エピソード

  • Au Népal, sur l'Everest, la querelle des hélicoptères
    2025/01/10
    Ils ont échappé à l'interdiction totale de voler, mais de peu : après 24 heures de perturbations et de discussions, les pilotes d'hélicoptère au Népal ont pu retrouver leurs touristes et les déposer sur l'Everest. Depuis l'automne dernier, une association de jeunes défenseurs de l'environnement empêche régulièrement les appareils d'atterrir. Le blocage s'est aggravé cette semaine du 6 janvier dans le parc de Sagarmatha, classé au patrimoine mondial. Or, c'est étonnant, mais ce n'est pas la pollution des moteurs qui pose le plus problème, c'est la pollution sonore des hélicoptères. Le bruit d’un hélicoptère dans une vallée de l’Everest, c’est celui d’un hélicoptère multiplié par dix, en raison de l’écho. Au Népal, et plus spécifiquement dans les vallées et montagnes de l'Everest, règne l'anarchie. Chaque pilote vole et atterrit où il peut pour déposer les touristes.Augmentation des animaux retrouvés morts Les jeunes népalais qui empêchent régulièrement les hélicoptères d’atterrir accusent non pas la pollution, mais LES pollutions. Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, non pas d’abord la pollution du fuel, mais celle du bruit, qui affole tellement les animaux qu’ils essaient de fuir et se tuent en tombant dans le vide. Seul un expert pilote spécialiste de l’aviation en zone difficile, comme Sylvain Bosc, directeur de la société Avico, peut vous le dire : un hélicoptère, passe encore, mais quand 30 hélicoptères survolent en même temps un parc de l’Everest, ça devient impossible.« L'hélicoptère, en montagne, constitue une pollution sonore et écologique, surtout en montagne où l'environnement silencieux est facilement perturbé par le bruit de l'hélicoptère, qui est effectivement un appareil très bruyant. D'autant plus dans les vallées encaissées où l'écho vient amplifier le bruit. En revanche, est-ce que c'est quelque chose dont on peut se dispenser ? Je ne pense pas, parce qu'on ne peut pas remplacer par des avions, explique-t-il. Pour un avion, il faut une piste. En montagne, évidemment, ce n'est pas possible puisqu'il faut de la place parce que sinon les manœuvres sont trop dangereuses. C'est aussi l'outil d'urgence des secours lorsque la nature, hostile dans ces environnements, peut mettre en danger la vie des hommes. Donc, c'est important d'avoir une approche qui soit nuancée. »L'hélicoptère électrique Ce même Sylvain Bosc s'est spécialisé dans les vols de rapatriements. Pour lui, l'idéal pour résoudre les conflits autour de la pollution et du bruit des hélicoptères serait de réguler les espaces et le nombre de vols. Ou bien d'inventer des hélicoptères électriques : « Peut-être qu'un jour, on pourra avoir des hélicoptères qui seront électriques, mais ce n'est pas pour tout de suite, qui feront moins de bruit, qui seront moins polluants en termes d’émissions, imagine-t-il. Mais aujourd'hui, l'hélicoptère demeure un moyen de transport indispensable, et notamment en montagne. » Malheureusement, malgré les recherches techniques, l'hélicoptère électrique à grande échelle n'est pas encore fabriqué. Tourisme et protection de la nature, peut-être une solutionLe problème pour le gouvernement népalais est de trouver le bon équilibre entre les rentrées d’argent touristique et la protection de l’Everest, de ses ressources humaines et animalières. À lire aussiAu Népal, de nouvelles règles pour rendre l'ascension de l'Everest plus sûre et moins polluanteLes visiteurs, beaucoup d'argent et peu de temps Comme le résume le responsable des industries touristiques au Népal : les touristes ont beaucoup d’argent, mais peu de temps ! Donc, faire 15 jours de transports sur des routes de montagnes dangereuses, inutile d'y penser. Alors que faire ? Des couloirs de vols La solution serait-elle celle du président de l’Association des guides grimpeurs de montagne au Népal ? Après avoir déclaré dans les journaux que se quereller ne résout rien, il propose une solution qui contenterait responsables du parc de Sagarmatha et du tourisme : faire des couloirs réservés, en tenant compte des habitats et des cycles de reproduction des animaux. En somme, des couloirs aériens dédiés aux visites panoramiques aériennes et d’autres, aux atterrissages.À lire aussiLes sherpas, héros de l'ombre de l'Everest
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  • L'histoire insolite des trains en Afrique racontée dans un livre
    2025/01/03
