エピソード

  • Le monde des rivières avec Bill François
    2025/01/12

    Voyage en eau douce avec le naturaliste et biophysicien français qui, très tôt, a appris à lire l’eau et entend bien, depuis, partager la voix des rivières.

    Dans l’eau des rivières, se trame un spectacle insoupçonné, invisible, parmi des mulettes centenaires, des grenouilles kleptomanes, des truites voyageuses ou de féroces et patientes libellules. En regardant la surface de l’eau, rares sont ceux à deviner et interpréter cet incroyable ballet du vivant qui se joue en dessous. Bill François, lui, le sait. Depuis des années, il observe patiemment ce monde aquatique et sillonne pour cela la planète, afin de nourrir ses travaux de recherche en tant que biophysicien, mais aussi ses livres naturalistes et réjouissants.

    Après avoir mené de brillantes études, notamment sur la mécanique des fluides appliquée à la nage des bancs de poissons, ce pêcheur passionné a d’abord publié L’éloquence de la sardine paru en 2019 puis Le génie des mers. Mais cette fois, dans son dernier livre, il nous embarque en eau douce, à la découverte de rivières, de fleuves que l’on ne regarde plus et qui pourtant, telles des artères, irriguent nos vies terrestres, nourrissent nos sols et façonnent nos paysages intérieurs comme extérieurs.

    Dans La truite et le perroquet paru en France aux Éditions Albin Michel, à travers son regard et sa plume sans cesse émerveillés, Bill François raconte d’incroyables histoires de poissons migrateurs, de loyers jadis payés en aiguilles au Moyen Âge ou de peuples d’Amazonie entièrement tournés vers l’eau et détenteurs d’un fascinant savoir consistant à modifier les couleurs des plumes d’un oiseau, à partir de venins de grenouilles, de graisses de poissons-chats ou d’œufs de tortue. Mais au-delà de cette quête du tapirage, du nom de cette mystérieuse technique qui fascine Bill François et l’entraine jusqu’au Brésil, l’écrivain naturaliste français nous invite à une lecture, une écoute des cours d’eau et de ceux qui les peuplent. Une invitation au voyage, en somme…

    À lire :

    • La truite et le perroquet. Confidences du peuple des rivières, Bill François. Éditions Albin Michel, 2024.
    • Le génie des mers, Bill François. Éditions Flammarion, 2023.
    • L’éloquence de la sardine, Bill François. Éditions Fayard, 2019.
    • Histoire d’un ruisseau, Elisée Reclus. Édition initiale 1869, réédition dans sa version intégrale chez Actes Sud en 2005.
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  • Montréal: à l’écoute des voix autochtones d'aujourd'hui
    2025/01/05

    Engagé dans un processus revendiqué de décolonisation de ses collections, le musée McCord Stewart, musée d’histoire sociale de Montréal, propose désormais l’exposition permanente Voix autochtones d’aujourd’hui, une exposition passionnante et émouvante qui vise à redonner toute sa place aux cultures autochtones du Canada et du Québec en particulier.

    (Rediffusion)

    C’est une exposition qui invite à l’écoute… Écouter des voix autochtones longtemps silenciées, ignorées, dépréciées, « balayées avec arrogance de l’histoire officielle » nous dit l’exposition. Écouter ce qu’elles ont à nous dire : d’elles-mêmes, de leurs savoirs, de leurs traumas, de leur présent comme de leur passé. Surtout que le plus souvent, les allochtones -non autochtones- connaissent mal ces cultures ou les appréhendent, sans forcément en avoir conscience, à travers des biais, des représentations figées, stéréotypées, héritières des temps coloniaux.

    Conçu comme une rencontre entre autochtones et allochtones, ce parcours muséal a été longuement pensé par la commissaire Huronne Wendate Elisabeth Kane qui, pendant 8 ans, a mené un travail inédit de concertation auprès de plus de 800 individus issus des 11 nations autochtones que compte le Québec. L’exposition présente alors une centaine d’objets tirés de la collection du musée et près de 80 témoignages textuels, audio ou vidéo de membres de ces Nations. Guidé par ces voix autochtones, le visiteur part alors à la découverte des savoirs traditionnels des Premières Nations, des traumas de la colonisation jusqu’à la résilience autochtone. Une exposition tel un chemin de vérité mais aussi de réconciliation.

