• «Messagères de guerre», quand le cinéma sert si bien l'histoire

  • 2024/12/28
  • 再生時間: 5 分
  • ポッドキャスト

«Messagères de guerre», quand le cinéma sert si bien l'histoire

  • サマリー

  • Pour clore cette année 2024, un film à voir, « Messagères de guerre », consacré au bataillon « Six Triple Eight » de l’armée américaine, exclusivement constitué de femmes noires, envoyées en Europe en 1944 pour débloquer dix-sept millions de lettres et colis destinés aux soldats. En quoi ce film intéresse-t-il les Africains ? Le film restitue une page d'histoire qui fait écho à celle du camp de Thiaroye, que nous évoquions ici, fin novembre. La plupart des jeunes filles du Bataillon Six Triple Eight, parti de Fort Oglethorpe, en Géorgie, s’étaient engagées pour combattre Hitler.Bien que très entraînée, cette unité peinait à obtenir une mission opérationnelle dans une US Army alors encore très ségréguée. Avec tous ses véhicules mobilisés au front, l’armée américaine ne distribuait plus leur courrier aux soldats. Et aux États-Unis, la Première Dame, Eleanor Roosevelt est alertée sur l’angoisse des familles par une femme qui campait depuis des jours devant la Maison Blanche : « Je sais qu’on n’est pas grand' chose… » commence-t-elle par expliquer à madame Roosevelt, qui l’interrompt : « On ne peut dire cela de personne ! ». À quelques semaines d’un changement de locataire à la Maison Blanche, cela fait un tel bien d’entendre l’humanisme d’Eleanor Roosevelt !Le président ordonne à la hiérarchie militaire de confier cette mission au bataillon Six Triple Eight, qui débarque à Glasgow, par un froid glacial, en février 1944. En l’absence d’un ordre de mission clair et précis, sans moyens appropriés, le bataillon travaille à l’écart des soldats blancs et vit dans des dortoirs non chauffés.C’était tout de même l’armée américaine, avec sans doute plus de moyens que les tirailleurs sénégalais…Ce n’était pas évident. Mais, ces jeunes dames étaient sous les ordres d’une femme brillante, qui leur ressemblait par ailleurs : Charity Adams (incarnée dans le film par Kerry Washington) leur tenait un discours de motivation tonifiant : « Vous n’êtes pas seulement dans l’armée. Vous êtes femmes et, en outre, vous êtes noires. Et parce que vous êtes noires et femmes, vous n’avez pas le luxe de vous contenter d’être à la hauteur des autres. Vous avez l’obligation de les surpasser ! ».Elles débordaient d’imagination et de créativité. Mais la visite d’inspection du général est d’une désarmante agressivité, tendant à démontrer leur incompétence. Parce qu’elles ouvraient les lettres avec des adresses illisibles, pour trouver des indices permettant de situer le destinataire, le général s’emporte : « Ne me dites pas que vous ouvrez et lisez des lettres qui appartiennent à des Blancs ! ».► Le bataillon Six Triple Eight de l’armée américaine« En plus, vous dépensez l’argent de l’armée en parfums ! », accuse-t-il, en apercevant quelques flacons sur une table. « Certaines femmes, explique Charity Adams, aiment vaporiser leur parfum sur leurs lettres et, par chance, quelques soldates savent reconnaître ces parfums, quand les enveloppes sont maculées. Cela nous permet de faire un rapprochement avec l’État où ces parfums sont vendus, et c’est un repère pour retrouver les destinataires ».Mais Roosevelt n’était plus là pour les honorer à leur retour… C’est là que le général décida d’abréger l’expérience, et de désigner un lieutenant blanc, pour leur apprendre à diriger une unité… Charity Adams explose alors : « Mon bataillon a travaillé jour et nuit, dans d’horribles conditions. Ces femmes ont dû mettre de l’eau dans leurs propres casques pour se laver. Vous nous avez assigné un endroit sans qu’il y ait même un lit. Les soldats blancs répandent sur elles des rumeurs méprisantes et indécentes. Alors, je le dis haut et fort : je ne vais pas me laisser marcher dessus ! ».Elle s'attendait à la cour martiale. Mais leurs résultats valurent au bataillon une mission identique à Rouen, en France. Par contre, aucune reconnaissance, à leur retour aux États-Unis, à part une tardive médaille d’or du Congrès américain.Lena Derriecott, dont la vie sentimentale porte tendrement ce film, a pu le visionner avant de décéder, centenaire, début 2024. Heureuse que la réalisatrice, Tyler Perry, ait choisi « d’aussi belles et talentueuses jeunes dames » pour les incarner. « Nous pensions juste remplir une petite tâche, et nous voici recevant, 80 ans plus tard, un si bel hommage. J’en ai les larmes aux yeux ! ». Des larmes, ce film vous en arrache, en effet.
    続きを読む 一部表示