    Saviez-vous que pour construire une ligne de TGV (train à grande vitesse), il faut débourser 20 millions d'euros par kilomètre ? Saviez-vous qu'en Afrique, les chemins de fer n'ont pas le même écartement, ce qui empêche le transport entre pays ? Voilà autant de questions et de réponses insolites dans le livre d’un des plus grands connaisseurs du train au monde. C'est d'ailleurs lui, Clive Lamming, qui a été choisi pour conseiller les tournages du cinéaste Martin Scorsese. Clive Lamming publie cette semaine son nouveau livre, Une histoire insolite des trains, aux éditions Alivio. (Rediffusion du 19/10/2024)RFI : Votre ouvrage est très original. Beaucoup d'images et d'histoires ! On y découvre les débuts des chemins de fer en Afrique. L'origine, dites-vous, est liée au colonialisme européen. Clive Lamming : Oui. La France et le Royaume-Uni ont été les premiers à construire en Afrique. La France, pour le réseau en Algérie, Tunisie et Maroc. Le Royaume-Uni, pour l'Égypte et l'Afrique du Sud. L'origine des transports ferroviaires est liée au besoin d'approvisionnement en matières premières et marchandises. Le souci du transport de voyageurs est venu bien après ! Parfaitement. Au commencement, le charbon, principale source d'énergie de l'époque (XXe siècle) qui était destiné à être transporté au travers d'un pays ou d'une région, en allant dans les pays voisins. Avec un gros problème… L'écartement des rails était standardisé, commun aux colonies françaises. Mais différent de celui des pays équipés par le Royaume-Uni. Si bien que les trains ne peuvent pas aller d'un pays à l'autre. L'écartement européen standard est de 1,435 m. En Afrique, si vous voulez voyager d'un pays à l'autre, avec le peu de voies disponibles, c'est impossible ! Il faut changer de trains ou changer l'écartement voies. Ce manque d'harmonisation augmente les coûts et le temps de trajets des convois. Aujourd'hui, vous déplorez l'absence de chemins de fer modernes sur l'ensemble du continent. C'est dommage, l'Afrique est sous-équipée en trains. D'ailleurs comme l'Amérique du Sud qui manque de trains et de réseaux. Ce n'est pas qu'un problème politique ou économique, je dois dire que les pays montagneux, où des régions restent peu peuplées et en hauteur, ne facilitent pas les constructions. Or, à une différence près… Vous nous apprenez qu'en Afrique, il a existé un projet de maillage ferroviaire au travers du continent entier ? C'était l'Union africaine des chemins de fer ! Il s'agissait de relier le sud au nord et l'est à l'ouest. Ce projet ressort de temps en temps dans les conférences africaines ! Mais j'ai bien peur qu'avec les guerres et la violence actuelle, ce soit voué à l'échec. Les Chinois ont équipé la Grèce avec les écartements standardisés en Europe (1,453 m). Ils ont fait la même chose dans les pays africains qu'ils ont équipés ? Oui ! Les deux exemples les plus importants sont l'Éthiopie et la Sierra Leone. La Chine a construit des chemins ferrés traditionnels avec des trains classiques. Et ça marche très bien ! Les Chinois sont connus pour leur « entrisme » en matière de transports sur les continents sous-équipés. On le voit pour les constructions de ports, de routes ou d'aéroports. Pour le train, c'est la même chose ? Oui. La majorité des pays africains n'ont pas l'argent nécessaire pour construire un réseau ferroviaire. Même en Europe, vous savez ! Une ligne de TGV coûte 20 millions d'euros par km ! Le train coûte cher et reste très long à construire. Ensuite, il y a la maintenance et les travaux réguliers sur les voies. La stratégie chinoise est efficace. Ils proposent aux pays de construire les infrastructures gratuitement en échange de négociations commerciales. Oui, au péril des pays qui s'endettent. Parfois même, ils regrettent, parce qu'ils ne peuvent plus payer les sommes trop importantes ! Peut-être, mais lorsque ça fonctionne comme en Éthiopie ou en Sierra Leone, c'est une bonne chose. Cette année, la nouvelle présidente du Pérou a appelé la Chine à venir construire des voies ferrées dans son pays. Lorsqu'on vous demande l'avenir du train en Amérique latine, voire aux États-Unis, vous dîtes que vous n'y croyez pas trop. Pour une raison simple : les trop longues distances ! Pour les marchandises non périssables et les matières premières, ça vaut le coup. Mais pour les personnes, l'avion est maintenant entré dans les habitudes. Le train est rentable dans les petits pays à forte densité de population. Le Japon et la Suisse ! Ce sont les pays champions du train, c'est dit. Votre livre est plein d'images ! On va de photos d'archives aux photos les plus futuristes avec des chapitres sur les modèles de trains ou de moyens de propulsion restés à l'étape du dessin ou tombés dans l'oubli ! Vous savez, j'ai passé ma vie à me ...
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  • Automobile: nouveau logo et nouvelle ère pour le constructeur Jaguar
    2024/12/27

