エピソード

  • Maha Kumbh Mela en Inde: un rassemblement géant aussi religieux que politique
    2025/01/15

    En Inde, le plus grand rassemblement religieux du monde s’est ouvert cette semaine. Le gouvernement annonce plus de 400 millions de visiteurs pour la Kumbh Mela, pèlerinage hindou sur les bords du Gange dans l’Uttar Pradesh.

    Comment organiser un rassemblement humain d’une telle ampleur ?

    C’est un peu le parcours du combattant car ce rassemblement a lieu au milieu de nulle part. Il est difficile d’imaginer que presque un quart de l’Inde, le pays le plus peuplé du monde avec 1.4 milliards d’habitants, doit y défiler. Ces chiffres avancés par le gouvernement sont sans doute exagérés mais dans tous les cas cela s’annonce comme le plus grand rassemblement jamais organisé. Et ses effets se font sentir : les hôtels des villes alentour sont complets, les prix des billets de train et d’avions montent en flèche...

    Pourquoi cet engouement des fidèles hindous pour ce rassemblement ?

    D’abord la Kumbh Mela est le rassemblement le plus important de l’hindouisme, qui a lieu tous les trois ans sur une période déterminée par l’astrologie. La mythologie dit qu’un nectar d’immortalité est alors versé par les dieux dans le Gange et s’y baigner permet donc de sortir du cycle des réincarnations. Mais cette année, il s’agit de la Maha Kumbh Mela, la plus grande de toutes. Elle a lieu tous les douze ans là où le Gange rejoint deux autres rivières sacrées. C’est la première Kumbh Mela de cette ampleur que Narendra Modi organise, élu il y a onze ans. Le Premier ministre a été réélu en juin pour un troisième mandat et il a bâti son succès sur son image de défenseur et promoteur de l’hindouisme. Il se doit donc d’en faire un événement à la fois plus grandiose et démesuré que jamais, mais aussi une parfaite réussite logistique, deux objectifs contradictoires mais inséparables !

    Comment se sont déroulés les premiers jours ?

    La grande crainte est celle d’une bousculade, fréquente dans les rassemblements hindous où la ferveur est à son comble. En voulant visiter une Kumbh Mela en 1954, le Premier ministre Nehru avait été accusé de créer un chaos occasionnant 1 000 morts. Narendra Modi veut éviter cela à tout prix et de grands moyens ont été déployés en termes d’infrastructures, de surveillance de la foule. Et pour l’instant le pari est tenu, à part quelques pénuries d’eau, aucun incident majeur n’est à déplorer pour l’ouverture du festival on l’on compte déjà 15 millions de visiteurs dont beaucoup se sont baignés dans le Gange. Reste à tenir sur la longueur : la Kumbh Mela va encore durer 40 jours, au cœur de l’hiver.

    À lire aussiInde: coup d'envoi du Maha Kumbh Mela, le plus grand pèlerinage au monde

    続きを読む 一部表示
    3 分
  • Australie: les déboires de Sodexo dans le secteur minier
    2025/01/14

    À la Une en Asie aujourd’hui : les déboires du groupe français Sodexo, bien connu pour les nombreux restaurants d’entreprise qu’il gère en France... En Australie son incursion dans le secteur minier, pourtant locomotive de l’économie australienne, lui coûte au contraire, très cher.

    Avec notre correspondant à Sydney,

    Un géant en grande difficulté ?

    Absolument, il a perdu près de 10 millions d’euros l’année dernière, et plus de 100 millions d’euros, au cours des neuf dernières années… Il faut dire que l’activité qui plombe la Sodexo en Australie est loin d’être aisée, puisqu’il s’agit de gérer des camps de mineurs, des camps situés généralement dans des régions très isolées, à des centaines de kilomètres des villes les plus proches, souvent en plein désert, où le climat, est particulièrement rude.

    Et pour ajouter à ces difficultés, la Sodexo a perdu en 2024 l’un de ses gros clients, le groupe Fortescue, propriété d’Andrew Forrest, la deuxième personne la plus riche d’Australie, qui lui a préféré une entreprise concurrente pour gérer ses camps de mineurs dans la région de Pilbara, où on trouve certaines des plus grandes mines de fer au monde.