    Un reportage à Montréal de Céline Develay-Mazurelle et Laure Allary.

    Aller plus loin, aller à Montréal :

    - Sur l’exposition « Voix autochtones d’aujourd’hui. Savoir, Trauma, Résilience » du Musée McCord Stewart

    - Pour découvrir le Montréal Autochtone, un article plein d’infos de Tourisme Montréal

    - Le Festival Présence Autochtone se tient chaque année la première quinzaine d’août à Montréal

    - Sur le Centre d’art autochtone autogéré de Montréal Daphné

    - Pour partir à la rencontre des 11 nations autochtones du Québec, l’indispensable site « Tourisme Autochtone Québec »

    - En ligne, le projet « Rencontres avec les nations autochtones » du Musée McCord Stewart offre une multitude de contenus numériques

    - Écoutez notre rencontre avec Joséphine Bacon, poétesse innue et grande voix autochtone du Québec.

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  • En route avec Thelma et Louise
    2024/12/29

    Road-trip à travers les grands espaces du Sud-Ouest américain, à bord d’une antique Ford Thunderbird, en suivant la route empruntée par les deux héroïnes de ce film culte américain.

    Quand on part en virée entre amies aux États-Unis, on dit qu’on est « ready to Thelma and Louise », ce qui en dit long sur la postérité des deux héroïnes du film de Ridley Scott sorti en 1991. Ce road-movie, qui débute en virée joyeuse pour finir en cavale tragique et puissante, en aura pourtant envoyé plus d’une sur la route. C’est le cas de Marine Sanclemente et Catherine Faye, deux autrices françaises nomades qui ont décidé un jour de partir sur les traces de Thelma et Louise sur un coup de tête et de sang, puis d’accélérateur…

    De cette échappée américaine, à l’ombre tutélaire de Thelma et de Louise, en épousant le trajet fictionnel de ces deux personnages, de l’Arkansas à l’Arizona, elles en ont tiré un récit écrit à 4 mains : « À la vie, à la mort » publié en France, aux Éditions Paulsen. En chemin, Catherine et Marine croisent et convoquent d’autres femmes bien réelles cette fois : Kadena la pompiste, Jan la bimbo armée jusqu’aux dents, Sheida l’Iranienne de Tulsa, Gloria, Mabel, Daisy ou encore Sunny, rescapée de l’emprise d’un gourou charismatique et violeur.

    Échapper, réchapper au patriarcat et à l’emprise machiste pour mieux exister pleinement, librement sur la route, c’est la trame, le motif du film « Thelma et Louise » que viennent aussi interroger Marine et Catherine dans leur livre, dans une ère certes post #MeToo mais dans une réalité américaine à la sauce red-neck qui n’a décidément pas renoncé à Trump. Leur récit, émaillé de réflexions sur le consentement et les contraintes faites aux femmes et à leur corps, fait aussi office de serment d’amitié entre les deux voyageuses, d’ode au voyage et à ses vertus: la curiosité et l’émancipation en tête, quoiqu’il arrive…sur la route.

    Une émission initialement diffusée en février 2024

    À lire :

    - À la vie, à la mort, de Catherine Faye et Marine Sanclemente. Éditions Paulsen

    - L’année des deux dames, de Catherine Faye et Marine Sanclemente. Éditions Paulsen.

    À écouter :

    - Notre échange avec les deux autrices autour d’Odette du Puigeaudeau et Marion Sénones, aventurières des sables.

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  • Les dessous du naturisme
    2024/12/22

    Cette semaine, on tombe le haut et le bas pour se mettre tout nu et à nu, afin d’interroger une pratique culturelle, touristique aussi, surtout occidentale : le naturisme.

    La France est la première destination naturiste d’Europe, voire du monde, avec 4,7 millions d’adeptes, dont 2,6 millions d’étrangers qui, chaque année, souvent l’été, viennent dans l’hexagone pour vivre nu, ensemble, dans la nature, sans contrainte ni jugement. En prônant un certain retour à la nature dans la tolérance, la sobriété et le plus simple appareil, le naturisme a façonné un mode de vie singulier et alternatif, mais aussi des lieux (campings, centres, communautés…) en Europe, particulièrement sur les littoraux français.

