onction du suffrage universel, et pas de putschistes qui assimilent leur orgueil personnel à l’honneur de leur patrie. Entre ces États sahéliens et leurs voisins immédiats, l’interdépendance est telle que les considérations d’amour-propre ne devraient pas y prévaloir. On ne quitte pas une organisation, parce qu’elle vous applique les textes qui la fondent. Après tout, il y des règles dans toute communauté. Même la maffia a son code d’honneur, que l’on n’enfreint pas impunément !À lire aussiLa Cédéao acte la sortie du Niger, du Burkina et du Mali de l'organisation avec un délai de rétractation de 6 moisCertes, pour avoir trop souvent appliqué à la carte ses propres règles et principes, la Cédéao s’était beaucoup discréditée aux yeux des populations, ces dernières années. Mais cette rupture est une diversion, qui rejaillira sur tous les citoyens de ces États et leur diaspora, importante dans la sous-région.Ces trois États disent dispenser de visa les ressortissants des pays de la Cédéao, libres d’entrer, de circuler, et même s’établir dans l’espace de leur confédération. N'est-ce pas une preuve de bonne volonté ?C’est surtout une manœuvre grotesque, qui trahit l’inconséquence de leur démarche. Pourquoi n’appliquent-ils donc pas ces exemptions à toute l’Afrique ? Une concession aussi ciblée vise surtout à quémander, par la force, une réciprocité. Ils anticipent la réprobation de leurs concitoyens, qui ne manqueront pas de leur reprocher cette rupture, lorsqu’elle commencera à leur compliquer singulièrement l’existence. Alors, plutôt que d’assumer leur méprise, ces dirigeants accuseront les voisins d’en vouloir à leurs peuples. Lorsque l’on se saisit arbitrairement du destin d’un peuple, la décence élémentaire commande de préserver ses intérêts réels, et cette décision n’est pas dans l’intérêt de ces peuples. Les discours rejetant tous leurs malheurs sur des "ennemis extérieurs", des "traîtres internes" ou de soi-disant "renégats" ne suffiront pas à la justifier. Ils lasseront d’autant que ces militaires s’avèrent incapables d’améliorer la sécurité et les conditions de vie de leurs peuples.Plus de quatre ans après le renversement d’Ibrahim Boubacar Kéita, près de trois ans après le renversement de Roch Marc Christian Kaboré, et bientôt un an et demi après le coup d’État qui a renversé Mohamed Bazoum, ni les Maliens ni les Burkinabè et encore moins les Nigériens ne vous diront qu’ils sont un peuple heureux, en sécurité, à l’abri des privations et de la vie chère. Les nouveaux riches en treillis que l’on voit parader dans les capitales ne sont pas le meilleur indicateur du bonheur de ces peuples. Ceux qui ont cru à ces coups d’État réalisent avoir fait un mauvais calcul, qui ne fera qu’empirer après la rupture avec la Cédéao.Et pourtant, la Cédéao, vous l’avez souvent dit ici, est discréditée…Sans aucun doute. Et, pour espérer redorer un blason durablement terni, elle devra se réinventer. Mais, hormis le fait géographique, le seul dénominateur commun entre ces trois pays enclavés est d’être dirigés par des putschistes. Un peu comme une alliance de… parias ! Elle aurait été plus crédible, si elle émanait de dirigeants dûment élus.Et puis, lorsque Rawlings prenait le pouvoir au Ghana, en 1979 puis en 1981, ses concitoyens avaient une idée claire de ce qu’il pensait, et ce dont il rêvait pour son peuple. Sankara, en 1983, avait un discours d’autant plus clair qu’il n’était emprunté à personne. Mais, ici, on se demande quelle peut bien être la vision des putschistes d’aujourd’hui. L’on n’entend que des tâtonnements dans leurs discours, truffés d’extraits picorés chez Rawlings, Sankara, ou même Sékou Touré. Et c’est bien insuffisant, pour des peuples qui ont déjà donné, et que l’on voudrait, à présent, persuader du bonheur de vivre coupés de leur environnement naturel.

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