    Des services de Sodexo parfois critiqués

    Oui c’est exact, ces dernières années, la Sodexo a souvent été critiquée par les mineurs, notamment pour la qualité des repas qu’elle proposait dans ces camps… Or ces mineurs, ils sont certes très bien payés, mais ils travaillent aussi dans des conditions très difficiles, ils passent plus de la moitié de l’année à des centaines, voire à des milliers de km de leur foyer, de leur famille, et donc le minimum qu’ils attendent, quand leur journée de travail est terminée, ce sont des installations correctes et des repas qui leur plaisent. Qui plus est, comme ils disposent de compétences rares, et très recherchées, ils n’ont aucun mal à trouver du travail, et ce qui peut faire la différence, quand il s’agit de choisir un employeur, et bien c’est la qualité de la cantine.

    Alors ces critiques, la Sodexo les a entendus, elle a investi plus de 130 millions d’euros depuis 2017 dans sa division australienne pour monter en gamme… Ainsi dans certains de ces camps de mineurs, on peut maintenant manger de la côte de bœuf, il y a aussi des chefs asiatiques qui vous proposent des plats chinois ou vietnamiens… Le groupe prévoit également d’y mettre en place prochainement des salons de coiffure ou encore des cours de yoga.

    À lire aussiJO-2024: le "plus grand restaurant du monde" pas au goût de tous

    Une montée en gamme pour décrocher de nouveaux contrats

    Évidemment, mais aussi à en renouveler certains, notamment un méga contrat de un milliard et demi d’euros conclu avec le géant minier Rio Tinto d’une durée de dix ans, et qui arrive à échéance en 2026. Le groupe a tout récemment indiqué à ses actionnaires qu’il était en train de négocier son éventuelle reconduction, et que celle-ci serait déterminante pour l’avenir du groupe en Australie. Il faut dire que la Sodexo, qui est au service de plus de 20 000 mineurs en Australie, a vu son chiffre d’affaires plus que doubler en 10 ans, il a atteint plus de 600 millions d’euros l’année dernière, mais c’est aussi le cas de ses coûts, notamment en matière de main-d’œuvre, mais aussi de matières premières.

    Reste que pour l’instant, le groupe reste déterminé à s’installer durablement dans le secteur minier australien et il continue d’espérer qu’à terme, cette activité finira être rentable.

    続きを読む 一部表示
    4 分
  • Lemon8, la petite sœur de TikTok, émerge lentement mais sûrement
    2025/01/13

    Face à une possible interdiction de TikTok aux États-Unis, les créateurs de contenu se tournent vers Lemon8, une application sœur de TikTok. Développée par ByteDance, Lemon8 combine le format vidéo de TikTok avec l’esthétique d’Instagram et Pinterest. Lancée aux États-Unis en 2023, après son arrivée sur les marchés asiatiques, elle a suscité un intérêt limité comparé à TikTok, qui compte plus de 170 millions d’utilisateurs américains. Cependant, l’application connaît un regain de popularité ces dernières semaines, devenant l’une des applications gratuites les mieux classées sur l’App Store.

    Lemon8, la nouvelle plateforme développée par ByteDance, combine des fonctionnalités qui rappellent Instagram et Pinterest. Elle met en avant des contenus photos et vidéos dans des domaines variés : mode, beauté, gastronomie, bien-être, voyages et décoration. Son objectif ? Offrir un espace où les utilisateurs peuvent non seulement créer et partager du contenu, mais aussi explorer des flux personnalisés et échanger avec une communauté partageant leurs centres d’intérêt.

    Avec son interface intuitive, Lemon8 propose des outils d’édition, des modèles et des fonctionnalités conçus pour simplifier la création de contenus visuels. L’inscription est rapide: un simple e-mail suffit, ou encore une connexion via d’autres plateformes comme Instagram ou TikTok. L’accent est mis sur des contenus à la fois esthétiques et informatifs, renforçant ainsi un esprit communautaire et collaboratif. Une expérience qui séduit déjà de nombreux utilisateurs à travers le monde.