    Récemment, à Marseille, une grande exposition Paradis naturistes s’est tenue au Mucem, le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée. Déjouant les stéréotypes tenaces adossés au mouvement naturiste, pour en comprendre l’histoire, les valeurs et les vertus. Ne laissant aucune question de côté et sans réponse : pourquoi se mettre ainsi tout.e nu.e ? Quelles différences entre naturisme et nudisme ? Quels liens entre nudité et sexualité ? Comment et pourquoi la France est-elle devenue un « paradis naturiste » ? Est-ce une pratique de blancs ? Et si oui, pourquoi ?

    Certes, il y a le tabou de la nudité intégrale, visible et collective qui peut bousculer certain.e.s ; mais, une fois cette seule pensée ou vision dépassée, les naturismes – car ils sont pluriels – ont certainement beaucoup à nous apprendre sur notre rapport au corps et au monde. Surtout qu’à l’heure où les questions de respect de l’intégrité corporelle, de bouleversements climatiques, de lutte contre les discriminations ou les violences sexuelles et sexistes sont plus qu’à l’ordre du jour à travers le monde, il est certainement temps d’arrêter de regarder goguenards ces gens à poil et de tous poils. Arrêter de les regarder donc, pour mieux les écouter...

    Avec le philosophe français Bernard Andrieu, auteur de Nudités. Philosophie des naturismes et co-commissaire de l'exposition Paradis naturistes au Mucem.

    En savoir plus

    - Sur l’exposition Paradis naturistes qui vient de s’achever au Mucem, Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, situé à Marseille.

    - Sur Nudités. Philosophie des naturismes de Bernard Andrieu aux Éditions Presses universitaires de Rennes. Collection Epures.

    - Sur Monta Stories. Portrait d’un lieu pionnier du naturisme de Chloé Vasselin. Avec Magda Audredie à l’illustration. Un ouvrage autoédité sur l’histoire et les pionniers du Centre Héliomarin de Montalivet, dans le Sud-Ouest de la France.

    - Sur la Fédération française de naturisme : une mine d’infos pour savoir notamment où pratiquer le naturisme en toute liberté. Voir aussi le guide de voyage de Julien Claudé-Pénégry paru chez Hachette Voir la France tout nu.

    - Sur Vivre nu, un essai de la philosophe française Margaux Cassan. Éditions Grasset, 2023.

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  • La pétanque, une passion béninoise
    2024/12/15

    Le Bénin a accueilli, en septembre 2023, la 50è édition du Championnat du monde de pétanque. Mais déjà, bien avant cet évènement qui a réuni 37 nations à Cotonou, le pays avait déclaré sa flamme au jeu de boules provençal.

    Dans les rues de Porto Novo, Cotonou ou Abomey, il n’est pas rare de croiser sur des boulodromes improvisés des joueurs et des joueuses passionnés, en plein palabre pour savoir qui a emporté le point. Car au Bénin, la pétanque est devenue une affaire sérieuse, un sport national qui a vu émerger des titres et des champions qui ont su se rapprocher tout près du bouchon et fait de leur pays un vice-champion. En 2016 d’abord, après avoir battu la France en triplette masculine, la discipline reine ; puis en septembre 2023, en doublette pendant la compétition qui s’est tenue justement à Cotonou, à ciel ouvert, à l’ombre de sa grande Amazone.

    Surtout- et c’est ce que la rue nous apprend-, ce jeu accessible, ouvert à tous, est devenu un loisir populaire et fédérateur dans le pays, comme ailleurs sur le continent, que ce soit à Madagascar, au Burkina Faso ou en Côte d’Ivoire. Arrivée sur le continent dans les valises des Marseillais pendant la colonisation, la pétanque n’est pas qu’une passion béninoise, mais depuis les derniers championnats de Cotonou, on voit bien qu’elle est là-bas un motif de ferveur et d’élan national.

    Voyage entre le club mythique PCZAM de Cotonou et les terrains de boule de rue, à la rencontre de passionné.e.s d’hier et d’aujourd’hui, qui tirent et qui pointent !

