La démocratie semble aujourd’hui assiégée en Europe et dans le monde par la progression de l’extrême droite, comme si un basculement général semblait inévitable. Pour la philosophe Corine Pelluchon, ce qui se joue entre ses leaders et les individus relève de la relation d’emprise, qui se déploie sur les failles narcissiques de ceux qui cherchent des repères et de ceux qui exploitent leur sentiment d’abandon. L’histoire a montré que l’emprise, plus insidieuse que l’autoritarisme et la soumission, conduit toujours à la catastrophe. Pour l’éviter, elle propose la mobilisation, par tous — hommes et femmes, citoyens et citoyennes — de la puissance du féminin.

Explorant le rapport au monde et l’expérience des femmes, Corine Pelluchon nous parle de considération, d’attention au singulier, d’amour de ce qui est donné, d’endurance, de compassion et de gratitude. Ce sont des potentialités fondatrices de la démocratie, loin des clichés qui assignent les femmes à une essence d’ordre biologique ou à un rôle social.

Corine Pelluchon est professeure à l’université Gustave Eiffel Paris-Est, à Marne-la-Vallée, spécialiste de philosophie morale et politique et d’éthique appliquée. « L’être et la mer. Pour un existentialisme écologique » (PUF, 2025) et « La démocratie sans emprise ou la puissance du féminin » (Rivages, 2025) sont ses derniers livres parus.

Un entretien proposé par La Vie, le journal chrétien d'actualité - Groupe Le Monde.

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Pour approfondir sur le sujet :

« La démocratie sans emprise ou la puissance du féminin » (Rivages, 2025)

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