    Émergence stratégique

    Lemon8 pourrait jouer un rôle stratégique majeur dans un contexte où TikTok risque une interdiction. Cette application, proposée comme une alternative, permettrait à ByteDance de maintenir une présence forte sur le marché des réseaux sociaux. Lemon8 se distingue par une expérience unique, mêlant l’esthétique d’Instagram et de Pinterest. En diversifiant ses produits, ByteDance réduit ainsi sa dépendance à TikTok et propose une option moins controversée. En mettant l’accent sur des normes de confidentialité renforcées et des fonctionnalités éloignées des polémiques, Lemon8 cherche à éviter le niveau de surveillance auquel TikTok est confronté.

    Si TikTok venait à disparaître dans certains marchés, Lemon8 pourrait combler le vide, notamment en attirant les utilisateurs et annonceurs en quête d’une nouvelle plateforme. Avec son focus sur le style de vie et les contenus visuels, Lemon8 est en passe de devenir une solution viable pour capter ce public à la recherche d'autres plateformes.

    À lire aussiLe sort de TikTok aux États-Unis devant la Cour suprême américaine

    Soft power de la Chine

    Lemon8 souligne l’impact croissant de la Chine dans l’innovation technologique et la rivalité géopolitique. Après le succès de TikTok, ce nouvel outil montre la capacité de la Chine à concurrencer les géants américains en façonnant les usages numériques mondiaux. Pourtant, des inquiétudes subsistent : les gouvernements occidentaux s’interrogent sur l’influence possible de Pékin sur des entreprises privées comme ByteDance et sur la confidentialité des données. Lemon8 pourrait ainsi devenir un test pour voir si les entreprises chinoises peuvent regagner la confiance sur les marchés étrangers.

    En toile de fond, cette montée en puissance illustre la dépendance mondiale à l’égard de la technologie chinoise, malgré des tentatives de régulation. Elle s’inscrit également dans la rivalité technologique entre Washington et Pékin, où chaque acteur cherche à défendre sa position dans la bataille de l’innovation numérique.

    À lire aussiInfluence et propagande: les superpouvoirs de TikTok

    続きを読む 一部表示
    3 分
  • Chine: cinq ans après le Covid, que sait-on du HMPV, ce virus qui inquiète les réseaux sociaux
    2025/01/10

    Des images d'hôpitaux bondés, de personnel médical débordé et de patients avec des difficultés à respirer. De quoi faire rejaillir chez certains les souvenirs de la pandémie de Covid 19, près de cinq ans après jour pour jour après que la Chine a déclaré le premier mort du virus. Alors que certains médias parlent d’un nouveau virus inconnu et que des internautes alertent sur le risque de pandémie, RFI fait le point sur ce qu’on sait déjà de ce virus déjà bien connu de la communauté scientifique.

    Des patients incapables de respirer, des gardes de sécurité qui peinent à garder le calme dans un hôpital chinois, un homme qui éprouve toutes les peines du monde pour sortir le mot « médecin » de sa bouche… Si l’on se contente d’une lecture de X, difficile de ne pas craindre un retour de la « pandémie 2.0 ». D’autant que des médias en Inde, par exemple, font le décompte des nouveaux cas de ce mal au nom barbare : métapneumovirus humain (MPVh ou HMPV). D’autres médias, comme la télévision sud-africaine eNCA, parlent d'un « virus mystérieux ». Toutes ces images venues de Chine laissent penser que l’on se dirige tout droit vers un scénario catastrophe.

    Un virus identifié en 2001

    Pourtant, rien de bien neuf ou même d’inquiétant selon l’OMS : « Il a un nom assez inhabituel donc cela a pu susciter un certain intérêt. Mais ça n'est pas un nouveau virus, il a été identifié pour la première fois en 2001, explique Margaret Harris, porte-parole de l’organisation genevoise. Il est présent dans la population humaine depuis un certain temps maintenant.... C'est un virus ordinaire qui circule en hiver et au printemps… »

    Les symptômes, eux aussi, sont ceux d’une maladie respiratoire classique. Pour la plupart des malades, la guérison est simple ; les patients à risques sont les enfants et les personnes âgées. La population humaine y est exposée depuis des décennies, ce qui implique un certain niveau d'immunité collective. Comme le rappelle Paul Hunter, professeur de médecine à l'Université d'East Anglia à l’AFP, « quasiment chaque enfant comptera au moins une infection au HMPV avant son cinquième anniversaire ».

