Matignon, E. Macron prépare-t-il une surprise ?
Nos invités :
- Tâm Tran Huy, directrice adjointe de Public Sénat
- Mathieu Souquière, essayiste, expert associé à la fondation Jean Jaurès
- Jean Garrigues, historien, président de la commission internationale d'histoire des assemblées
- Stéphane Zumsteeg, directeur du département Politique et Opinion d'IPSOS
La nomination du prochain Premier ministre avait été annoncée pour jeudi 12 décembre 2024 par Emmanuel Macron. Alors que ce dernier est en déplacement en Pologne, l'Élysée devrait annoncer le nom du prochain locataire de Matignon dans la soirée. "Hier, [ mercredi 11 décembre 2024 ndlr] Emmanuel Macron aurait eu un entretien avec certains sénateurs" durant lequel il aurait "évoqué quatre noms qui lui trottaient dans la tête" annonce Tâm Tran Huy. Parmi les patronymes qui circulent, on entend parler de François Bayrou, Sébastien Lecornu ou encore Bernard Cazeneuve, pour autant aucun ne semblerait satisfaire les différents partis. Que pensent les Français de cette situation ? "Depuis quelques mois la séquence politique quotidiennement réalimentée peut finir par saturer dans l'opinion" affirme Mathieu Souquière. Pour cela, le président de la République souhaite aller plus vite pour nommer le prochain Premier ministre. C'est à son retour de Varsovie qu'il devrait dévoiler son choix, témoignant sa volonté de rester le "maître des horloges".
Une situation paradoxale pour Jean Garrigues, avec "un président extrêmement affaibli, rejeté par une grande partie des Français, par une grande partie de la classe politique et qui se retrouve dans cette situation en position de choisir". "Dans cette tripartition de l'Assemblée, on ne peut plus se comporter comme on se comporte traditionnellement sous la Vème République" ce qui explique qu'on soit dans "l'hésitation permanente, un manque d'innovation, de créativité, de sens de l'intérêt collectif" qui "écœure" les Français.
Une expression revient régulièrement ces derniers jours, celle d'un "pacte de non censure", au-delà de la nomination d'un nouveau Premier ministre "il ne s'agit pas de travailler ensemble, il s'agit d'une certaine neutralité" explique Stéphane Zumsteeg. Il ajoute, "sur le principe tout ça a l'air d'une bonne idée, mais dans les faits comment imaginer (...) qu'un groupe ne voit pas au bout de quelques semaines (...) son intérêt électoral de censurer ?". On en débat avec nos invités.