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サマリー
あらすじ・解説
Quinze journalistes tués et 520 détenus en prison, l’année 2024 aura été particulièrement meurtrière pour les journalistes. C'est en tout cas le constat de la Fédération internationale des journalistes, la FIJ. Son secrétaire général Anthony Bellanger a qualifié 2024 comme « l'une des pires années » pour les professionnels du secteur. Sur la carte du monde, ils sont nombreux les pays où exercer son métier présente un risque : « Le Pakistan, le Bangladesh, le Soudan et le Mexique…», énumère Pamela Morinière, cheffe du département communication de la FIJ, au micro de Lila Olkinuora : « Mais (ils) sont loin derrière l’hécatombe de Gaza qui compte un nombre de journalistes palestiniens tués extrêmement élevé ». À lire aussiGaza: une frappe israélienne tue plusieurs journalistes, selon un média affilié au Jihad islamiqueDepuis le début de la guerre à Gaza, en octobre 2023, au moins 156 journalistes ont été tués, plusieurs ont été blessés, d'autres toujours portés disparus. Et cette année, 55 journalistes ont été abattus.Des tirs ciblés ?La Fédération internationale des journalistes parle de « tirs ciblés » de l’armée israélienne : « Tout ce qu’on peut dire, c’est que les services secrets israéliens sont extrêmement bien renseignés. Que c’est très facile d’identifier où sont les journalistes, à quel endroit ils habitent… Certains journalistes avaient même reçu des messages disant que leur maison était ciblée. Donc, voilà, c'est difficile d'imaginer qu’ils n’ont pas été pris pour cible ». Des conditions d’exercice de la profession de plus en plus difficiles dans l’enclave palestinienne. Pourtant, les journalistes continuent de documenter l’attaque israélienne à Gaza.Pamela Morinière a recueilli le témoignage glaçant d’un journaliste de Khan Younes : « Il y a eu tellement de morts que nous n’avons plus rien à perdre, même pas la vie. Si l’enfer existe, je pense que je le vis actuellement, c’est un vrai massacre, vous pouvez difficilement l’imaginer. Il nous écrivait ces mots-là... »Certains assassinats de journalistes palestiniens feront l’objet de plainte devant la Cour pénale internationale.L'Ukraine, un pays également dangereuxL'Europe reste le continent le plus sûr pour les journalistes. Mais en Ukraine, la situation est toujours dangereuse. Quatre journalistes ont été tués en 2024, dans des bombardements russes ou dans le cadre d'exécutions sommaires. Avec un cas emblématique cette année, selon Pamela Morinière : « Je pense récemment à la journaliste Viktoria Roshchina, une journaliste ukrainienne partie faire des reportages dans les régions d’Ukraine occupées par la Russie, en juillet 2023. Elle avait été arrêtée par les autorités russes. Sa mort a été annoncée morte le 10 octobre… Il n’y a aucun moyen d’enquêter sur les circonstances de sa mort… Et son corps n’a pas été rendu à sa famille. Voilà, je pense que cette journaliste est assez emblématique de ce qui se passe actuellement en Ukraine ». Au rang des préoccupations pour l'année 2025 : la Chine, la Birmanie, mais aussi la Géorgie. La FIJ a enregistré plus de 80 attaques sur des journalistes lors des manifestations pro-européennes de novembre et décembre. Et aux États-Unis, l'ombre de Donald Trump plane sur les journalistes. Il a récemment déclaré vouloir « redresser la presse » à son arrivée à la Maison Blanche. Le président élu donne le ton. Lui pour qui « la presse est corrompue, presque aussi corrompue que les élections américaines ».À lire aussiMédias: en Bretagne, informer peut s'avérer dangereux pour les journalistes