    Si les autorités chinoises font état en effet d’une hausse des cas, elle resterait très limitée et surtout habituelle en cette période de l’année. Kan Biao, responsable des maladies infectieuses au Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies, a reconnu une hausse de la détection des maladies infectieuses respiratoires, mais « d’une ampleur et d’une intensité » « inférieure à celles de l’année dernière ».

    La grippe A, le Covid 19 se propagent aussi, notamment dans le nord de la Chine, une région à l’hiver particulièrement rude. Margaret Harris évacue toute tension ou panique dans les hôpitaux chinois : « Les autorités signalent que les taux de fréquentation hospitalière sont en réalité plus bas que d'habitude, ils sont actuellement plus bas que l'année dernière et il n'y a pas eu de déclaration d'état d'urgence. C'est très important à signaler, il n'y a pas eu de déclaration d'état d'urgence. »

    Une sortie en réponse directe aux rumeurs qui se propagent sur les réseaux sociaux.

    Fake news à foison

    Le traumatisme de la pandémie, bien présent dans tous les esprits, a donné lieu à une litanie de fausses nouvelles sur les réseaux sociaux : État d’urgence déclaré par les autorités sanitaires, taux de mortalité de 43% ou encore soignants dans la tenue de protection bleue omniprésente durant la pandémie. Nos confrères de France 24 ont recensé trois informations erronées sur le HMPV : si les images de malades vues plusieurs millions de fois semblent réelles et avoir été tournées à l’hôpital de Tianjin, rien ne permet d’attester d’une supposée panique hospitalière. Quant aux taux de mortalité de 43%, il correspondrait à une étude réalisée sur des patients atteints de leucémie ayant reçu une transplantation. Enfin, les images de soignants dans leurs tenues de soignants, elles datent elles de la pandémie de Covid 19.

    À lire aussiChine: le nouveau variant du virus mpox détecté sur son territoire

    続きを読む 一部表示
    3 分
  • Football en Chine: Guangzhou FC, anatomie d'une chute
    2025/01/09

    Cap en Chine ce matin au Guangzhou FC, l’équipe de football la plus titrée de Chine et double championne d’Asie qui semble avoir reçu cette semaine le coup de grâce. Endetté jusqu’au cou, incapable de redresser la situation, le club a été exclu cette semaine, par la Fédération chinoise de football, du championnat professionnel pour 2025.

    L’épilogue d’une longue descente aux enfers

    Pour comprendre, il faut remonter à 2010, lorsque le club de Canton a été racheté pour 13 millions d’euros par le géant chinois de l’immobilier Evergrande qui a massivement investi ensuite sur le marché des transferts pour attirer les grands noms du football international. Pendant cette décennie dorée, l’équipe, anciennement connue sous le nom de « Guangzhou Evergrande » a été entraînée par des légendes vivantes, Marcello Lippi, Felipe Scolari, ou l’ancien ballon d’or Fabio Cannavaro. À noter aussi les passages remarqués au sein du club des stars brésiliennes comme Paulinho et Robinho, ou du buteur colombien Jackson Martinez, transféré pour la modique somme de 45 millions d’euros, un record à l’époque pour une équipe asiatique.

    À lire aussiChine: la lente agonie de l’ex-Guangzhou Evergrande football club

    Une stratégie qui s’est avérée payante sur le court terme, puisque la formation chinoise a remporté entre 2011 et 2017, sept titres de champion consécutifs et deux Ligues des champions d’Asie en 2013 et 2015.

    Dans la spirale de la crise immobilière

    Son sort est étroitement lié aux déboires de son principal actionnaire, le géant immobilier Evergrande. Après cette frénésie de dépenses, le groupe se lance en 2020 dans un autre projet faramineux : la construction d’un nouveau stade pour un coût évalué à un milliard 800 millions d’euros. Mais deux ans plus tard, le projet est annulé. Guangzhou FC est relégué en 2ᵉ division. La Chine est frappée de plein fouet par l’effondrement du marché immobilier, Evergrande plonge dans la tourmente, endetté à plus de 288 milliards d’euros, le promoteur fait faillite et est placé début 2024 en liquidation, entraînant dans son sillage le club qui n’a jamais réussi depuis à rembourser ses dettes ni à répondre aux exigences financières imposées par la Fédération chinoise de football.