    Les Jaguar changent de peau. Lundi 2 décembre 2024, le célèbre constructeur britannique a dévoilé ses nouvelles voitures imprimées du nouveau logo, avec des lettres dorées. Les critiques se déchaînent sur internet. L'événement nous donne l'occasion d'élargir le débat avec les plus grands experts du design. Trains, avions ou voiture… Quelles sont les clés d'un bon logo du transport ?

    Une rediffusion du 30 novembre 2024

    L'animal, le jaguar bondissant sur les carrosseries, n'existe plus. Il est désormais remplacé par deux lettres dorées, deux J, le J de Jaguar. Les adorateurs du nouveau logo saluent la nouveauté et surtout le culot. La marque britannique explique que cette radicalité était nécessaire pour incarner le bouleversement industriel. Dorénavant, Jaguar passe au tout électrique. Les véhicules neufs seront vendus avec de moteurs plus écologiques. Il fallait donc que cette révolution dans le commerce de véhicules de luxe se retrouve dans le logo.

    Pour autant, est-ce que les deux J dorées dans un cercle apposé sur la carrosserie est une bonne idée ? Pour la photographe, créatrice designer Mathilde de l'Ecotais, Jaguar va perdre de son identité : « J'aimais beaucoup l'animal jaguar. Il symbolise la force, la rapidité, l'énergie. C'était un logo simple et efficace. C'est là l'une des clés pour réussir un logo, la sobriété et l'incarnation d'une qualité propre au produit en font partie. Alors que les J en lettres dorées et encerclées pourraient concerner n'importe quelle autre chose qu'une voiture. Je vois bien ce qu'ils ont voulu garder le luxe en l'incarnant avec l'or. »

    À écouter aussiLe logo et ses secrets de fabrication

    Dans son expérience de voyageuse, Mathilde de l'Ecotais a récemment été touchée par l'émotion du logo du TGV Inoui, le train à grande vitesse français. Pour la créatrice, le logo est une véritable invitation au voyage. L'image montre le nom dans deux fenêtres superposées. Ainsi, se forme le double regard du voyageur, de l'extérieur et de l'intérieur de la voiture du train.

    Les ailes des voitures, le ver de terre de la Nasa

    Le transport est un secteur très particulier de l'industrie. Lié au mouvement, le logo doit se voir de loin et être immédiatement reconnaissable. Pour cela, l'image du logo doit correspondre ou s'inspirer de son milieu, par exemple la terre ou la mer. C'est ce qu'explique Reza Bassiri, directeur de la création à l'agence Carré Noir à Paris : « Mon logo préféré en matière de transport concerne l'espace. C'est celui de la Nasa, l'Agence spatiale américaine. Son logo rouge a même un nom, on l'appelle le "worm" (le ver de terre en anglais) parce qu'il représente le nom Nasa en rouge avec des lettres douces et souples qui font effectivement penser à un ver de terre. En revanche, dans le secteur de l'automobile, les constructeurs utilisent beaucoup les ailes. C'est le cas des anglo-saxons chez Bentley, Mini, Rolls-Royce, Aston Martin. Les Japonais également avec Honda ou Mazda. »

    Puisque nous sommes sur RFI, une radio internationale, n'oublions pas qu'un logo, s'il est fait pour une marque mondiale, doit parfois s'adapter aux pays. Oui, les symboles, les couleurs, les valeurs ont aussi leurs différences selon les cultures et continents du monde.

