エピソード

  • Université de Makerere, miroir de l’histoire ougandaise
    2025/01/10

    Milton Obote, Julius Nyerere, Mwai Kibaki ou encore Ngugi wa Thiong’o… Tous ont en commun d’avoir fréquenté l’université de Makerere de Kampala en Ouganda. Dans cet imposant bâtiment à la façade blanche et aux fenêtres bleues, coiffé d’une horloge, dans la plus pure tradition architecturale britannique, une élite est formée. Une élite qui devient la locomotive de la contestation coloniale et l’avant-garde de la décolonisation et des indépendances.

    Afrique, mémoires d’un continent vous raconte l’histoire d’un pays, l'Ouganda, d’une région, d’une génération de leaders africains à travers les bancs d’une université historique.

    Avec la participation de Florence Brisset-Foucault, maîtresse de conférence en science politique à la Sorbonne et chercheuse affiliée à l’Institut des mondes africains (IMAF).

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    Elgas : Pourquoi en 1922 l'Empire britannique fonde-t-il cet établissement ?

    Florence Brisset-Foucault : Oui, on vient de fêter le centenaire de cette université en 1922. La décision de la part des autorités coloniales de créer cette université n'a rien à voir avec une ouverture d'esprit vers les populations africaines ou un souci philanthropique. C'est plutôt un souci pragmatique face à l'initiative d'un petit nombre de chefs africains ougandais d'envoyer leurs enfants étudier en Grande-Bretagne. Et à ce moment là, face à cela, naît une préoccupation de la part des autorités coloniales d'éviter qu'il y ait un éparpillement des sujets coloniaux à travers la planète et d'éviter d'exposer, comme ils disent, des esprits africains à des influences politiques qui seraient susceptibles de remettre en cause leur hégémonie politique et culturelle dans l'Empire. Ils étaient particulièrement préoccupés de la possibilité pour des Africains d'aller étudier dans les collèges noirs américains et justement de se frotter à des idéologies de contestation qui pourraient venir des Etats-Unis.

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    39 分
  • La Françafrique au Katanga, les coulisses d’une guerre méconnue
    2025/01/03

    Le 30 juin 1960, après de hautes luttes menées notamment par Patrice Lumumba, Joseph Kasa-Vubu ou encore Moïse Tshombé, la République Démocratique du Congo, vaste territoire riche en matières premières et longtemps sous domination belge, accède à l’indépendance. C’est l’euphorie, mais une euphorie de courte durée. Très vite l’unité se fissure et le Katanga fait sécession sous la houlette de Moïse Tshombé.

    Avec la participation de Maurin Picard, journaliste et auteur de « Katanga ! La guerre oubliée de la Françafrique contre l’ONU » (éd. Perrin).

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    Elgas : Comment s'opère la rupture avec le Congo belge ? Quel est le contexte de cette décolonisation ?

    Maurin Picard : Tout commence évidemment avec la déclaration officielle de l'indépendance de l'ex-Congo belge, le 30 juin 1960. Le départ des Belges est précipité. Il y a eu une insurrection, une mutinerie au sein de l'armée congolaise qui refuse de continuer à être commandée par des officiers supérieurs belges. Et très vite, la situation dégénère. Il y a des émeutes aux quatre coins du pays. Les Blancs sont obligés de plier bagage. C'est la fuite éperdue vers l'aéroport de Léopoldville pour rentrer en Belgique. Mais il y a une province où un calme relatif se maintient. C'est le Katanga. Parce que là, la présence coloniale belge est encore très forte via une entreprise qui s'appelle l'Union Minière du Haut Katanga. Les intérêts financiers sont énormes. Vous avez parlé évidemment des intérêts de la Belgique, mais en fait, c'est un conglomérat anglo-belge. Il y a beaucoup d'intérêts britanniques, anglo-saxons au Katanga. Il est hors de question de laisser la chienlit, pour parler comme De Gaulle, prendre le pouvoir au Katanga. Et donc cette oasis de stabilité va donner des idées aux dirigeants katangais et ils déclarent la sécession du Congo quelques jours plus tard, le 11 juillet, en appelant l'Occident à venir à son aide face au chaos du Congo.