    Investir dans la jeunesse

    L’équipe ne jouera pas cette année dans le championnat professionnel, c'est officiel, en revanche, il est difficile de savoir si elle réussira un jour à remonter la pente. Une chose est sûre : la Fédération de football chinoise a sifflé la fin des dépenses extravagantes. Aujourd’hui, il n’y a quasiment plus de grands joueurs internationaux en Chine, les clubs devront faire attention à leurs finances et investir raisonnablement. Depuis 2020, ralentissement économique et pandémie de Covid-19 oblige, une trentaine de clubs ont dû fermer, frappés par des faillites ou des cas de corruption. La Fédération a appelé tous les clubs nationaux à se concentrer désormais sur le long terme et à construire un avenir solide en investissant dans la jeunesse.

    続きを読む 一部表示
    3 分
  • Quand les États-Unis sous-traitent aux Philippines l'accueil d'Afghans demandeurs d'asile
    2025/01/08
    En début de semaine, quelque 300 réfugiés afghans sont arrivés à Manille, aux Philippines, dans le cadre d’un accord avec les États-Unis. Depuis trois ans, les deux pays négocient l’accueil en « transit » aux Philippines, de plusieurs familles afghanes en danger dans leur pays. Ce programme d’accueil américain appelé « Allies Welcome » prévoit de donner l’opportunité à des Afghans qui ont travaillé, entre 2001 et 2024 au service des États-Unis, d’obtenir un visa pour s’y réfugier. Ce visa leur sera délivré au consulat américain à Manille. Éclairages. Avec notre correspondant aux Philippines, Nemo Lecoq-JammesL'idée de cet accord, c’est de permettre au gouvernement américain de déléguer à une autre administration les traitements des dossiers des candidats à un visa pour les États-Unis. En fait, depuis que ce programme d’accueil « Allies Welcome » a été mis en place en 2021 par Joe Biden, l’administration américaine croule sous la longue liste d'Afghans dans l’attente d’un visa. Parce que comme vous vous en doutez, rentrer sur le territoire américain, c’est compliqué. Les ressortissants afghans doivent être soumis à un contrôle médical et à plusieurs contrôles de sécurité. L'idée, c’est que tout ce processus se fasse ici aux Philippines.À lire aussiLes Philippines vont accueillir temporairement des Afghans demandeurs de visa pour les États-UnisEn attendant, quelque 300 Afghans sont nourris, logés à Manille. Ils ont accès à des soins médicaux et à un programme éducatif pour les enfants, qui sont nombreux, tout ça aux frais du gouvernement américain.Le président Ferdinand Marcos Junior a été clair : pas un seul peso ne sera dépensé par les Philippines, et surtout, les Afghans devront quitter le territoire maximum 59 jours après leur arrivée, peu importe le statut de leur demande de visa.Pourquoi les Philippines ?Ce choix peut en effet surprendre... D’un point de vue géographique, les Philippines ne sont pas vraiment sur la route de Kaboul vers les États-Unis. Mais d'un point de vue pratique, Manille est un endroit adapté pour abriter une mission diplomatique d’une telle ampleur.En raison d'une cinquantaine d'années de colonisation américaine, l'ambassade et les services consulaires sont très développés : la mission de Manille est l'un des plus grands postes du Département d'État américain. Mais il y a aussi un intérêt stratégique : Manille est un allié historique de Washington, et le président Marcos Junior a à cœur de rendre service aux États-Unis, en échange d’une collaboration, notamment militaire. Les Philippines bénéficient d’un soutien financier et sécuritaire de la part des USA. Un soutien qu’il faut entretenir face aux menaces croissantes de la Chine en mer Chine méridionale.À lire aussiPhilippines: le président Marcos assure que Manille ne se laissera jamais «intimider» par la Chine Dans son alliance avec les États-Unis, le président Marcos Junior s'est opposé à sa sœur, la sénatrice Maria Imelda Marcos, qui n’est pas vraiment favorable à l'accueil des ressortissants afghans… Depuis le début des négociations, elle exprime des craintes d’un point de vue sécuritaire et pose des questions quant aux intentions des Américains : pourquoi ont-ils voulu héberger des ressortissants afghans dans un autre pays en attendant de savoir s’ils étaient fiables ? Est-ce que les services de renseignement philippins sont en danger ? Et surtout, comment pourrait réagir le sud du pays, où des militants de l'État islamique opèrent toujours ? Toutes ces craintes ont été soumises à une enquête avant la signature de l’accord. Et pourtant, les 300 afghans arrivés aux philippines sont retenus dans un centre tenu secret, sans aucune autorisation de sortir, sauf une seule fois, pour assister à leur entretien consulaire à l'ambassade des États-Unis à Manille.