    À écouter aussiLe logo, secret de fabrication

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  • Le transport de l'électricité, un enjeu géopolitique et stratégique
    2024/12/20
    Lundi 18 novembre, la société exploitant le tunnel sous la Manche prolongeait ses travaux suite à la rupture d'un de ses plus importants câbles électriques. En Ukraine, les drones russes lancés lundi 18 novembre visaient essentiellement des installations électriques. Comment et pourquoi le transport de l'électricité est-il stratégique ? Angélique Palle, experte internationale à l'Institut de recherche stratégique de l'École militaire (Irsem) à Paris, décrypte les enjeux du transport de l'électricité. Une rediffusion du 23 novembre 2024. RFI : Commençons avec une question de novice : par quel moyen transporte-t-on l’électricité (terre, mer, rail…) ? Angélique Palle : Principalement par des câbles terrestres, ce que l’on appelle les lignes électriques. Il y en a de plusieurs dimensions avec des puissances différentes selon les zones traversées. Ces lignes à haute ou moyenne tension, que l’on peut voir dans le paysage européen, existent-elles partout dans le monde ? Oui. Seulement, ces lignes ne sont pas installées de la même façon. Il y a des différences majeures entre, par exemple, l’Union européenne, le continent africain ou encore le réseau des États-Unis ou de la Russie. Quelles sont ces différences ? En Europe, le réseau est un réseau intégré. Il s’étend sur l’ensemble du continent. Il dépasse même les frontières de l’Union européenne puisqu’il englobe aussi bien les lignes de la France, de la Grèce, mais aussi de l’Ukraine. En Afrique ou aux USA, par exemple, chaque État ou région ou pays décide du calibre, du nombre et des lieux de ses lignes. Ce choix de réseau intégré a été fait pour des raisons économiques, c’est moins cher de faire groupé ? C’est surtout un choix stratégique et sécuritaire. Le marché européen étant unique, il était plus facile d’harmoniser la localisation, le transport et l’acheminement jusqu’au consommateur de l’électricité. Mais c’est vrai que la construction des lignes à haute tension coûte extrêmement cher. Dans les années 1990, l’Union européenne a appliqué son choix aux pays baltes par exemple, non sans difficultés ! Pour quelles raisons ? Parce qu’il a fallu les décrocher du réseau russe. La plaque russe est différente de la plaque européenne. C’est un peu technique, mais les ingénieurs ont dû travailler de longs mois afin de changer les calibres et les installations.Lors des attaques de drones russes en Ukraine, on constate qu’ils visent les installations électriques, ces lignes de transport en font partie ? Évidemment ! Le but de la Russie est de toucher le cœur de l’économie et de la population ukrainienne. Or, avec l’hiver surtout, les gens sans électricité ne peuvent pas vivre. Il n’y aurait pas de chauffage, pas d’énergie pour les communications. Et puis n’oublions pas les usines d’armement qui sont des usines consommatrices de grandes quantités d’électricité. Vous évoquez l’importance stratégique de ces lignes à haute tension. Cette année, vous avez rédigé pour les armées, le ministère français de la Défense, un rapport sur les enjeux de l’avenir du transport de l’électricité. Quels sont ces enjeux ? Nous avons exposé les faiblesses de ce type de transport à l’aune du siècle à venir. L’une des vulnérabilités va concerner les catastrophes naturelles. C’est l’une des failles les plus importantes.Les tremblements de terre ? Plutôt les tornades, les tempêtes, les coulées de boue, avec les effondrements de terrain. La seconde vulnérabilité est du côté du choix énergétique de l’Europe, à savoir les énergies renouvelables (éolien, hydraulique, solaire…) En quoi représentent-elles des faiblesses ? Là encore, c'est assez technique. Mais ce type d’électricité est une énergie qui ne se transporte pas ni ne se stocke de la même façon. Ce sont des énergies plus instables, elles se produisent par périodicité et non pas en continu. Il faut donc piloter et veiller à adapter ces instabilités au transport sur l’ensemble du réseau. À lire aussiLa France s'apprête à battre des records d'exportation d'électricité en 2024
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  • Le Groenland se dote de nouveaux aéroports pour accueillir davantage de touristes
    2024/12/13

