• Chine: des barrages hydroélectriques à tout prix?

  • 2025/01/06
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Chine: des barrages hydroélectriques à tout prix?

  • サマリー

  • La Chine vient de donner son feu vert pour la construction du plus gros barrage hydroélectrique au monde. Le barrage de Motuo, sur le haut plateau tibétain. Un projet pharaonique qui fait partie d’un vaste plan de développement d’énergies propres dans la région mais qui a des conséquences sur l'environnement et la population et qui inquiète les populations locales et les pays voisins.

    Le barrage de Motuo doit être construit sur le fleuve Yarlung Tsangpo qui prend sa source sur le haut plateau tibétain. Le projet vise à détourner une partie du courant vers des turbines, pour la relâcher en contrebas. Il aurait une capacité de 60 Gigawatt, soit le triple du barrage des Trois-Gorges, actuellement le plus puissant du monde, ce qui représente plus de 35 fois la puissance d'un réacteur nucléaire dernière génération.

    L'objectif est « d'accélérer le développement d'une énergie propre et lutter contre le changement climatique », explique le ministère des Affaires étrangères chinois. L'électricité du pays est encore produite à 60 % avec du charbon, énergie fossile la plus émettrice de gaz à effet de serre.

    Tensions autour de la ressource en eau

    Sauf qu’en contrebas, lorsque le fleuve change de nom et devient le Brahmapoutre, il traverse l'Inde et le Bangladesh, des pays qui s'inquiètent de voir la Chine prendre le contrôle de cette ressource vitale. La Chine a bien affirmé que le projet n'aurait « aucun effet négatif en aval », l'Inde vient de lui faire part officiellement de ses préoccupations et assure qu'elle « fera le nécessaire pour protéger ses intérêts ».

    Surtout, la Chine projette de construire beaucoup plus de barrages dans cette région selon une étude récente de l'ONG International Campaign for Tibet (ICT), qui a recensé 193 barrages hydroélectriques en projet ou en cours de construction. Un chiffre sans doute en dessous de la réalité, estime l’ONG, car vu les inquiétudes que suscitent ces projets, la Chine évite d’en faire la publicité et certains n'ont pas été répertoriés.

    « Le Tibet est la région où les plus gros fleuves d'Asie prennent leur source et dont dépendent 1 milliard 800 millions de personnes », rappelle en effet la chercheuse tibétaine Dechen Palmo. Et le risque d'instabilité politique n'est pas le seul risque que font courir explique-t-elle. En effet, l'objectif de Pékin est d'exploiter à fond le potentiel de la zone et produire une énergie verte pour alimenter non seulement le pays, mais aussi pour la revendre à ses voisins. « 80 % de ces barrages sont des grands ou des méga-projets ». S'ils sont tous réalisés « ils pourraient permettre de produire plus de 270 Gigawatt d'énergie hydroélectrique, l'équivalent de la production Allemande », selon le rapport d’ICT.

    Impacts sur l’environnement et la population

    Pour mener à bien ses ambitions, la Chine a mis en place « un plan colossal de déplacement de la population à travers tout le Tibet. On estime que jusqu'à 1 200 000 personnes sont et seront expulsées de chez eux », affirme Dechen Palmo. « Il y a tant de temples, de monuments, de sites sacrés... qui seront détruits pour faire de la place à ces barrages. On sait aussi qu'ils auront un impact important sur des réserves naturelles protégées, des zones riches en biodiversité. De plus, la région du Tibet où seront construits les barrages est fortement sismique. Donc il y a un vrai risque de tremblements de terre qui entraînerait des glissements de terrains et des inondations en aval », énumère la chercheuse.

    Les Tibétains demandent donc à ce que la transition énergétique du premier émetteur de gaz à effet de serre au monde ne se fasse pas en détruisant leurs communautés, leur culture et leurs moyens de subsistance. Il y a un an lors d’une manifestation contre un de ces barrages à Dege, des protestataires, dont des moines bouddhistes, avaient supplié à genoux les autorités locales de prendre en considération leurs demandes, mais des centaines de personnes ont été arrêtées et le projet a suivi son cours.

