• À dix mois de la COP30 au Brésil: dans quel état est la forêt amazonienne?

  • 2025/01/15
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À dix mois de la COP30 au Brésil: dans quel état est la forêt amazonienne?

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  • Dans dix mois, le Brésil accueillera la COP30. Cette grande conférence des Nations unies sur le climat se tiendra en novembre à Belém, une ville en plein cœur de la forêt amazonienne. Cette forêt abrite près de 10% des espèces animales et végétales terrestres et joue un rôle essentiel pour la régulation du climat. Depuis son retour au pouvoir en janvier 2023, le président Lula da Silva fait de la préservation de la forêt tropicale une priorité. La lutte contre la coupe illégale des arbres a eu des résultats très encourageants : en 2024 la déforestation a atteint son plus bas niveau depuis une décennie. Mais là, où les arbres n'ont pas été abattus, ils sont partis en fumée : plus de 140 mille incendies ont ravagé la forêt l'année dernière, soit 42% de plus qu'en 2023 La violence des feux ne s'explique pas seulement par une sécheresse historique qui sévit au cœur de l'Amazonie depuis 2023. « Moins de 2% des incendies en 2024 ont été causés par la foudre. Par conséquent, 98 % des incendies étaient d'origine humaine, du jamais vu ! », s’exclame Carlos Nobre, membre brésilien du Giec et Prix Nobel de la Paix .À lire aussiBrésil: l'Amazonie enregistre son record de feux de forêt en pleine chute de la déforestation55% des surfaces brûlées dues à la pratique des brûlis dans l’élevage.« En Amazonie, les éleveurs de bétail utilisent le feu pour régénérer leurs pâturages. Parfois le feu s'échappe d'un pâturage et enflamme la forêt. Ça fait des décennies que ça dure », raconte Carlos Nobre. « Mais l'année dernière il y a eu beaucoup de départs de feu directement dans la forêt. Notre hypothèse c'est que c'est le crime organisé qui a décidé de mettre le feu. Le crime organisé est partout dans la forêt. Il est impliqué dans l'orpaillage clandestin, le marché foncier illégal, le trafic d'animaux sauvages. Toutes ces activités lui rapportent plus de 200 milliards de dollars par an. Donc nous pensons qu’une grande partie des incendies ont été déclenchés par le crime organisé. Et en raison de la sécheresse historique ces incendies se sont propagés très rapidement, et la superficie totale brûlée était très importante ».Le crime organisé veut faire échouer la lutte contre la déforestationPour Carlos Nobre, « le crime organisé veut faire échouer les politiques qui empêchent la déforestation. Aujourd'hui, la lutte contre la déforestation est largement facilitée par des satellites de surveillance. Déboiser une surface de forêt amazonienne, ça vous prend plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Assez de temps pour que le système satellitaire détecte ce que vous êtes en train de faire et envoie ces données aux autorités. C'est ainsi que des milliers de personnes ont été arrêtées en 2023 et 2024. Alors, le crime organisé a décidé de mettre le feu. Parce que les satellites de surveillance ne détectent un incendie que lorsque la surface brûlée est de plus de 30 mètres carrés, donc 2 heures environ après le départ du feu, ce qui laisse le temps aux criminels de partir en courant, sans que la police puisse les arrêter ».En 2024, plus de 7 millions d'hectares de l'Amazonie brésilienne ont succombés aux flammes, contre 1,6 millions l'année précédente. Ane Alencar, directrice scientifique de l'Institut de recherche environnementale de l'Amazonie (IPAM), rapporte qu’une grande majorité des départs de feu d’origine criminelle en 2024 ont eu lieu dans les 15 millions d'hectares de forêt publique qui n'ont pas été désignés par les autorités brésiliennes comme faisant partie d’une zone à usage spécifique, comme les parcs de conservation ou les territoires indigènes. « Ces zones de la forêt ont été envahies par des personnes qui y ont mis le feu afin d’installer des pâturages. Non pas pour y élever du bétail, mais pour revendiquer plus tard cette terre comme étant leur propriété. Leur objectif est donc la spéculation foncière ».À lire aussiLe sud-est du Brésil «en guerre» contre les incendiesLes incendies rendent la forêt plus vulnérableLes terribles incendies de l’année dernière ont fragilisé l’ensemble de l’écosystème. « Le feu ne fait pas partie des menaces naturelles dans une forêt tropicale. L'écorce des arbres est très fine », explique Ane Alencar. « Quand un feu se déclare, les arbres centenaires ne peuvent pas résister à la chaleur des flammes. Ils ne brûlent pas entièrement. Mais ils meurent et tombent. Dans leur chute ils écrasent d'autres arbres ce qui ouvre la canopée et laisse entrer plus de soleil ; ce qui prive la forêt de son humidité naturelle. Et la prochaine fois, quand un incendie se déclarera, ces surfaces déjà brulées bruleront de nouveau et même plus facilement. Parce qu'il y aura plus de matière organique au sol, et parce que cette matière sera plus sèche. Les prochains feux seront donc plus ...
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あらすじ・解説