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    39 分
  • Au Xème siècle, l’extraordinaire essor de la culture swahilie
    2024/12/27

    Kilwa, Mombasa, ou encore Marka… Les voyageurs qui découvrent, au Xᵉ siècle, ces villes côtières situées à l’est du continent africain sont subjugués. Avec leurs flottes maritimes performantes, des terres aurifères à la base d’un commerce prospère et une agriculture nourricière et exportatrice, le développement du monde swahili est inédit et suscite la curiosité des Chinois, Portugais et Romains. Retour sur les racines de cette floraison.

    Avec la participation de Thomas Vernet, historien à l’Institut des mondes africains (IMAF).

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    39 分
  • La Kahina, histoire d'une reine berbère
    2024/12/26

    La Kahina, reine berbère ayant combattu et résisté aux Arabes au VIIème siècle, est devenue au fil de temps une figure identitaire, féministe et politique. Entre écrits et récits fantasmés, que sait-on réellement de cette guerrière ?

    Avec la participation de :

    • Nessrine Naccach, chercheuse en littérature comparée à la Sorbonne Nouvelle, auteure de l'article "La Kahéna, reine et guerrière d'Ifrîqiyâ"
    • Kamila Ouhibi Aitsiselmi, contributrice à l'ouvrage "La Kahina : genèse et appropriation d'un mythe maghrébin".
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    39 分
  • Le tambour Djidji Ayokwê, divinité bientôt de retour en Côte d’Ivoire
    2024/12/20

    Arraché à sa terre il y a plus d’un siècle par la violence coloniale, le Djidji Ayokwê, haut d’environ 3,30 mètres et pesant 130 kg, est un objet fascinant pris dans les tourments de l’histoire. Communément appelé le tambour Ebrié ou tambour parleur, le Djidji Ayokwê est l’ossature d’une civilisation plurielle dont la terre abidjanaise est le fief.

    Une émission enregistrée au musée des civilisations d’Abidjan, en Côte d’Ivoire.

    Avec la participation de :

    • Guy Ahizy Eliam Djagoua, porte-parole de la communauté Bidjan
    • Silvie Memel Kassi, experte nationale désignée pour la restitution du Djidji Ayokwê, universitaire, ancienne directrice du musée des civilisations de Côte d’Ivoire
    • Francis Gnoleba Tagro, directeur du Musée des civilisations de Côte d’Ivoire

    Elgas : Comment et par qui le Djidji Ayokwê a-t-il été construit ? Quelles sont ses différentes significations ?

    Silvie Memel Kassi : Djidji Ayokwê est un symbole emblématique de la communauté, il est l'incarnation de l'esprit communautaire. C'est un objet qui avait la même structure génétique que la population Ebrié. Il faisait office de constitution. C'était lui qui rythmait les initiations, qui convoquait les assemblées. Il était aussi celui qui favorisait les investitures. Djidji Ayokwê était l'instrument de gouvernance politique, il était aussi cet instrument idéologique, cet instrument de gouvernance économique indispensable à la communauté.

    À écouter aussiCôte d'Ivoire: la communauté Atchan prépare le retour du tambour Djidji Ayokwe

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    39 分
  • Comment décoloniser l’enseignement de l’histoire en Côte d’Ivoire ?
    2024/12/13

    Pour beaucoup, l’enseignement de l’histoire en Afrique est biaisé, héritage de la colonisation qui taillerait la part belle à des récits dépréciatifs sinon éloignés du cœur des préoccupations des populations. Comment l’histoire africaine est-elle enseignée dans les écoles du continent ? Est-elle présente dans les manuels scolaires ? Y a-t-il une décolonisation des savoirs à l’école ?