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あらすじ・解説

La Chine vient de donner son feu vert pour la construction du plus gros barrage hydroélectrique au monde. Le barrage de Motuo, sur le haut plateau tibétain. Un projet pharaonique qui fait partie d’un vaste plan de développement d’énergies propres dans la région mais qui a des conséquences sur l'environnement et la population et qui inquiète les populations locales et les pays voisins.

Le barrage de Motuo doit être construit sur le fleuve Yarlung Tsangpo qui prend sa source sur le haut plateau tibétain. Le projet vise à détourner une partie du courant vers des turbines, pour la relâcher en contrebas. Il aurait une capacité de 60 Gigawatt, soit le triple du barrage des Trois-Gorges, actuellement le plus puissant du monde, ce qui représente plus de 35 fois la puissance d'un réacteur nucléaire dernière génération.

L'objectif est « d'accélérer le développement d'une énergie propre et lutter contre le changement climatique », explique le ministère des Affaires étrangères chinois. L'électricité du pays est encore produite à 60 % avec du charbon, énergie fossile la plus émettrice de gaz à effet de serre.

Tensions autour de la ressource en eau

Sauf qu’en contrebas, lorsque le fleuve change de nom et devient le Brahmapoutre, il traverse l'Inde et le Bangladesh, des pays qui s'inquiètent de voir la Chine prendre le contrôle de cette ressource vitale. La Chine a bien affirmé que le projet n'aurait « aucun effet négatif en aval », l'Inde vient de lui faire part officiellement de ses préoccupations et assure qu'elle « fera le nécessaire pour protéger ses intérêts ».

Surtout, la Chine projette de construire beaucoup plus de barrages dans cette région selon une étude récente de l'ONG International Campaign for Tibet (ICT), qui a recensé 193 barrages hydroélectriques en projet ou en cours de construction. Un chiffre sans doute en dessous de la réalité, estime l’ONG, car vu les inquiétudes que suscitent ces projets, la Chine évite d’en faire la publicité et certains n'ont pas été répertoriés.

« Le Tibet est la région où les plus gros fleuves d'Asie prennent leur source et dont dépendent 1 milliard 800 millions de personnes », rappelle en effet la chercheuse tibétaine Dechen Palmo. Et le risque d'instabilité politique n'est pas le seul risque que font courir explique-t-elle. En effet, l'objectif de Pékin est d'exploiter à fond le potentiel de la zone et produire une énergie verte pour alimenter non seulement le pays, mais aussi pour la revendre à ses voisins. « 80 % de ces barrages sont des grands ou des méga-projets ». S'ils sont tous réalisés « ils pourraient permettre de produire plus de 270 Gigawatt d'énergie hydroélectrique, l'équivalent de la production Allemande », selon le rapport d’ICT.

Impacts sur l’environnement et la population

Pour mener à bien ses ambitions, la Chine a mis en place « un plan colossal de déplacement de la population à travers tout le Tibet. On estime que jusqu'à 1 200 000 personnes sont et seront expulsées de chez eux », affirme Dechen Palmo. « Il y a tant de temples, de monuments, de sites sacrés... qui seront détruits pour faire de la place à ces barrages. On sait aussi qu'ils auront un impact important sur des réserves naturelles protégées, des zones riches en biodiversité. De plus, la région du Tibet où seront construits les barrages est fortement sismique. Donc il y a un vrai risque de tremblements de terre qui entraînerait des glissements de terrains et des inondations en aval », énumère la chercheuse.

Les Tibétains demandent donc à ce que la transition énergétique du premier émetteur de gaz à effet de serre au monde ne se fasse pas en détruisant leurs communautés, leur culture et leurs moyens de subsistance. Il y a un an lors d’une manifestation contre un de ces barrages à Dege, des protestataires, dont des moines bouddhistes, avaient supplié à genoux les autorités locales de prendre en considération leurs demandes, mais des centaines de personnes ont été arrêtées et le projet a suivi son cours.

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