Dans dix mois, le Brésil accueillera la COP30. Cette grande conférence des Nations unies sur le climat se tiendra en novembre à Belém, une ville en plein cœur de la forêt amazonienne. Cette forêt abrite près de 10% des espèces animales et végétales terrestres et joue un rôle essentiel pour la régulation du climat. Depuis son retour au pouvoir en janvier 2023, le président Lula da Silva fait de la préservation de la forêt tropicale une priorité. La lutte contre la coupe illégale des arbres a eu des résultats très encourageants : en 2024 la déforestation a atteint son plus bas niveau depuis une décennie. Mais là, où les arbres n'ont pas été abattus, ils sont partis en fumée : plus de 140 mille incendies ont ravagé la forêt l'année dernière, soit 42% de plus qu'en 2023 La violence des feux ne s'explique pas seulement par une sécheresse historique qui sévit au cœur de l'Amazonie depuis 2023. « Moins de 2% des incendies en 2024 ont été causés par la foudre. Par conséquent, 98 % des incendies étaient d'origine humaine, du jamais vu ! », s’exclame Carlos Nobre, membre brésilien du Giec et Prix Nobel de la Paix .À lire aussiBrésil: l'Amazonie enregistre son record de feux de forêt en pleine chute de la déforestation55% des surfaces brûlées dues à la pratique des brûlis dans l’élevage.« En Amazonie, les éleveurs de bétail utilisent le feu pour régénérer leurs pâturages. Parfois le feu s'échappe d'un pâturage et enflamme la forêt. Ça fait des décennies que ça dure », raconte Carlos Nobre. « Mais l'année dernière il y a eu beaucoup de départs de feu directement dans la forêt. Notre hypothèse c'est que c'est le crime organisé qui a décidé de mettre le feu. Le crime organisé est partout dans la forêt. Il est impliqué dans l'orpaillage clandestin, le marché foncier illégal, le trafic d'animaux sauvages. Toutes ces activités lui rapportent plus de 200 milliards de dollars par an. Donc nous pensons qu’une grande partie des incendies ont été déclenchés par le crime organisé. Et en raison de la sécheresse historique ces incendies se sont propagés très rapidement, et la superficie totale brûlée était très importante ».Le crime organisé veut faire échouer la lutte contre la déforestationPour Carlos Nobre, « le crime organisé veut faire échouer les politiques qui empêchent la déforestation. Aujourd'hui, la lutte contre la déforestation est largement facilitée par des satellites de surveillance. Déboiser une surface de forêt amazonienne, ça vous prend plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Assez de temps pour que le système satellitaire détecte ce que vous êtes en train de faire et envoie ces données aux autorités. C'est ainsi que des milliers de personnes ont été arrêtées en 2023 et 2024. Alors, le crime organisé a décidé de mettre le feu. Parce que les satellites de surveillance ne détectent un incendie que lorsque la surface brûlée est de plus de 30 mètres carrés, donc 2 heures environ après le départ du feu, ce qui laisse le temps aux criminels de partir en courant, sans que la police puisse les arrêter ».En 2024, plus de 7 millions d'hectares de l'Amazonie brésilienne ont succombés aux flammes, contre 1,6 millions l'année précédente. Ane Alencar, directrice scientifique de l'Institut de recherche environnementale de l'Amazonie (IPAM), rapporte qu’une grande majorité des départs de feu d’origine criminelle en 2024 ont eu lieu dans les 15 millions d'hectares de forêt publique qui n'ont pas été désignés par les autorités brésiliennes comme faisant partie d’une zone à usage spécifique, comme les parcs de conservation ou les territoires indigènes. « Ces zones de la forêt ont été envahies par des personnes qui y ont mis le feu afin d’installer des pâturages. Non pas pour y élever du bétail, mais pour revendiquer plus tard cette terre comme étant leur propriété. Leur objectif est donc la spéculation foncière ».À lire aussiLe sud-est du Brésil «en guerre» contre les incendiesLes incendies rendent la forêt plus vulnérableLes terribles incendies de l’année dernière ont fragilisé l’ensemble de l’écosystème. « Le feu ne fait pas partie des menaces naturelles dans une forêt tropicale. L'écorce des arbres est très fine », explique Ane Alencar. « Quand un feu se déclare, les arbres centenaires ne peuvent pas résister à la chaleur des flammes. Ils ne brûlent pas entièrement. Mais ils meurent et tombent. Dans leur chute ils écrasent d'autres arbres ce qui ouvre la canopée et laisse entrer plus de soleil ; ce qui prive la forêt de son humidité naturelle. Et la prochaine fois, quand un incendie se déclarera, ces surfaces déjà brulées bruleront de nouveau et même plus facilement. Parce qu'il y aura plus de matière organique au sol, et parce que cette matière sera plus sèche. Les prochains feux seront donc plus ...

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