    続きを読む 一部表示
    3 分
  • Thaïlande: fortune et dynastie politique des Shinawatra
    2025/01/07
    Cap en Thaïlande, où la fortune colossale de l’actuelle Première ministre de 38 ans, Paetongtarn Shinawatra, fait parler ces derniers jours. Selon sa déclaration auprès de la Commission nationale anti-corruption, partagée par la presse locale la semaine passée, le total de ses avoirs s’élève à 13,84 milliards de bahts, la monnaie locale, soit l’équivalent de 390 millions d’euros. de notre correspondant à BangkokL’extrême richesse de la Première ministre thaïlandaise n'est pas vraiment une surprise pour les Thaïlandais. Paetongtarn Shinawatra est bien connue pour afficher son train de vie luxueux sur les réseaux sociaux. Un Thaïlandais nous a dit sur un ton ironique : « On savait qu’elle était richissime, mais on ne connaissait pas les détails ». Or, depuis quelques jours, les détails de sa fortune sont connus, grâce à la déclaration de patrimoine qu’elle était tenue, selon la loi, de fournir à la Commission nationale anti-corruption. À lire aussiThaïlande: nouvelle Première ministre, Paetongtarn Shinawatra hérite d’un contexte politique délicatLe document mentionne une douzaine de propriétés en Thaïlande, au Royaume-Uni et au Japon. Et on y trouve, entre autres, 75 montres et 217 sacs à main de luxe d’une valeur totale de plus de 6 millions d’euros. Ou encore une collection de 23 véhicules de grand standing, dont une Rolls-Royce. Dans ce pays qui est l’un des plus inégalitaires de la zone Asie Pacifique, les Thaïlandais préfèrent en rire et disent que c’est un énième commérage sur la saga des Shinawatra, la famille la plus puissante du royaume.Une héritièreCar la Première ministre est aussi une héritière : c’est la fille du milliardaire Thaksin Shinawatra, figure aussi incontournable que controversée en Thaïlande. Et la fortune de Paetongtarn Shinawatra fait écho à celle de son père qui, avec 2 milliards d’euros, selonForbes, est la dixième personne la plus riche du royaume. À lire aussiThaïlande: l'ancien Premier ministre un temps exilé, Thaksin Shinawatra, gracié par le roiMagnat des télécom, Thaksin s’était servi de sa richesse pour construire sa carrière politique. Premier ministre de 2001 à 2006 avant d’être renversé par un putsch militaire puis de s’enfuir, pour échapper à des accusations de corruption, il a toujours exercé, même depuis l’étranger, une forte influence sur la vie politique thaïlandaise. De retour au pays en 2023 après 15 ans d’exil, l’homme de 75 ans qui fut un temps le propriétaire du club de Manchester City, est depuis omniprésent dans la sphère politique. Au point qu’ici, beaucoup l’accusent d’être en réalité aux manettes du pouvoir thaïlandais, dans l’ombre de sa fille cadette.Il n’y a pas qu’en Thaïlande où la politique est une affaire de famille… L’Asie du Sud-Est est marquée par les dynasties politiques. Au Cambodge, en 2023, le Premier ministre Hun Manet a pris le relais de son père, Hun Sen, qui s’accrochait au pouvoir depuis quatre décennies. Un an plus tôt, aux Philippines, Bongbong Marcos, fils du dictateur Ferdinand Marcos, était élu à la tête de l’archipel. Et en Indonésie, le gendre du dictateur Suharto a accédé, en octobre dernier, à la présidence, et son vice-président n’est autre que le fils du président sortant.
    続きを読む 一部表示
    3 分
  • Taïwan propose d'interdire un parti politique qui se consacre à l'unification avec le continent
    2025/01/06

    À Taïwan, un parti pro-unification avec la Chine est menacé de dissolution par le gouvernement. Fondé par un ancien chef de la mafia taïwanaise, ce parti est accusé d’être lié au crime organisé et de compromettre la sécurité nationale. Sa dissolution est une proposition inédite et radicale.