    Un reportage de Raphaëlle Constant initialement diffusé en janvier 2024.

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  • Notre-Dame de Paris, «la dame de tout le monde»
    2024/12/08

    À l’occasion de sa réouverture, voyage intemporel en audio 3D au cœur de la plus célèbre des cathédrales de France. À partir d’enregistrements réalisés en 2013, dans le quotidien de Notre-Dame de Paris, juste avant que celui ne s’invente ou se réinvente…

    Dimanche 8 décembre 2024, des dizaines de milliers de personnes sont attendues à Paris, sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame, pour une réouverture au public, en grande pompe, après cinq ans de travaux titanesques, suite au tragique incendie qui, en 2019, a ravagé l’édifice et médusé le monde.

    Certes, le monument a désormais fait peau neuve, dévoilant à l’intérieur une blondeur insoupçonnée de sa pierre, un nouveau mobilier liturgique ou d’éclatantes peintures murales ; mais Notre-Dame de Paris retrouve surtout en ce week-end de célébration, sa vocation première : celle d’être à la fois un fascinant livre de pierre et d’histoire de France, mais aussi un lieu de culte catholique vivant, particulièrement visité.

    Avant l’incendie, la cathédrale située sur l’île de la Cité, au cœur du Paris historique, était le monument le plus visité du pays, voire d’Europe, avec 12 millions de visiteurs par an. Aujourd’hui, après sa réouverture officielle, on attend plus de 15 millions de visiteurs.

    Alors, au moment même où le monde va découvrir la nouvelle Notre-Dame, on vous offre une photographie sonore en audio 3D de son quotidien, tel que nous l’avions enregistré en 2013 ; du parvis bondé de touristes à la sacristie, en passant par sa nef ou ses deux tours au bestiaire fantastique, pour un voyage à travers le temps : celui des cathédrales.

    Une production à écouter au casque avec le Labo RFI.

    En savoir plus :

    - Sur le programme de réouverture de la cathédrale

    - Sur les réservations de visite de la nouvelle Notre-Dame

    - Sur les visites de groupe aux abords de la cathédrale proposées par le groupe CASA Notre Dame. Elles ont lieu tout au long du chantier et doivent reprendre prochainement

    - Sur le chantier de rénovation, allez sur Rebâtir Notre-Dame de Paris.

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  • Dévorer le monde
    2024/12/01

    Faut-il encore voyager ? Comment voyager autrement ? Quels sont les méfaits environnementaux, sociaux ou culturels du tourisme ? Analyse critique d’une culture hyper-valorisée dans nos sociétés contemporaines mais qui peut s’avérer dévorante…

    Ces dernières années, le tourisme international a connu une croissance exponentielle, même après la crise sanitaire et en dépit de la crise climatique, suscitant des conflictualités nouvelles, liées notamment au surtourisme. De Barcelone -16 millions de visiteurs en 2023- à Athènes en passant par Venise -30 millions de touristes chaque année-, des manifestations se sont multipliées pour dénoncer la pression immobilière, l'inflation et les nuisances environnementales que génère, à l’heure de l’Anthropocène, le tourisme.

    Dans son dernier essai «Dévorer le monde» paru en France, l’anthropologue française et militante écologiste Aude Vidal s’inscrit dans la lignée de ces mouvements et nous invite à réfléchir collectivement et individuellement sur la place qu’a fini par occuper le voyage dans les imaginaires et les modes de vie occidentaux : entre mobilité frénétique, inconscience entretenue et envie de se distinguer socialement. Car voyager pour ses loisirs, qui plus est à l’autre bout du monde, demeure un privilège. 80% de la population mondiale n’a ainsi jamais pris l’avion et seulement 1% de la population mondiale concentre 50% des émissions du secteur aérien.

    Mais Aude Vidal, qui s’avoue elle-même grande voyageuse, interroge surtout l’industrie touristique qui pèse lourd dans l’économie mondiale et le PIB de nombreux pays ; une industrie «du surplus, qui privilégie les désirs des uns aux dépens des besoins des autres» et qui, tel un ogre, présiderait en quelque sorte, à la table d’un grand banquet où la planète et ses ressources seraient au menu.