    Le Grand Nord se mondialise ! Le Groenland se dote de nouveaux aéroports et à compter du 28 novembre, les plus gros avions de passagers pourront atterrir directement à Nuuk, la capitale groenlandaise. Et dans deux ans, un second aéroport international ouvrira à l'ouest du pays. Pour le gouvernement, il s'agit de développer le tourisme. Mais certains habitants et même professionnels du tourisme critiquent cette ambition touristique. (Rediffusion du 16 novembre 2024)

    Un vol New York/Nuuk (la capitale du Groenland) une fois par semaine et désormais, des liaisons avec les plus grandes villes du monde, cet essor de l’aérien au Groenland s’oppose à l’autre transport touristique, la croisière. Le pays chercherait même plutôt à freiner les croisiéristes. Le Groenland vient d’ajouter des contraintes de rapprochement de ses côtes pour lutter contre la pollution. Mais il y a une autre raison, moins officielle celle-ci, les passagers des croisières étant logés et restaurés à bord, ils dépensent beaucoup moins que ceux arrivés par avion !

    À lire aussiGroenland, un frein sur les croisières

    L’aérien plus rentable que le maritime

    « Le maire de Nuuk compte vraiment sur le nouvel aéroport de Nuuk pour développer le tourisme, explique Idrissa Thestrup, spécialiste du tourisme, elle a vécu 20 ans au Groenland où elle a travaillé au sein du gouvernement. En effet, on sait que les touristes venus en avion restent sur place beaucoup plus longtemps que ceux arrivés en paquebots. Les passagers aériens séjournent en moyenne huit à dix jours. Nous voyons aussi à Nuuk arriver des flux de travailleurs et d’ouvriers des villages éloignés qui sont là pour gagner plus que dans leur région. Ils œuvrent dans la construction de l’aéroport, d’autres s’apprêtent à venir pour travailler dans les agences, les futurs hôtels ou les restaurants. »

    L’agrandissement de l’aéroport d’Ilulissat

    Le petit aéroport d’Ilulissat, à l’ouest du Groenland, est en travaux. Il s’agrandit pour devenir dans deux ans un aéroport international. Dans le pays, comme dans toutes les autres régions isolées où les infrastructures se développent, il y a les pour et les contre les aéroports. Certains habitants craignent d’être envahis. Tout irait-il trop vite ?

    Des emplois à la clé

    La mairie de Nuuk a soutenu et trouvé les fonds pour ces travaux. Le Danemark, pour éviter que des fonds chinois ou russes n’y contribuent, a décidé d’investir. L’essor économique de ce territoire rattaché au Danemark va entraîner la construction de nouveaux hôtels, de nouveaux restaurants et une industrie de services (informatique, électrique...).

    Le recyclage des déchets

    Mais voilà, s’il est voulu, l’essor économique du Groenland doit s’accompagner d’un plan complet pour prendre en compte d’autres aspects du développement touristique. Sans préparation au recyclage et à la collecte de déchets par exemple, ou même à l’hébergement et à l’accueil des passagers, l’élan touristique pourrait mal tourner.