あらすじ・解説

Pour clore cette année 2024, un film à voir, « Messagères de guerre », consacré au bataillon « Six Triple Eight » de l’armée américaine, exclusivement constitué de femmes noires, envoyées en Europe en 1944 pour débloquer dix-sept millions de lettres et colis destinés aux soldats. En quoi ce film intéresse-t-il les Africains ? Le film restitue une page d'histoire qui fait écho à celle du camp de Thiaroye, que nous évoquions ici, fin novembre. La plupart des jeunes filles du Bataillon Six Triple Eight, parti de Fort Oglethorpe, en Géorgie, s’étaient engagées pour combattre Hitler.Bien que très entraînée, cette unité peinait à obtenir une mission opérationnelle dans une US Army alors encore très ségréguée. Avec tous ses véhicules mobilisés au front, l’armée américaine ne distribuait plus leur courrier aux soldats. Et aux États-Unis, la Première Dame, Eleanor Roosevelt est alertée sur l’angoisse des familles par une femme qui campait depuis des jours devant la Maison Blanche : « Je sais qu’on n’est pas grand' chose… » commence-t-elle par expliquer à madame Roosevelt, qui l’interrompt : « On ne peut dire cela de personne ! ». À quelques semaines d’un changement de locataire à la Maison Blanche, cela fait un tel bien d’entendre l’humanisme d’Eleanor Roosevelt !Le président ordonne à la hiérarchie militaire de confier cette mission au bataillon Six Triple Eight, qui débarque à Glasgow, par un froid glacial, en février 1944. En l’absence d’un ordre de mission clair et précis, sans moyens appropriés, le bataillon travaille à l’écart des soldats blancs et vit dans des dortoirs non chauffés.C’était tout de même l’armée américaine, avec sans doute plus de moyens que les tirailleurs sénégalais…Ce n’était pas évident. Mais, ces jeunes dames étaient sous les ordres d’une femme brillante, qui leur ressemblait par ailleurs : Charity Adams (incarnée dans le film par Kerry Washington) leur tenait un discours de motivation tonifiant : « Vous n’êtes pas seulement dans l’armée. Vous êtes femmes et, en outre, vous êtes noires. Et parce que vous êtes noires et femmes, vous n’avez pas le luxe de vous contenter d’être à la hauteur des autres. Vous avez l’obligation de les surpasser ! ».Elles débordaient d’imagination et de créativité. Mais la visite d’inspection du général est d’une désarmante agressivité, tendant à démontrer leur incompétence. Parce qu’elles ouvraient les lettres avec des adresses illisibles, pour trouver des indices permettant de situer le destinataire, le général s’emporte : « Ne me dites pas que vous ouvrez et lisez des lettres qui appartiennent à des Blancs ! ».► Le bataillon Six Triple Eight de l’armée américaine« En plus, vous dépensez l’argent de l’armée en parfums ! », accuse-t-il, en apercevant quelques flacons sur une table. « Certaines femmes, explique Charity Adams, aiment vaporiser leur parfum sur leurs lettres et, par chance, quelques soldates savent reconnaître ces parfums, quand les enveloppes sont maculées. Cela nous permet de faire un rapprochement avec l’État où ces parfums sont vendus, et c’est un repère pour retrouver les destinataires ».Mais Roosevelt n’était plus là pour les honorer à leur retour… C’est là que le général décida d’abréger l’expérience, et de désigner un lieutenant blanc, pour leur apprendre à diriger une unité… Charity Adams explose alors : « Mon bataillon a travaillé jour et nuit, dans d’horribles conditions. Ces femmes ont dû mettre de l’eau dans leurs propres casques pour se laver. Vous nous avez assigné un endroit sans qu’il y ait même un lit. Les soldats blancs répandent sur elles des rumeurs méprisantes et indécentes. Alors, je le dis haut et fort : je ne vais pas me laisser marcher dessus ! ».Elle s'attendait à la cour martiale. Mais leurs résultats valurent au bataillon une mission identique à Rouen, en France. Par contre, aucune reconnaissance, à leur retour aux États-Unis, à part une tardive médaille d’or du Congrès américain.Lena Derriecott, dont la vie sentimentale porte tendrement ce film, a pu le visionner avant de décéder, centenaire, début 2024. Heureuse que la réalisatrice, Tyler Perry, ait choisi « d’aussi belles et talentueuses jeunes dames » pour les incarner. « Nous pensions juste remplir une petite tâche, et nous voici recevant, 80 ans plus tard, un si bel hommage. J’en ai les larmes aux yeux ! ». Des larmes, ce film vous en arrache, en effet.

«Messagères de guerre», quand le cinéma sert si bien l'histoireに寄せられたリスナーの声

カスタマーレビュー:以下のタブを選択することで、他のサイトのレビューをご覧になれます。