    Plus que d’émettre des solutions, des aménagements concrets contre le surtourisme, l’anthropologue s’attache plutôt à repolitiser un champ - le voyage- perçu, voulu comme une parenthèse déréalisée, loin du travail et des tracas du quotidien, pour ceux qui ont la chance et les moyens de partir. Ce faisant, elle dénonce le capitalisme à l'œuvre dans ces dynamiques touristiques et les inégalités croissantes qu’il produit, partout dans le monde.

    Avec Aude Vidal, anthropologue française et autrice de « Dévorer le monde ».

    À lire :

    - «Dévorer le monde. Voyage, capitalisme et domination». Aude Vidal. Éditions Payot. 2024

    - «Égologie: écologie, individualisme et course au bonheur». Aude Vidal. Éditions Le monde à l’envers. 2017

    - «La vraie vie est ici. Voyager encore?» Rodolphe Christin. Éditions Écosociété. 2020

    - «Désastres touristiques». Henri Mora. Éditions L’échappée. 2022

    - «Habiter une ville touristique». Collectif Droit à la ville Douarnenez. Éditions du commun. 2023

    - Le blog d’écologie politique d’Aude Vidal.

    À voir :

    - Mayapolis, un documentaire de Renaud Lariagon sur le tourisme et l’expansion urbaine dans la péninsule du Yucatan, recommandé par Aude Vida. Disponible en ligne.

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  • Dans l'œil de Pierrot Men à Madagascar
    2024/11/24

    Voyage en images avec le plus célèbre des photographes malgaches. Un maître du noir et blanc qui a toujours eu à cœur de partager son regard lumineux, poétique, au-delà des archétypes, sur la Grande Île.

    Depuis près de 50 ans et sa base arrière de Fianarantsoa où il a installé son studio et une de ses galeries, Pierrot Men balade son regard, appareil en bandoulière, dans les coins les plus reculés de Madagascar. Connu comme le loup blanc là-bas, celui qui se destinait au départ à la peinture, est aujourd’hui une référence qui inspire toute la jeune génération de photographes malgaches, pour un regard de l’intérieur...

    Né en 1954, Chan Hong Men Pierrot dit Pierrot Men voit sa carrière d’artiste photographe décoller après une première distinction à l’international, en 1994 avec le Prix Leica du Concours « Mother Jones » de San Francisco. Depuis, les honneurs et les expositions se succèdent sur le continent africain, comme dans le reste du monde : du Quai Branly à Paris, à la Chine en passant par la Biennale de Bamako ou les États-Unis.

    Pour ce disciple revendiqué des grands portraitistes de studios africains comme Seydou Keïta ou Malick Sidibé, cette carrière internationale est une occasion en or de donner à voir son pays mais surtout son peuple, dont il illustre avec patience la réalité sociale et culturelle. Car dans l’œil de Pierrot Men, les travailleurs de l’ombre, charbonniers, briquetiers ou pêcheurs sont dans la lumière, parfois plongés dans une brume matinale ou crépusculaire, frêles silhouettes dans un décor de collines, de baobabs ou de rivages à couper le souffle.

    Le rêve, l’enfance, l’immense dignité d’un peuple debout, affairé à travailler et à vivre, dans un pays miné par la pauvreté, c’est ce que l’on retrouve dans les images de Pierrot Men. Des images qui ont donné envie à beaucoup d’aller dans l’île de l’océan Indien et qui offrent surtout une autre perspective sur les habitants des campagnes de Madagascar.

    Depuis les Hautes-Terres, au centre-sud du pays, suivons le regard de cet enfant de Madagascar, devenu à sa manière un ambassadeur, un archiviste sensible de l’île.

    Un reportage à Madagascar de Raphaëlle Constant.

    En savoir plus :

    - Sur le travail de Pierrot Men

    - Pierrot Men a une galerie à Fianarantsoa et une autre à Antananarivo (Tana water Front, Module N°2)

    - Sur les nombreuses publications de Pierrot Men, parmi lesquelles «Des hommes et des arbres» Éditions Carambole 2015 ou «Portraits d'Insurgés, Madagascar 1947», texte de Jean-Luc Raharimanana, Éditions Vents d'ailleurs, 2011.

    Diaporama

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