    Le pôle transformé en zoo

    S’il salue la volonté d’agrandir les aéroports et d’encourager la venue et la consommation des touristes, Olivier Poivre d’Arvor, l’ambassadeur français des pôles, redoute aussi le voyeurisme de certains voyageurs : « Après tout, c’est vrai, pourquoi interdirait-on au Groenland son développement économique ? On l’a bien accepté sur nos côtes méditerranéennes, en Espagne, sur la Costa Brava ! Cependant, je crains que certains touristes viennent aux pôles comme au théâtre, pour regarder et assister au désastre du réchauffement climatique ! Aujourd’hui, les pôles de la Terre se réchauffent pus que n’importe quel autre endroit de notre planète. C’est une sorte de voyeurisme. »

    Le succès des voyages polaires

    Chez les voyageurs du monde entier, le Grand Nord a la cote ! L’an dernier, au Groenland, le nombre de touristes a augmenté de 9 %.

    À écouter dans Grand reportage Groenland : les enjeux politiques du changement climatique

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  • Nouveau logo, nouvelle ère pour Jaguar
    2024/11/29

    Les Jaguar changent de peau. Lundi 2 décembre 2024, le célèbre constructeur britannique dévoilera ses nouvelles voitures imprimées du nouveau logo. Des lettres dorées. Mais déjà, les critiques se déchaînent sur internet. L'événement nous donne l'occasion d'élargir le débat avec les plus grands experts du design. Trains, avions ou voiture… quelles sont les clés d’un bon logo du transport ?

    L’animal, le jaguar bondissant sur les carrosseries, n’existe plus. Il est désormais remplacé par deux lettres dorées, deux J, le J de Jaguar. Les adorateurs du nouveau logo saluent la nouveauté et surtout le culot. La marque britannique explique que cette radicalité était nécessaire pour incarner le bouleversement industriel. Dorénavant, Jaguar passe au tout électrique. Les véhicules neufs seront vendus avec de moteurs plus écologiques. Il fallait donc que cette révolution dans le commerce de véhicules de luxe se retrouve dans le logo.

    Pour autant, est-ce que les deux J dorées dans un cercle apposé sur la carrosserie est une bonne idée ? Pour la photographe, créatrice designer Mathilde de l’Ecotais, Jaguar va perdre de son identité : « J’aimais beaucoup l’animal jaguar. Il symbolise la force, la rapidité, l’énergie. C’était un logo simple et efficace. C’est là l’une des clés pour réussir un logo, la sobriété et l’incarnation d’une qualité propre au produit en font partie. Alors que les J en lettres dorées et encerclées pourraient concerner n’importe quelle autre chose qu’une voiture. Je vois bien ce qu’ils ont voulu garder le luxe en l’incarnant avec l’or. »

    À écouter aussiLe logo et ses secrets de fabrication

    Dans son expérience de voyageuse, Mathilde de l’Ecotais a récemment été touchée par l’émotion du logo du TGV Inoui, le train à grande vitesse français. Pour la créatrice, le logo est une véritable invitation au voyage. L’image montre le nom dans deux fenêtres superposées. Ainsi, se forme le double regard du voyageur, de l’extérieur et de l’intérieur de la voiture du train.

    Les ailes des voitures, le ver de terre de la Nasa

    Le transport est un secteur très particulier de l’industrie. Lié au mouvement, le logo doit se voir de loin et être immédiatement reconnaissable. Pour cela, l’image du logo doit correspondre ou s’inspirer de son milieu, par exemple la terre ou la mer. C’est ce qu’explique Reza Bassiri, directeur de la création à l’agence Carré Noir à Paris : « Mon logo préféré en matière de transport concerne l’espace. C’est celui de la Nasa, l’Agence spatiale américaine. Son logo rouge a même un nom, on l’appelle le "worm" (le ver de terre en anglais) parce qu’il représente le nom Nasa en rouge avec des lettres douces et souples qui font effectivement penser à un ver de terre. En revanche, dans le secteur de l’automobile, les constructeurs utilisent beaucoup les ailes. C’est le cas des anglo-saxons chez Bentley, Mini, Rolls-Royce, Aston Martin. Les Japonais également avec Honda ou Mazda. »

    Puisque nous sommes sur RFI, une radio internationale, n’oublions pas qu’un logo, s’il est fait pour une marque mondiale, doit parfois s’adapter aux pays. Oui, les symboles, les couleurs, les valeurs ont aussi leurs différences selon les cultures et continents du monde.