    Avec notre correspondant à Taipei, Jules Bois

    Officiellement, ce que le gouvernement reproche au parti, ce ne sont pas ses liens idéologiques avec la Chine, d’ailleurs le parti ne s’en cache pas, il en est même très fier, en témoigne son nom : « le Parti pour la promotion de l’unification avec la Chine ». Mais le gouvernement l’accuse de recevoir des financements chinois, ce qui est interdit par la loi. Dernier élément en date, en novembre dernier, un couple affilié au parti a été poursuivi par la justice pour avoir reçu plus de deux millions d’euros sur dix ans de la part du Parti communiste chinois. Leur mission : faire de la propagande pro-Chine et encourager Taiwan à rendre les armes en cas d’invasion. D’ailleurs, le ministère de l'Intérieur affirme avoir monté un dossier pour dissolution à la suite de ces révélations.

    Usage de la violence et liens avec la mafia

    Le fondateur du parti, parfois surnommé « Loup Blanc », est un ancien chef officiellement repenti de la triade taïwanaise Bambou Uni. Elle est connue pour ses nombreuses activités criminelles, dont le trafic de drogue et d’êtres humains. Alors, le parti prétend ne pas avoir de lien direct avec la triade, mais a déjà admis que plusieurs de ses membres actifs avaient, eux aussi, un passé dans l’organisation criminelle. Menaces de mort sur des dissidents politiques hong-kongais, altercations avec la police, agression de manifestants... Depuis sa création en 2005, les controverses et condamnations ont été nombreuses. Sur les plus de 30 000 adhérents que le parti se vante d’accueillir, le ministère de l'Intérieur affirme en avoir recensé plus d’une centaine directement liée à des activités criminelles.

    Depuis plusieurs années, les autorités taïwanaises au pouvoir et en faveur de l’autonomie de l’île vis-à-vis de Pékin s’inquiètent du pouvoir de déstabilisation du parti. Avec notamment la crainte de ce que ses membres pro-unification et proches de la mafia pourraient faire de l’intérieur, en cas de conflit ouvert avec la Chine.

    Inquiétudes de l’opposition

    Selon Liao Da-chi, une proche du KMT – le principal parti d’opposition plutôt favorable à un dialogue avec la Chine –, cette mesure est politique. Si le parti pro-unification représentait une réelle menace pour la sécurité du pays, le gouvernement devrait utiliser la voie judiciaire plutôt que de faire appel à la Constitution. Ce qu’elle craint le plus, c’est que si la cour valide la dissolution, il puisse y avoir des abus politiques à l’avenir. Mais les experts en droit constitutionnel Liu Ting-chi et Zhang Tong-rui de l’université nationale de Chengchi restent, eux, confiants dans la capacité de la cour à jouer son rôle de garde-fou.

    En fait, ce qui est vraiment inédit avec cette demande de dissolution, c’est que le gouvernement brise le consensus qui était jusqu’ici de ne pas dissoudre de partis politiques via le ministère de l’Intérieur. Ce qu’il faut retenir, c’est que face à la menace chinoise bien réelle pour la stabilité démocratique de Taïwan, le gouvernement a décidé d’employer une mesure radicale. À voir si la Cour constitutionnelle valide ou non cette demande. D’ailleurs, pour le moment, plusieurs sièges sont vacants et des réformes sont en cours, donc, on ne sait pas quand ce dossier sera traité. Mais, surtout, à voir quelles seront les conséquences politiques de cette nouvelle approche du gouvernement pour se défendre face à la menace chinoise.

    À lire aussiChine: Xi Jinping juge que «personne ne peut arrêter» la «réunification» avec Taïwan

    続きを読む 一部表示
    4 分