Les internés ont-ils leur place en prison ? C’est la question que l’on pose dans notre émission, suite à l’annonce par le Ministre de la Justice de l’ouverture d’une section de défense sociale au sein de la prison de Haren. Si une personne commet un crime ou un délit mais qu’elle est atteinte d’un trouble mental qui abolit ou qui altère gravement sa capacité de discernement, une mesure d’internement peut être décidée, avec ou sans privation de liberté. Si privation de liberté il y a, cela doit se faire dans un centre de psychiatrie légale ou un établissement de défense sociale. Sauf qu’en Belgique, beaucoup de personnes internées atterrissent en prison. Ils étaient plus de 1000 en janvier 2025. Or, ce n’est pas leur place, les soins n’y sont pas adaptés. La Belgique a d’ailleurs été condamnée plusieurs fois par la Cour européenne des droits de l’homme pour sa politique d’internement.
Invitées: Olivia Nederlandt, Professeure à l’UCLouvain – Saint-Louis Bruxelles, membre de la section belge de l’Observatoire international des prisons, Sarah Grandfils, membre du Conseil exécutif du Conseil Central de surveillance pénitentiaire (organe indépendant de contrôle et d’avis veillant à garantir les droits et la dignité humaine des personnes détenues) et Marie Horlin, du service politique et monitoring d’Unia, cellule Handicap-Convention ONU, qui a rédigé un rapport sur la réinsertion des personnes internées.
Si vous souhaitez approfondir cette question, on vous conseille le documentaire « 9999 » d’Ellen Vermeulen.