Asie du Sud-Est : ambitions économiques et tensions régionales

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Asie du Sud-Est : ambitions économiques et tensions régionales

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このコンテンツについて

Entre forte croissance, ambitions d’intégration régionale et dépendances multiples, l’Asie du Sud-Est redéfinit ses priorités face aux rivalités sino-américaines et à la guerre commerciale. Éco d'ici Éco d'ailleurs vous propose un tour d’horizon des enjeux qui agitent cette région qui attise les convoitises du reste du monde. NOS INVITÉS :- Marc Lautier, professeur d'économie à l'Université de Rennes 2- Nicolas Rocca, journaliste au service Asie de RFI- Cléa Broadhurst, correspondante permanente de RFI à Pékin- Doàn, directeur général et cofondateur de l’entreprise S-Life à Hòa Bình (Vietnam). 📊 Une région en plein essor malgré de fortes disparitésSingapour, Indonésie, Malaisie, Vietnam… depuis plusieurs décennies, l’Asie du Sud-Est affiche des taux de croissance enviés. Certaines nations, surnommées jadis « tigres asiatiques », continuent de progresser malgré des défis sociaux et économiques. À l’occasion du récent sommet de l’ASEAN à Kuala Lumpur, les pays membres ont dévoilé un ambitieux plan stratégique à l’horizon 2045, visant à faire du bloc la quatrième économie mondiale. Une volonté affichée de renforcer l’intégration économique et de dynamiser le commerce intra-régional.📊 Le poids grandissant de la Chine et les tensions géopolitiquesMais cet essor se heurte à une réalité incontournable : l’omniprésence de la Chine. Pékin est devenu le premier partenaire commercial de la plupart des pays de l’ASEAN et investit massivement via son initiative des Nouvelles Routes de la Soie. Ports, autoroutes, lignes ferroviaires… certains pays comme le Laos ou le Cambodge dépendent largement des financements chinois. En parallèle, la Chine étend son influence en mer de Chine méridionale, revendiquant la quasi-totalité des eaux malgré les protestations du Vietnam ou des Philippines. Selon Cléa Broadhurst, correspondante de RFI à Pékin, « cette présence active traduit une volonté claire : verrouiller les alliances régionales et empêcher un basculement vers Washington ».📊 Un espace de rivalités et de stratégies d’équilibreFace à cette domination, les pays de l’ASEAN tentent de diversifier leurs partenariats, avec les États-Unis, le Japon, l’Europe ou encore les pays du Golfe. La France elle-même, via Emmanuel Macron, a conclu de nouveaux accords au Vietnam. Dans certains secteurs stratégiques comme les semi-conducteurs en Malaisie ou les minerais rares en Indonésie, la concurrence est féroce. Les entreprises européennes, comme la française Eramet, peinent à s’imposer face aux géants chinois.📊 Entre mondialisation et quête de souveraineté économiqueEn filigrane, c’est toute la question de l’industrialisation et de la souveraineté économique qui se pose à ces pays. Le modèle asiatique inspire d’ailleurs d’autres régions du monde, notamment en Afrique subsaharienne. L'économiste Marc Lautier souligne que si l’Asie a réussi à s’intégrer dans la mondialisation, l’Afrique reste à la recherche de son propre modèle.Un parallèle évoqué en fin d'émission avec l’entretien accordé par Kaushik Burman, directeur général de Spiro, entreprise productrice de motos électriques, qui affirme : « L’Afrique doit devenir une puissance industrielle ».L'entretien en vidéo ici 🎶 Notre choix musical : «Oga Doctor» de Femi Kuti, disponible dans la playlist de RFI.