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Lassana Bathily, héros de l'Hyper Cacher: «Je ne suis pas un héros , je suis juste un bon citoyen»
- 2025/01/09
- 再生時間: 11 分
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サマリー
あらすじ・解説
Il y a dix ans, le 9 janvier 2015, deux jours après l'attentat contre Charlie Hebdo, quatre personnes étaient tuées par un terroriste à l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes, à Paris. Un employé de la supérette, Lassana Bathily, Malien de confession musulmane, a permis à la police de mettre fin à la prise d'otages. Dix ans après, Lassana Bathily est, ce matin, le grand invité international de RFI. RFI : Bonjour, Lassana Bathily. Nous voici dix ans après la prise d'otages à l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes, à Paris. Comment vous vous apprêtez à vivre ce moment, cette journée anniversaire ?Lassana Bathily : Ce moment, ça va me faire revivre encore, comme il y a dix ans. Bon, ça va être un peu difficile, parce que ça va encore nous rappeler ce qu'on avait vécu pendant la prise d'otages.Dix ans après, est-ce que vous êtes toujours hanté, habité par ce qui s'est passé ce 9 janvier 2015 ?Oui. Je me souviens très bien de ce qui s'est passé le 9 janvier 2015, jusqu'à aujourd'hui. Ça me revient encore dix ans après, ça me revient toujours. Comme on dit : c'est une cicatrice qui reste. C'est impossible d'oublier. Impossible.Ce 9 janvier 2015, la France est encore sous le choc de l'attentat contre Charlie Hebdo, quand un homme lourdement armé s'introduit dans une supérette cacher. Amedy Coulibaly tue immédiatement trois personnes. Il en prend en otage dix-sept autres. À ce moment-là, vous êtes salarié de ce magasin, de l'Hyper Cacher. Vous êtes au sous-sol. Vous rangez des cartons. Qu'est-ce que vous pensez dans les premières minutes de cette prise d'otages ?Les prises d’otages… Comme je l'ai toujours dit, au début, moi, je pensais que c'était un accident.Vous avez pensé à un accident de voiture sur le périphérique juste à côté ? Exactement. Je n’ai pas pensé que ça se passait vraiment dans le magasin. C'est plus tard, quand les tirs se sont répétés, à plusieurs reprises, que j'ai vu tous les clients descendre pour me rejoindre. C'est là que j'ai commencé à comprendre que ça se passait vraiment dans le magasin.Oui, parce qu'effectivement, vous voyez quelques clients qui descendent au sous-sol où vous vous trouvez et qui vous disent que des terroristes sont entrés dans le magasin.Exactement, ça a été un choc. À ce moment, il y avait plus d'une vingtaine de personnes qui se sont bousculées pour descendre précipitamment. C'est un choc pas possible. Quand j'ai vu ces gens-là, j'ai commencé à poser la question : « Qu'est-ce qui se passe ? » Ce sont eux qui m'ont confirmé que les tirs se passaient vraiment dans le magasin.Et à ce moment-là, vous allez mettre à l'abri des personnes dans la chambre froide.À ce moment-là, la chambre froide était ouverte, la porte était ouverte. On est tous entrés dans la chambre froide. J'ai même tenu la porte à l'intérieur pour bien nous protéger.Au bout de quelques minutes, vous proposez aux clients qui sont là de partir, de prendre le monte-charge pour tenter de vous échapper du magasin. C'est ça ?Oui. Après, ils n'ont pas voulu, ils ont dit : « On va mettre notre vie en danger. » Bon, je leur ai fait comprendre que notre vie est déjà en danger et qu'il faut tenter quelque chose. Ils n'ont pas voulu me suivre finalement. Moi, j'ai coupé les moteurs et j'ai demandé à tout le monde de mettre les téléphones en mode silencieux. Et c'est à ce moment-là que moi, j'ai décidé de prendre le monte-charge.Vous laissez les clients qui ne veulent pas tenter leur chance avec vous. Vous, vous montez par le monte-charge. Qu'est-ce qui vous pousse à agir ? Qu'est-ce qui vous pousse à partir à ce moment-là ?À ce moment-là [...] je connais bien le magasin. Je me dis : pourquoi ne pas tenter quelque chose ? Bon, le terroriste, il est là, il est armé. Nous, on n'est pas armés.Et quand vous êtes sorti, Lassana Bathily, les policiers vous arrêtent immédiatement, puisqu'ils encerclent le magasin et ils vont croire pendant assez longtemps, pendant une heure et demie, que vous êtes un des terroristes ?Oui, pour faire comprendre aux policiers, là, ça a pris beaucoup de temps, parce qu’ils n'avaient aucune information sur moi. Quand je suis sorti, j'ai couru vers eux. C'est vrai qu’ils ont pensé que j'avais des explosifs sur moi. Du coup, avant de m'identifier, ça a pris quand même beaucoup de temps. C'est vrai que j'ai été maltraité au début, parce qu’ils m'ont chopé comme un terroriste…Ils ont cru que vous étiez un complice d'Amedy Coulibaly ?Voilà. J'ai été fouillé et menotté pendant plus d'une heure et demie, le temps de m'identifier.Vous leur dites évidemment que vous travaillez dans le magasin et vous leur faites un plan du magasin. Et c'est ce qui va permettre aux policiers du RAID d'organiser et de lancer l'assaut.Oui, quand ils ont su que je n'étais pas un terroriste, ils m'ont demandé d'aider à dessiner les plans du magasin [...]...