    Avec Gnaoré Yéré, inspecteur de l’Enseignement secondaire, et Paul Angaman, professeur d’Histoire-Géographie au Lycée Sainte Marie de Cocody à Abidjan.

    Une émission enregistrée au Lycée Sainte Marie de Cocody à Abidjan, en Côte d’Ivoire.

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    Elgas : La colonisation. Les récits qui se construisent en réaction ciblent l'histoire qui a été dévoyée. Qu'est-ce que vous dites aux élèves ivoiriens ?

    Paul Angaman : Globalement on dit aux élèves qu'il faut accepter d'affronter son histoire pour pouvoir comprendre son présent et se propulser dans le futur. Nous avons été colonisés par la France. Ça a été des cas de violations des droits de l'homme très flagrantes, très graves. Il y a eu beaucoup de morts. Il y a aussi eu des tentatives de résistance. Malheureusement toutes ont été matées mais la lutte a continué jusqu'à ce que nous puissions accéder à l'indépendance en 1960. À partir de là, nous devons véritablement prendre notre destin en main. Il y a encore des réglages à faire dans ce sens.

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    39 分
  • Casamance, itinéraire historique d’une idée d’autonomie
    2024/12/06

    Elgas vous emmène dans une terre qui fut celle de son enfance, auprès des flots de la mangrove, à l’ombre des fromagers géants, ancrés dans l’argile providentiel d’une terre hélas meurtrie depuis 40 ans. Une terre blessée par une guerre qui, si elle est entrée depuis une décennie dans une phase moins active, n’en reste pas moins vive dans la mémoire : la Casamance.

    Celle des temps plus anciens, ceux de la colonie et de la construction d’une idée qui va faire son chemin, l’autonomie de cette région située à l’extrême-sud du Sénégal.

    Avec l’historienne Séverine Awenengo Dalberto, chercheuse au CNRS (Centre national de la recherche scientifique) et à l’IMAF (Institut des mondes africains), auteure de « L’idée de Casamance autonome, possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal » (éd. Karthala).

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    Elgas : Quel est le premier enseignement qu'on peut tirer de cette fin du XIXème siècle sur la relation entre la colonie du Sénégal et sa composante, les territoires de Casamance ?

    Séverine Awenengo Dalberto : C'est une relation coloniale. Le centre de la colonie, c'est Saint-Louis. Et Saint-Louis est éloignée des territoires de Casamance. Et administre à partir de rouages administratifs qui sont un district qui coiffe une administration en cercle. C'est une relation qui s'inscrit aussi dans des préjugés et des imaginaires coloniaux façonnés par la manière dont les Français ont envisagé le Sénégal. Et ils ont envisagé la colonie du Sénégal à partir d'une expérience ancienne du nord de la colonie. À partir de Saint-Louis, de Gorée, à partir des mondes wolofs, peuls, qu'ils connaissent depuis de nombreux siècles, lorsqu'on est à la fin du XIXème siècle. Donc c'est à travers ces préjugés, à travers cette connaissance qu'ils ont l'impression d'avoir acquise sur le nord du Sénégal, qu'ils vont regarder la Casamance et les sociétés casamançaises.

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    39 分
  • Zingha, l’impétueuse reine du Ndongo et du Matamba
    2024/11/29

    Un film à son honneur en 2013, une statue érigée dans la capitale angolaise en 2003, de nombreux récits de chercheurs du Portugal aux Pays-Bas, Anne Zingha fascine. Comment dans ce XVIIème siècle d’expansion portugaise avec l’esclavage, une jeune femme a pu incarner la résistance et susciter des récits pour le moins unanimes sur sa bravoure ? Qu’est-ce que sa vie dit des royaumes de l’époque ? Et du royaume-mère du Kongo ?

    Dans quelles circonstances advient son règne ? Que dire de ses trois années de lutte contre l’inarrêtable avancée portugaise ?

    En compagnie de l’historienne Sylvia Serbin, auteure de « Reines d’Afrique, héroïnes de la diaspora noire » (éd. Meduneter).

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