    À écouter aussiLe logo, secret de fabrication

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  • Le transport de l'électricité, un enjeu géopolitique et stratégique
    2024/11/22
    Lundi 18 novembre, la société exploitant le tunnel sous la Manche prolongeait ses travaux suite à la rupture d'un de ses plus importants câbles électriques. En Ukraine, les drones russes lancés lundi 18 novembre visaient essentiellement des installations électriques. Comment et pourquoi le transport de l'électricité est-il stratégique ? Angélique Palle, experte internationale à l'Institut de recherche stratégique de l'École militaire (IRSEM) à Paris, décrypte les enjeux du transport de l'électricité. RFI : Commençons avec une question de novice : par quel moyen transporte-t-on l’électricité (terre, mer, rail…) ? Angélique Palle : Principalement par des câbles terrestres, ce que l’on appelle les lignes électriques. Il y en a de plusieurs dimensions avec des puissances différentes selon les zones traversées. Ces lignes à haute ou moyenne tension, que l’on peut voir dans le paysage européen, existent-elles partout dans le monde ? Oui. Seulement, ces lignes ne sont pas installées de la même façon. Il y a des différences majeures entre, par exemple, l’Union européenne, le continent africain ou encore le réseau des États-Unis ou de la Russie. Quelles sont ces différences ? En Europe, le réseau est un réseau intégré. Il s’étend sur l’ensemble du continent. Il dépasse même les frontières de l’Union européenne puisqu’il englobe aussi bien les lignes de la France, de la Grèce, mais aussi de l’Ukraine. En Afrique ou aux USA, par exemple, chaque État ou région ou pays décide du calibre, du nombre et des lieux de ses lignes. Ce choix de réseau intégré a été fait pour des raisons économiques, c’est moins cher de faire groupé ? C’est surtout un choix stratégique et sécuritaire. Le marché européen étant unique, il était plus facile d’harmoniser la localisation, le transport et l’acheminement jusqu’au consommateur de l’électricité. Mais c’est vrai que la construction des lignes à haute tension coûte extrêmement cher. Dans les années 1990, l’Union européenne a appliqué son choix aux pays baltes par exemple, non sans difficultés ! Pour quelles raisons ? Parce qu’il a fallu les décrocher du réseau russe. La plaque russe est différente de la plaque européenne. C’est un peu technique, mais les ingénieurs ont dû travailler de longs mois afin de changer les calibres et les installations.Lors des attaques de drones russes en Ukraine, on constate qu’ils visent les installations électriques, ces lignes de transport en font partie ? Évidemment ! Le but de la Russie est de toucher le cœur de l’économie et de la population ukrainienne. Or, avec l’hiver surtout, les gens sans électricité ne peuvent pas vivre. Il n’y aurait pas de chauffage, pas d’énergie pour les communications. Et puis n’oublions pas les usines d’armement qui sont des usines consommatrices de grandes quantités d’électricité. Vous évoquez l’importance stratégique de ces lignes à haute tension. Cette année, vous avez rédigé pour les armées, le ministère français de la Défense, un rapport sur les enjeux de l’avenir du transport de l’électricité. Quels sont ces enjeux ? Nous avons exposé les faiblesses de ce type de transport à l’aune du siècle à venir. L’une des vulnérabilités va concerner les catastrophes naturelles. C’est l’une des failles les plus importantes.Les tremblements de terre ? Plutôt les tornades, les tempêtes, les coulées de boue, avec les effondrements de terrain. La seconde vulnérabilité est du côté du choix énergétique de l’Europe, à savoir les énergies renouvelables (éolien, hydraulique, solaire…) En quoi représentent-elles des faiblesses ? Là encore, c'est assez technique. Mais ce type d’électricité est une énergie qui ne se transporte pas ni ne se stocke de la même façon. Ce sont des énergies plus instables, elles se produisent par périodicité et non pas en continu. Il faut donc piloter et veiller à adapter ces instabilités au transport sur l’ensemble du réseau. À lire aussiLa France s'apprête à battre des records d'exportation d'électricité en 2024
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  • Le Groenland se dote de nouveaux aéroports pour accueillir davantage de touristes
    2024/11/15

    Le Grand Nord se mondialise ! Le Groenland se dote de nouveaux aéroports et à compter du 28 novembre, les plus gros avions de passagers pourront atterrir directement à Nuuk, la capitale groenlandaise. Et dans deux ans, un second aéroport international ouvrira à l'ouest du pays. Pour le gouvernement, il s'agit de développer le tourisme. Mais certains habitants et même professionnels du tourisme critiquent cette ambition touristique.

    Un vol New York/Nuuk (la capitale du Groenland) une fois par semaine et désormais, des liaisons avec les plus grandes villes du monde, cet essor de l’aérien au Groenland s’oppose à l’autre transport touristique, la croisière. Le pays chercherait même plutôt à freiner les croisiéristes. Le Groenland vient d’ajouter des contraintes de rapprochement de ses côtes pour lutter contre la pollution. Mais il y a une autre raison, moins officielle celle-ci, les passagers des croisières étant logés et restaurés à bord, ils dépensent beaucoup moins que ceux arrivés par avion !

    À lire aussiGroenland, un frein sur les croisières

    L’aérien plus rentable que le maritime

    « Le maire de Nuuk compte vraiment sur le nouvel aéroport de Nuuk pour développer le tourisme, explique Idrissa Thestrup, spécialiste du tourisme, elle a vécu 20 ans au Groenland où elle a travaillé au sein du gouvernement. En effet, on sait que les touristes venus en avion restent sur place beaucoup plus longtemps que ceux arrivés en paquebots. Les passagers aériens séjournent en moyenne huit à dix jours. Nous voyons aussi à Nuuk arriver des flux de travailleurs et d’ouvriers des villages éloignés qui sont là pour gagner plus que dans leur région. Ils œuvrent dans la construction de l’aéroport, d’autres s’apprêtent à venir pour travailler dans les agences, les futurs hôtels ou les restaurants. »

    L’agrandissement de l’aéroport d’Ilulissat

    Le petit aéroport d’Ilulissat, à l’ouest du Groenland, est en travaux. Il s’agrandit pour devenir dans deux ans un aéroport international. Dans le pays, comme dans toutes les autres régions isolées où les infrastructures se développent, il y a les pour et les contre les aéroports. Certains habitants craignent d’être envahis. Tout irait-il trop vite ?

    Des emplois à la clé

    La mairie de Nuuk a soutenu et trouvé les fonds pour ces travaux. Le Danemark, pour éviter que des fonds chinois ou russes n’y contribuent, a décidé d’investir. L’essor économique de ce territoire rattaché au Danemark va entraîner la construction de nouveaux hôtels, de nouveaux restaurants et une industrie de services (informatique, électrique...).

    Le recyclage des déchets

    Mais voilà, s’il est voulu, l’essor économique du Groenland doit s’accompagner d’un plan complet pour prendre en compte d’autres aspects du développement touristique. Sans préparation au recyclage et à la collecte de déchets par exemple, ou même à l’hébergement et à l’accueil des passagers, l’élan touristique pourrait mal tourner.

    Le pôle transformé en zoo

    S’il salue la volonté d’agrandir les aéroports et d’encourager la venue et la consommation des touristes, Olivier Poivre d’Arvor, l’ambassadeur français des pôles, redoute aussi le voyeurisme de certains voyageurs : « Après tout, c’est vrai, pourquoi interdirait-on au Groenland son développement économique ? On l’a bien accepté sur nos côtes méditerranéennes, en Espagne, sur la Costa Brava ! Cependant, je crains que certains touristes viennent aux pôles comme au théâtre, pour regarder et assister au désastre du réchauffement climatique ! Aujourd’hui, les pôles de la Terre se réchauffent pus que n’importe quel autre endroit de notre planète. C’est une sorte de voyeurisme. »

    Le succès des voyages polaires

    Chez les voyageurs du monde entier, le Grand Nord a la cote ! L’an dernier, au Groenland, le nombre de touristes a augmenté de 9 %.

    À écouter dans Grand reportage Groenland : les enjeux politiques du changement climatique

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